Les Mille et une vies

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A lire, à écouter...

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vendredi 6 juillet 2007

D'HUMEUR COMME CA

Aujourd'hui je me sens d'humeur comme ça, à demi mots murmurés plus que dits, suggérés, compris d'instincts.

A du beau, à du fort, à du classieux.

Alors parole(s et musique) au roi des classieux.



La javanaise

Paroles et Musique: Serge Gainsbourg - 1963


J'avoue j'en ai bavé pas vous
Mon amour
Avant d'avoir eu vent de vous
Mon amour

Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une chanson

A votre avis qu'avons-nous vu
De l'amour
De vous à moi vous m'avez eu
Mon amour

Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une chanson

Hélas avril en vain me voue
A l'amour
J'avais envie de voir en vous
Cet amour

Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une chanson

La vie ne vaut d'être vécue
Sans amour
Mais c'est vous qui l'avez voulu
Mon amour


Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une chanson

vendredi 1 juin 2007

AU PARFUM

Nous avons pour quelques semaines une petite stagiaire encore très occupée par la vie scolaire.

Il se trouve qu'elle doit plancher pour bientôt sur le roman de Patrick Süskind, Le Parfum.

Ca tombe bien, L'Amoureux avait envie de le lire l'an dernier, je le lui ai donc acheté et l'ai relu récemment, j'avais un peu oublié depuis le collège.

Alors on commence à discuter, ce qu'elle a ressenti, aimé, pas aimé. Bien sûr elle démarre en disant qu'elle avait la sensation d'être entourée d'odeurs, les impressions "sensorielles" qu'elle a ressenties.

Je lui demande d'aller plus loin, elle me répond "Bah... je ne sais pas".

Alors je lui raconte ce que ce roman m'évoque.

L'animalité sous-jascente : les gens qui peuplent ce roman qui sont téléguidés par leurs sens, l'odorat en particulier, alors même que ce sens, nous "oublions" presque de nous en servir dans nos vies d'adultes. Ils sont transcendés ou avilis par leurs sens, il n'ont plus de libre-arbitre, ils ont des réactions de meutes, très animales.

La suprématie de celui qui sent encore plus que les autres, qui développe la capacité à manipuler par l'instinct.

La perte de ce dernier, qui se place "au dessus de la meute" mais qui, justement, en perd toute humanité.

Le constat : vivre en manipulant la meute n'a finalement que peu d'intérêt, la jouissance retirée ne dépasse pas la douleur de ne pas être humain (au sens philosophique), mettons. Le choix de mourir comme une proie, se livrer en pâture mais en ayant choisi le moment, après avoir retourné ceux qui voulaient le lyncher.

Très très moral au fond, le vilain méchant pas beau très très fort mais qui se suicide sur un mode transitif. Un parallèle qui me vient à l'esprit, Hitler dans son bunker, un peu, en encore plus trash. Et tiens, Süskind est allemand, né très peu de temps après la Seconde Guerre Mondiale, un rapport ? Oh que oui, entre le "dictateur" aux odeurs, de certaines personnes qui perdent leur capacité à raisonner en individus pour peu qu'ils soient subjugués par un personnage, une idéologie, un confort intellectuel à ne pas aller chercher très loin la cause de leurs maux...

L'odorat comme prétexte à exercice de style, comme allégorie des travers de la vie en société aussi.

Elle me regarde et rigole.

A quoi je rigole et lui explique que j'ai fait des études de Lettres options tarot et belote, et que ça explique bien des choses.

J'ai bien aimé cette atmosphère de déjeuner. Ca m'a rappelé des souvenirs du temps déjà lointain des chères études.

jeudi 24 mai 2007

DES LIVRES

Encore un questionnaire transmis par Sugar !

Les quatre livres de mon enfance :

Le Petit Prince évidemment
Popodendor, de Ann Rocard. J'ai hâte que Cro-Mi puisse le lire à son tour. C'est un bébé hippopotame rose avec des dents en or qui vit au bord du fleuve Popotami !
La sagea entière de La petite maison dans la prairie
Bach et Bottine, un roman québécois que j'avais adoré, je ne me souviens plus de l'auteur. Une jolie histoire de petite fille avec une mouffette de compagnie, d'année sabatique pour se consacrer à la musique...

Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore :

Daniel Pennac, Robert Merle, Patrick Cauvin, Philippe Djian.

Les quatre auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai) plus :

Marc Lévy, Michel Houellebecq, les autres j'ai oublié leurs noms tellement ça ne m'a pas plu !

Les quatre bouquins que j'emmenerai sur une île déserte :

Ahah ! Seulement quatre ? Mais comment survivre ?

L'homme au désir d'amour lointain, de François-Régis Bastide
Le testament amoureux de Rezvani
Marguerite devant les pourceaux de Claude Duneton
et Le petit Prince de mon cher Saint-Ex, bien sûr.
(Ah tiens, que des histoires d'amour, comme c'est étrange !)

Les quatre premiers bouquins de ma PAL (Pile A Lire) :

Pas de pile à lire. C'est un désastre, une catastrophe, je suis condamnée à relire en boucle en ce moment. Je suis au bord de la dépression, soit dit en passant. Je ne sais pas vivre sans PAL et mon compte en banque est hum... aride...

Les 4X4 derniers mots d'un de mes livres préférés :

Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu'il est revenu...

(Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry)

Je vous mets le paragraphe entier parce qu'il est beau :

Ça c'est, pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde. C'est le même paysage que celui de la page précédente, mais je l'ai dessiné une fois encore pour bien vous le montrer. C'est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.

Regardez attentivement ce paysage afin d'être sûrs de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s'il vous arrive de passer par là, je vous en supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l'étoile ! Si alors un enfant vient à vous, s'il rit, s'il a des cheveux d'or, s'il ne répond pas quand on l'interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu'il est revenu...

Les quatre lecteurs/trices dont j'aimerai connaître les réponses :

Heidi, karmara, Madeleine et swahili qui peut répondre dans les commentaires, ou par mail que je publierai pour elle (paf, fallait que ça t'arrive, hein, qu'on te file un questionnaire !!!)

mardi 17 avril 2007

PAS BIEN....

Y a L'Amoureux qui me colle entre les pattes un roman gothico-ado-boutonneux à base de vampire, de frêle jeune fille et d'amour impossible (nan elle ne s'appelle pas Buffy, rhalala !).

J'ai beau constater que ça n'est pas franchement bien écrit, que l'histoire est quand même banale à mourir (oui, l'amour impossible qui crée la tension érotico-passionnée de l'année, mais on ne met pas la langue, vu que les post ados améwicains pourraient défaillir, c'est banal. Efficace, mais banal), que les héros manquent singulièrement de consistance...

Rien à faire, je n'arrive pas à le lâcher.

Il y a une jeune fille gothique de 17 ans qui sommeille en moi, faut croire.

Je ne sais pas s'il faut que je m'inquiète tout de suite ou à la fin du tome 2 ??

(Oui, il y a parfois des inconvénients à lire TOUT ce qui tombe sous la main...)

jeudi 12 avril 2007

NE PAS SAVOIR

Avec le tempérament... euh... spontané, mettons (que personne n'insiste pour trouver le qualificatif idoine, merci) qui me caractérise, même avec mes plus proches, il peut y avoir des discussions qui montent dans les décibels.

Quand il s'agit de politique, notamment.

Et l'autre jour je me faisais la réflexion que pour certains, il vaudrait mieux ne pas savoir quel bulletin ils vont glisser dans l'urne. (Quand ils ont la chance de mettre un bulletin dans l'urne et pas, comme nous, d'appuyer sur un bouton).

Parce que ça serait un coup à remettre une amitié entière en question, ça !

Vous imaginez, vous, que quelqu'un qui vous est si proche vous annonce un jour qu'il vote avec conviction pour l'ennemi juré numéro 1 (ou même 2 ou 3) ?

Ainsi, dans les gens qui m'entourent, il y a ceux pour qui je sais, peu ou prou, et que ça va bien et qu'on ne s'arrachera pas la tête !

Et puis d'autres pour lesquels je me dis que finalement, il vaut mieux ne pas savoir...

Pour finir, quelques lignes d'un blog dont on parle beaucoup et dont la tournure vaut probablement ce qu'en aurait dit l'original, sur le fond comme la forme :

"Vous le savez, je crois que les forces de l’esprit sont le sel de la terre. Ce qui est semé finit, tôt ou tard, par pousser, éclore, nourrir les forces de la vie. Je ne crois pas que les hommes naissent mauvais ou bons. Je ne crois pas qu’ils naissent pédophiles ou suicidaires. Celui qui professerait une telle Humanité ne pourrait que s’exposer au ridicule. Celui-là ne pourrait se réclamer ni de Jaurès, ni de Blum. Celui-là serait doté d’une âme mystique, mais serait dénué de ce cerveau rationaliste qui permettait à Montaigne d’avancer. Celui-là ne serait pas un marcheur, enclin au questionnement de l’Homme. Celui-là serait une créature immobile et recluse, apeurée et dangereuse. Celui-là ne pourrait aspirer à orienter ses desseins vers l’universel. Celui-là, s’il existait, serait indigne."

(Blog François Mitterrand 2007), billet du 8 avril 2007

jeudi 29 mars 2007

MADELEINES PRE ADOLESCENTES

Elle avait treize ans en 1983, un chat nommé Garfunkel, un ami un peu mystérieux, "L'autre", pas ses règles mais se promenait avec des tampons dans son sac us pour faire croire aux autres que oui.

Elle avait des problèmes avec ses parents qui en avaient entre eux, avec l'école sauf avec sa prof de musique.

Je me souviens précisément quand "Stéphanie" est entrée dans ma vie avec ses "Cornichons au chocolat". Ma copine Vanessa avait le livre, sans doute acheté par sa mère, me l'a prêté et on l'a lu et relu et re dévoré parce que ce qu'il y avait dedans, c'était nous, ou presque.

27 mars 2007. Je suis en pleine journée de conférences, j'attends l'arrivée d'une star du foot d'il y a quelques années pour le convoyer jusqu'à mon boss. Mon portable sonne et affiche "papa".

Pour "Papa", je décroche, toujours, quitte à le prévenir que ça va être court.

Il appelle juste pour me demander si je me souviens de ce roman, dont le titre l'avait intrigué et qu'il avait lu, et aimé. Des cornichons au chocolat.

Oui je m'en souviens. Le nom de Stéphanie me revient en mémoire illico. Stéphanie, 13 ans, qui avait publié son premier roman. J'avais envié, un peu, admiré, beaucoup.

Papa me raconte qu'il vient d'entendre que Philippe Labro venait de faire son coming-out de nom de plume, que c'est lui qui avait écrit le roman.

Je rigole. "Bien joué". Ca fait 20 et quelques années et le secret n'a pas percé (contrairement à Jack-Allain Léger et son Paul Smaïl qui non seulement a été dévoilé mais aussi lapidé par la critique).

Je ne suis pas de ceux que le nom d'emprunt et une forme d'imposture littéraire dérange plus que cela. Parfois, devenir un autre permet d'arpenter le monde des mots différemment. De pouvoir faire vivre plus intensément un personnage qu'on aurait jugé peu crédible sous le nom de son auteur avec son histoire, son passé, sa biographie, son sexe, son cv, qu'importe.

Labro a réussi son coup parce que des milliers d'adolescentes (ou pré adolescentes) se sont reconnues dans un certain malaise, dans tout ce que grandir a de complexe. Et pour beaucoup d'entre elles, se sont senties aidées et comprises. Pour moi, c'est là l'essentiel. Que Labro, Stéphanie ou Pif le Chien en soient l'auteur ne change rien dans le fait que ce bouquin a été un "compagnon de route". Je ne me sens pas trahie, au contraire, j'admire la capacité de Labro a avoir saisi un certain air du temps, et puis le fond de l'âme des jeunes filles en fleur. (Il l'a très bien "refait" avec son roman "Manuela", il y a quelques années).

De même que Paul Smaïl n'existe pas "pour de vrai" ne me gêne pas. J'en connais quelques uns, des jeunes beurs sur diplômés qui font vendeur de pizza ou gardien de nuit, Paul Smaïl existe parce qu'il est le reflet et "l'expression" de ce que vivent nombre de gens.

D'autres crieront au scandale, comme des maris jaloux et des femmes trompées.

En les lisant (car ça cause, ça cause !), je me demande en quoi leur plaisir à lire ces romans a été entamé. Est-ce un besoin de s'approprier l'auteur qui les fait hurler à la manipulation ?

(J'écris ça et me dit en conclusion que l'usurpation me gêne beaucoup plus chez un auteur de blog, par exemple, ce qui n'est pas forcément très cohérent. Mais est-on obligé de l'être toujours ?)

vendredi 9 mars 2007

AUTHENTIQUE

J'ai adoré au printemps dernier aller visiter l'exposition consacrée à Pedro Almodovar à la Cinémathèque Française.

Evidemment parce que j'ai aimé beaucoup de ses films, que l'expo était intéressante, bien pensée, très "à son image".

Mais aussi parce qu'elle était parsemée de textes écrits par lui pour "commenter" tel objet, telle mise en scène.

A plusieurs reprises, je me suis dit que diantre, qu'il avait bien dit des choses qui me parlaient très fort, ou bien que je "sentais" sans savoir comment les exprimer.

C'est toujours bouleversant quand quelqu'un met les mots sur nos états d'âme, nos pensées. On se sent compris, on se sent à plusieurs sur la planète. Quand c'est quelqu'un qui nous touche, par ce qu'il est, parce ses oeuvres, c'est très fort, aussi.

Et l'autre jour, je tombe sur cette phrase qui lui est attribuée et que je vais laisser en post-it quelques temps :

Une femme est authentique quand elle ressemble à l'image qu'elle a rêvée d'elle-même.

Je crois que la sincérité, l'authenticité, sont au coeur de sa démarche d'artiste et d'humain, que l'authenticité d'une personne ou d'un personnage, aussi haut en couleur soit-il, est une valeur à laquelle Almodovar accorde beaucoup d'importance.

Et là encore je frissonne à la lecture de cette phrase, en me disant à la fois que ça me semble si vrai et que ça me touche un peu au-delà de la pensée structurée et exprimée, que ça vient faire résonner quelque chose qui me tient à coeur, vers quoi quelque chose tend...

Donner à rêver et à penser, quel(s) beau(x) métier(s) quand même, et qu'il le fait bien, Pedro...

lundi 29 janvier 2007

ILS SAVENT POURQUOI

Pour N. qui en a besoin là maintenant, et puis pour ceux qui pourraient avoir besoin un jour et dont je veux qu'ils sachent que...

When you're down and troubled
And you need some loving care
And nothing, nothing is going right
Close your eyes and think of me
And soon I will be there
To brighten up even your darkest night


You just call out my name
And you know wherever I am
I'll come running to see you again
Winter, spring, summer or fall
All you have to do is call
And I'll be there
You've got a friend


If the sky above you
Grows dark and full of clouds
And that old north wind begins to blow
Keep your head together
And call my name out loud
Soon you'll hear me knocking at your door


You just call out my name
And you know wherever I am
I'll come running to see you
Winter, spring, summer or fall
All you have to do is call
And I'll be there


Ain't it good to know that you've got a friend
When people can be so cold
They'll hurt you, and desert you
And take your soul if you let them
Oh, but don't you let them


You just call out my name
And you know wherever I am
I'll come running to see you again
Winter, spring, summer or fall
All you have to do is call
And I'll be there
You've got a friend

mercredi 10 janvier 2007

JUKE BOX INTERIEUR

En ce moment dans ma tête, en boucle, sans trop savoir pourquoi...

Ce qui est drôle c'est qu'hier je me la fredonnais "in petto" en me lavant les dents et que j'entendais L'Amoureux la chanter dans la pièce d'à côté :-)

vendredi 5 janvier 2007

LEO ET MOI

For Anne

With Annie gone,
whose eyes to compare
with the morning sun?


Not that I did compare,
But I do compare
Now that she's gone.

Leonard Cohen


(Oui, je fais de l'autocongratulation si je veux).

En fait j'avais envie de m'attarder un peu sur Leonard Cohen. J'ai été bercée à "Suzanne", comme beaucoup, bien sûr. Si je n'aime pas toute sa production musicale, son style me plait. Il a écrit peu de romans (souvenirs ?) mais il valent le détour.

Et puis quand j'aperçois son visage, rarement à la télé, souvent sur une pochette de disque, je suis frappée par son air intelligent et doux. Un peu comme pour Arthur H et quelques autres.

Des visages qui font du bien même quand on ne se connaît pas. Juste pour l'humanité qu'ils portent sur eux. Rien à voir avec la beauté des magazines.

J'aime Leonard Cohen et sa voix profonde sans Barry Whitattitude. Juste la gravité qu'il faut pour rendre certaines choses poétiques...

jeudi 7 décembre 2006

ELLE AVAIT DES BAGUES, A CHAQUE DOIGT...

Quand j'entends cette ritournelle, ce n'est ni à Jeanne Moreau, ni à Vanessa Paradis que je pense.

Je pense à Rezvani, l'auteur de cette "petite chansonnette".

Rezvani je l'ai rencontré quand Maryvonne, mon ancienne patronne, m'a un jour alpaguée et attirée dans son bureau pour me dire, dans son style passionnée habituel : "Anne, il FAUT que vous lisiez le Testament Amoureux ! C'est fantastique et son histoire d'amour me fait penser à vous".

Comme j'ai tout à fait confiance en son jugement, je me suis procuré d'urgence ce livre et l'ai dévoré illico.

Rezvani, je le connaissais vaguement au travers des textes des "Divagations sentimentales dans les Maures", parce que les Maures, ce sont les collines de chez nous, de mon chez moi d'adoption.

Mais pas plus, sans doute histoire de génération...

Alors je découvert cet olibrius, moitié slave, moitié persan, touche-à-tout et virulent, lyrique et surtout formidablement amoureux, depuis des décennies de sa Lula.

Et sa façon de hurler son amour à Lula, bien sûr, je n'y ai pas résisté. Pourquoi résister, d'ailleurs ? Alors j'ai vibré au travers des pages de ce livre qui n'est pas un roman.

Ce livre a littéralement marqué ma vie, avec ses imperfections, ses excès, son manque de construction, il m'a irrésistiblement appelée.

Alors je l'ai fait rire lire aux gens que j'aime et je crois qu'ils l'ont aimé aussi (papa c'est sûr, puisqu'il me l'a volé !). Sauf L'Amoureux qui lit peut et qui, je crois, ne se laisserait pas encore aspirer facilement. Mais c'est un projet pour plus tard !

Rezvani était jusqu'à peu un voisin de mes parents, dans sa maison, la Béate, qui a échappé plusieurs fois aux incendies d'été.

Puis Lula est tombée malade, il s'est battu pour la soigner. Puis Lula est morte et j'en étais triste pour lui, sans le connaître, juste d'empathiser avec l'immensité de sa perte...

Puis des gens bien intentionnés m'ont vite rapporté la bonne nouvelle, l'amoureux de la femme d'une vie a droit à un petit rab et j'en suis bien heureuse pour lui. Je sais qu'il porte Lula dans son coeur pour toujours, mais je ne crois pas qu'il soit homme à survivre sans aimer, alors tant mieux.

J'ai un immense respect et une affection toute aquise pour cet inconnu.

Alors sans réserve, je vous le recommande. Lisez le Testament amoureux...

lundi 13 novembre 2006

CHABAT LE PAPA

Cet été, un peu par hasard, je suis tombée sur le film Papa de Maurice Barthélémy (des Robins des Bois).

Alain Chabat y incarne un papa qui partage un voyage de quelques jours avec son petit garçon.

Dans les rires et dans les larmes, dans leur dialogue qui se noue et se dénoue, on y devine un terrible drame familial, autour duquel il faut reconstruire.

C'est un film drôle et triste, surtout tendre, très tendre. Chabat y est sidérant dans son rapport avec le petit garçon. Le papa que bien des hommes aimeraient être.

Un road-movie noir et rose à la française, attachant comme tout.

Un "petit" film qui n'a pas fait beaucoup parler de lui et qui, pourtant, vaut la peine d'y consacrer un peu de son temps.

Alors si votre programme télé ou votre vidéoclub vous propose un détour du côté de Papa, n'hésitez pas...

lundi 6 novembre 2006

REMANENCE DE CHOSES SIMPLES ET BONNES

Je ne vous l'ai pas raconté, mais il y a quelques jours j'ai fait ma première sortie "en célib'" depuis bien longtemps.

L'Amoureux n'avait pas envie de venir, alors je me suis prise par la main et je suis allée voir Philippe Caubère au Théâtre du Rond-Point avec Fauvette, son Corbillo et LaVitaNuda.

Quand on a rendez-vous avec une Fauvette, il faut aller directement à la librairie la plus proche ! Vous savez ? Celle avec les gros poufs pour se cacher dans un coin et papoter avant de se faire retrouver à notre tour !

C'était une grande soirée pédagogique, puisque nous avons appris qu'il y avait du chou dans la salade niçoise. Enfin celle revue et corrigée par les bistrots parisiens des quartiers touristiques, en tout cas. (Ca fait toujours légume un de plus pour atteindre le quota journalier qui va bien si on veut garder la forme !).

Et puis est venue l'heure du spectacle. Et c'était bien ! Et on a ri ! Quelle performance ! Que d'intelligence et de sens de l'observation !

Je ne saurais trop vous recommander de vous précipiter pour voir tout ou partie des 6 spectacles alternés du moment, ça sera la dernière occasion puisqu'après 25 ans, Philippe Caubère mettra un point final (dit-il) à cette autofiction théâtrale. Mais ça vaut le coup. A ne pas râter !

Et puis, point incontournable de la soirée, voir Fauvette et de son époux enfourcher le scooter pour rentrer chez eux, c'était l'image de deux jeunes amoureux ravis, et c'était très touchant. Je vous les recommande par la même occasion !

vendredi 3 novembre 2006

LES GUITARES THERAPEUTIQUES

Huhu.

Quand je pense qu'il y en a pour penser que Flor*nt Pag*y, il a tout inventé. Je ricane.

Deux ans avant :

Oui je sais, je vous saoule avec cette chanson. En même temps si vous étiez dans ma voiture, vous l'entendriez encore plus souvent, la faute à la touche "repeat" de l'auto radio. Alors que là, zêtes même pas obligés d'appuyer sur le bouton "play". Nonmého.

En même temps, c'est un peu normal, ça tourne en boucle dans mes oreilles depuis que petit frère de moi a eu la génialissime idée de m'offrir le double live pour mon anniversaire.

Il est bien, ce garçon, c'est moi qui vous le dit.

C'est fou comme dans la vie, dans les périodes de bouillonnement intérieur, certaines guitares font du bien à mes vibrations internes. Jeff Buckley, Noir Désir, Radiohead en tête, bien sûr.

Je ne sais pas à quoi ça tient. Peut-être que ça canalise tout ce qui risquerait de vraiment tourner de travers ? Ou peut-être que je m'auto hypnotise à leurs sons ?

Je profite de ce billet musical pour dire que le dernier Placebo, c'est ma déception de l'année. Bon, ok, on ne peut pas être bon tout le temps, mais là...

Sinon, dans le genre guitares thérapeutiques, si vous avez envie de me faire une prescription, n'hésitez pas, hein, c'est juste en dessous que ça se passe !

Voici la mienne :

mercredi 18 octobre 2006

BANDE SON DU JOUR

La faute au boulot un peu (il n'aura fallu qu'un mois et demi pour que mes yeux descillent et que l'asile de fou où j'oeuvre n'ait repris toute sa belle réalité), à des envies de changement de route dans ce domaine, travailler plus pour la passion et moins pour la raison...

Bref, ça me mène un peu à ça, en bande-son intérieure, ces jours-ci.

Serge Gainsbourg - L'aquoiboniste


C'est un aquoiboniste
Un faiseur de plaisantristes
Qui dit toujours à quoi bon
A quoi bon

Un aquoiboniste
Un modeste guitariste
Qui n'est jamais dans le ton
A quoi bon

Un aquoiboniste
Un modeste guitariste
Qui n'est jamais dans le ton
A quoi bon

Un aquoiboniste
Un peu trop idéaliste
Qui répèt' sur tous les tons
A quoi bon

Un aquoiboniste
Un drôl' de je m'enfoutiste
Qui dit à tort à raison
A quoi bon

Un aquoiboniste
Qui s'fout de tout et persiste
A dire j'veux bien mais au fond
A quoi bon

Un aquoiboniste
Qu'a pas besoin d'oculiste
Pour voir la merde du monde
A quoi bon

Un aquoiboniste
Qui me dit le regard triste
Toi je t'aime, les autres ce sont
Tous des cons

mardi 17 octobre 2006

TOUT SUR MA MERE

J'avais pourtant vu ce film à sa sortie, et je ne comprends pas qu'il ne m'ait pas plus marqué que ça à l'époque.

Peut-être qu'un seul être me manquait alors ?

Comme j'ai de la suite dans les idées, je l'ai enregistré mi août et regardé la semaine dernière. Et j'ai aimé, fort, très fort, ce film, et surtout Manuela, son héroïne.

Celle qui surmonte ses drames en accueillant d'un front égal les malheurs des inconnu(e)s qui lui deviennent indispensables.

C'est quelque chose qui me parle très fort et qui résonne en moi, cette espèce de manière de se sublimer dans la relation à l'autre, aux autres.

C'est beau, je trouve, quand on arrive à devenir, aussi, au delà de ça, quelqu'un auprès de qui on se sent bien, on se sent libre, on se sent soi.

mercredi 11 octobre 2006

PAS SMART

Il y a quelques matins, dans l’affolant ron-ron des voitures qui se poussent péniblement vers les-grandes-tours-pour-travailler-dedans, il y avait comme voisine de moi une nénette en Smart noire (et je hais les conducteurs/trices de Smart qui croient que le code de la route, c’est juste pour les autres, se garent à la « porte nawak » sous prétexte qu’ils ne prennent pas de place et arborent l’air auto-satisfait des fans de Delerm qui ont compris toutes les subtiles allusions du texte).

Bref, ma nouvelle voisine de voiture pour au moins 5 minutes vu le bouchon, elle avait tout l’attirail. Même à travers ma vitre, je pouvais voir que son tailleur lui avait coûté, approx’, un mois de mon salaire. Sa chemise blanche immaculée ne faisait pas un pli, col sorti (mais pas une pointe dedans, une dehors, version Pest@Couettes est de retour), manches élégamment retournées sur la veste.

Elle avait l’oreillette Dent Bleue* qui va bien, la Mûre** à la main parce que le temps, c’est de l’argent.

Elle était toute proprette dans sa Smart et moi j’écoutais ça bien fort.

Mais vraiment bien fort, hein.

Alors j’ai ouvert ma vitre pour lui en faire profiter, histoire de décoiffer un peu ses jolis cheveux blonds bien rangés. On ne sait jamais, peut-être était-il encore temps de la sauver ??

COMME ELLE VIENT – NOIR DESIR

En Public

A se changer en roi
A hurler à la lune
A traquer la fortune
Tout ça pour traîner son poids

Au risque de s'y plaire
Au moment de s'y croire
Sonnez les courants d'air
Faites donner l'exutoire
Il faudrait qu'on s'élève
Au fond il a d'la classe
Ou alors qu'on prenne la sève

Comme elle vient
Encore et encore

Tu la vois la belle bleue
Des feux de l'artifice
Et tu la sens même un peu mieux
A la faveur d'une éclipse
On voit du jour au lendemain
Que ça ne s'invente pas
Instantanément comme ça
Reprendre de volée d'aussi loin

Comme elle vient
Encore et encore

Comme elle vient
Comme on peut
C'est cruel et sans fard
Ça choisit pas, merci pour eux
Comme une flèche
Comme un pieux
C'est bon pour la mémoire
Ça vous fait quoi d'être au milieu ?
Hé camarade
Si les jeux sont faits
Au son des mascarades
On pourra toujours se marrer
Et tout le long des courants d'air
On voit des amoureux
Que savent encore changer leurs nerfs
En un bouquet délicieux
On en aura des saisons
Des torrides et des blêmes
Je peux encore garder ton nom
Je peux aussi dire que je l'aime

(*Ca m’amuse si je veux, les traductions des noms de marques.)

(** Idem)

(Avec une pensée pour M. à qui j’espère offrir un sourire complice si elle passe par là).

mercredi 20 septembre 2006

EXPOSE YOURSELF TO ART

Je vois cette affiche faite d'une photo de Mike Ryerson depuis des années chez un membre de ma famille.

Elle me fait rire à chaque fois.

J'adorerais la voir tous les jours, je ne m'en lasse pas. Un jour, je vais me prendre en main et retourner toutes les boutiques et le web si nécessaire pour l'acheter.

En attendant, je vous la montre. J'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi !

jeudi 31 août 2006

CA DETEINT

J'ai adoré, dès que j'ai lu les premières lignes du premier de ses romans qui m'est passé entre les mains, à peu près tout ce qu'a écrit Robert Merle.

Et comme une gourmette, je me gardais la lonnnngue série des "Fortune de France" pour la bonne bouche, pour avoir encore quelque chose à découvrir.

Je m'y suis attelée pendant le congé maternité et si, au début, je prenais garde à alterner avec d'autres livres pour faire durer le plaisir, depuis quelques semaines, j'enchaîne, j'enchaîne !

A mon grand malheur, il ne me reste que deux tomes et demi (ce qui signifie que j'en suis à la moitié du onzième).

Pour me consoler, entre la fatigue du boulot et le temps dévoré par notre adorable Cro-Mignonne, je n'ai plus que l'heure du bain pour lire un peu (peut-être la semaine prochaine, j'arriverai à lire un peu avant de sombrer dans un sommeil réparateur ?). Du coup ça prolonge un peu le plaisir avant le point final.

Le seul souci, c'est qu'à force, ce sont des expressions du 17ème siècle qui me viennent à l'esprit à des moments incongrus : c'est que ça déteint, le français flamboyant de Robert Merle !

Du coup, en réunion, j'ai dit à mon boss (qui heureusement est lettré et en a ri avec moi) : "on ne va pas se fouler les mérangeoises" dans un mélange aussi savoureux de périodes qu'approximatif en bon goût...

Ca se soigne ?

vendredi 30 juin 2006

LES SECRETS DES BLEUS

J'ai un aveu à vous faire.

J'ai triché pour les Bleus. Mon copain Barnabé était tellement fébrile que je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose.

Ainsi donc, le jour du match contre l'Espagne, j'ai fini "La Pique du Jour", le volume de Fortune de France dans lequel Philippe II casse sa pipe et Henri IV gagne ainsi enfin son long combat contre les Ibériques Inquisiteurs et leurs suppôts.

Ca fait du bien par où ça passe de coller une rouste à l'Espagne deux fois dans la même journée, je vous le dis.

Mais là, je m'interroge : que dois-je lire et finir en urgence afin que l'équipe qui aura fait parler d'elle deux siècles durant (ou presque) domine le Brésil ??!! Vite, des conseils, une bibliothèque !! Dans quel ouvrage les Français mettent-ils la pilée aux Brésiliens (à part un numéro de l'Equipe de juillet 1998, bien sûr...) que je le lise en façon de prémonition, d'oracle, que sais-je ?

Et puis en dehors du plaisir du sieur Barny, j'avoue que j'ai très envie de voir les sauvageons du quartier jaillir des immeubles de la cité au coup de sifflet final pour entamer une folle farandole dans le square. C'était plein de vie, d'enthousiasme et de passion, j'ai trouvé ça réjouissant, comme spectacle.

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