Les Mille et une vies

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La nursery de Cro-Mignon(ne)

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mardi 8 novembre 2011

La valse des doudous

Cro-Mignonne a passé 5 ans de sa vie à se cramponner à son doudou lapin plat (ou à plusieurs simultanément, parfois).

Son ami, son protège-nez pendant la nuit, complice de rires et de peurs, de tendresses et de petites maladies d'enfant, de grandes étapes et de pauses tendresses.

L'été dernier, elle a retrouvé un chien en peluche que sa Mameï lui avait acheté, il y a fort longtemps, et à laquelle elle n'avait jusqu'à alors prêté qu'une attention distante, tout au plus. Je dis "laquelle" car c'est une fille qui porte le prénom fleuri de Lilas.

ET là ! Coup de foudre.

Et puis le chien en peluche géant de Papeï qui porte le même nom que le chien de Papeï "en vrai" et qui squatte le lit depuis quelques mois !!

Et puis Marie et Tommy, les chats !

Et puis le poney sur lequel on peut crabouiller retrouvé la semaine dernière !

Bref, depuis quelques semaines, le rang des favoris prend de l'ampleur, et il y a plus de peluche que de petite fille dans son (pourtant plutôt grand) lit.

A l'heure de faire le sac pour les week-ends chez son papa, j'ai toujours un moment d'angoisse : va-t-elle se décider rapidement sur les noms des migrants ? Ne va-t-elle pas me demander de trimballer TOUTE la ménagerie ?.

Et non. Généralement, deux à trois noms tombent, les élus sont désignés en quelques secondes, selon un principe qui m'échappe quelque peu mais (et c'est là l'important) la satisfait.

Mystères de l'âme enfantine...

vendredi 4 novembre 2011

Quand l'enfance est matinale

Prenez deux spécimen d'âge tendre et de tempérament matinal.

Collez-les dans une chambre un samedi soir, nuit de passage à l'heure d'hiver.

Briefez-les sérieusement sur le fait que tant qu'il fait nuit, on reste au lit, en silence. Et que tant que les grands ne sont pas levés, on joue, en silence.

Prenez l'air sérieux et convaincant.

Et c'est ainsi que quelques heures plus tard (et précisément : très très peu de temps après votre propre endormissement)...

5h30 (nouvelle heure). Des bruits étranges vous sortent du sommeil. Vous pensez à un mauvais rêve. Vous pensez à un voisin fou. Puis vous vous dressez dans le lit, en pensant aux voisins, justement.

Car les deux charmants bambins qui vous ont fait le coup de l'oeil doux et du bisou qui bave en se couchant la veille ont entrepris de jouer. De la musique. Un duo de synthétiseurs pour enfants. L'une à la marche Turque en démo, l'autre avec "Old Mc Donald" en version canard.

(Je n'invente rien).

Vous vous levez donc, enfilez le premier truc qui vous tombe sous la main. Surgissez dans le dortoir à bambins. Faites les gros yeux, expliquez que c'est le milieu de la nuit (ils ne savent pas lire l'heure). Montrez sur une montre (huhu) à l'aînée (de peu) à quelle heure ils sont autorisés à sortir de leurs lits et jouer en silence.

Repartez vous coucher, digne.

6h15. Il y en a un des deux qui tousse. Depuis 10 minutes. Vous vous dites que ça ne va pas l'aider à se rendormir sérieusement. Vous vous levez, enfilez le premier truc qui vous tombe sous la main que vous aviez désenfilé au précédent lever. Sortez, prenez la direction du dortoir à trolls.

Entendez pouffer de rire, là, sous votre gauche. Pas du tout en direction du dortoir à monstres velus. Voyez l'éclat d'une lampe de poche. Entendez un éclat de rire.

Ils sont là. Les deux, en planque, dans le salon. Morts de rire.

Vous les raccompagnez manu militari à la frontière, faites boire, distribuez cuiller de miel et bisous, et leur demandez de vous laisser encore un peu dormir, de se raconter des histoires à voix basse...

Et repartez. Sur des sourires d'ange. Qui vous disent oui oui.

7h35 : visiblement ils ont redormi peu puis que l'aînée (de vraiment peu) vous explique qu'ils ont "loupé" l'heure que vous aviez montré sur la montre (re huhu). 35 mn de gagnées, mais là, ils sont bien réveillés et ont faim. Vous activez le mode petit déj en vérifiant que vous avez pensé à enfiler le premier truc venu. Les contemplez manger. Puis filer jouer. Vous comatez sur le canapé. Puis rejoignez l'homme dans le lit. Jusqu'à entendre un peu trop de bruit. Pour protéger le sommeil de l'homme qui dort, vous vous levez, repartez pour un tour de canapé, puis de lit. Et ainsi de suite deux ou trois fois de suite.

Ne vous rendormirez jamais de votre vie. C'est sûr.

Souriez quand même, parce qu'ils sont trop mignons. Et puis qu'à bien y penser, c'était quand même drôle.

Oui, c'était drôle.

D'ailleurs vous vous dites que vous allez bien rigoler, quand vous leur raconterez ce matin mémorable, dans quelques années.

Oui, à peu près au moment où, avec l'homme qui dort, vous organiserez vos propres concerts de cor anglais dans leurs chambres. Vers 5h du mat. Soit 7 bonnes heures avant leur heure de lever spontané.

Muhuhuhuhu.

jeudi 3 novembre 2011

Cro-Mi et les baby sitteuses

Héhé.

Je suis maintenant assistée par une grosse équipe de deux baby sitteuses.

L'une lettrée et apte à guider Cro-Mi vers les beaux apprentissages de la lecture, qui plus est, à tarifs raisonnables. Mais qui habite un peu loin pour les retours nocturnes.

L'autre plus chère mais qui vit à côté de chez nous et est animatrice au cencre, du coup sa compatibilité avec ma fille était pré testée. Mais porte un horrible parfum à la vanille.

Bref.

Tout ça pour dire que quand j'annonce que je sors et que je combine avec la baby sitteuse qui va bien, Cro-Mi ronchonne, qu'elle aime pas, et ceci et cela.

Comme d'habitude avec elle, il faut lui montrer l'intérêt supérieur de la chose. Un soir de baby sitteuse, ça peut être un soir de pâtes, et surtout, ça peut lui permettre de négocier dans mon dos un dessin animé de plus sans que je sois au courant, avant d'aller se coucher. Héhéhé.

Le duo de baby sitteuse est parfaitement formé au coup du dessin animé supplémentaire toléré mais je ne suis pas au courant, évidemment.

Du coup Cro-Mi, radieuse, m'a accueillie au tomber du lit ce matin par un "et I., elle m'a même laissé regarder un dessin animé de plus, nananère".

Mouarf mouarf mouarf.

Faites-moi penser à lui filer le truc quand c'est elle qui devra convaincre ses enfants que les soirées baby sitteuses, c'est trop d'la balle.

mercredi 5 octobre 2011

5 ans ?

"Maman, c'est quoi, ça ?"

"Un point d'exclamation, ma chérie".

"Et qu'est-ce que c'est ?"

Et c'est ainsi que nous sommes parties, de la ponctuation qui dit quand respirer, s'arrêter, se réjouir, faire monter ou descendre la voix, vers la lecture d'un petit livre simple. Et je ne sous-estime pas le fait que Cro-Mi en connaissait pas mal l'histoire et les mots, mais le fait est, elle a utilisé "le son des lettres" pour en reconnaître quelques-uns, et m'offrir en prime un cours sur les lettres muettes, qui sont là mais qu'on entend pas (le e de lisse, le p de trop...)

Puis nous avons admiré les femmes du mondes vues par Titouan Lamazou.

De là, à cause du passage de l'Afrique en Asie, nous voilà sur l'évolution de l'homme, et pourquoi pour s'adapter, certains sont devenus plus sombres que d'autres, pourquoi d'aucuns ont les yeux plus bridés que leurs voisins.

J'étais, à ce stade, aussi ravie de parler avec elle qu'interloquée de là où elle m'emmenait.

Heureusement l'enchanteur s'est levé, libérant la place devant la télé, devant laquelle elle s'est copieusement gavée de Dora par la suite.

Oui, elle a bien 5 ans. Parfois.

mardi 6 septembre 2011

Les joies d'la ZEP

Pour répondre à Gilda qui m'interpellait hier sur Twitter et pensait que je confondais MON blues de la rentrée de Cro-Mi avec ses sensations à elle, suite à quoi ça a dérivé sur l'ennui en classe, je dois dire que je suis assez épatée par l'attitude des instits de la maternouille [1].

Comme nous sommes en ZEP, il y a en moyenne 22 ou 23 élèves par classe.

Ce qui est un confort certain et pour les enfants, et pour les enseignants et ATSEM, parce que 30 et plus trolls bruyants toute la journée, ça doit pas être du gâteau.

Bref. Je suis l'heureuse et fière maman d'un modèle qui, pour le moment, apprend vite et bien, et dans le plaisir. Du coup elle fait partie des plus avancés de sa classe.

Il m'est, du coup, arrivé de me poser quelques questions en rapport avec l'ennui en classe et son naturel bavard.

Il se trouve que sa maîcresse, l'an dernier, procédait par étape :

Première étape, on complique l'exercice pour les premiers à l'avoir réussi correctement.

Deuxième étape, une fois qu'ils ont réussi l'exercice plus compliqué, on les met à contribution pour aider ceux qui sont moins avancés dans l'achèvement de la chose. Pour qu'ils expliquent avec leurs mots, mais aussi développent le sens de l'entraide. Et ceci vaut en sport comme en lecture, en peinture comme en maths, en récitation comme en j'sais pas quoi encore, ce qui fait que chacun trouve une occasion, à un moment où à un autre, d'être "l'aide" des autres.

En dehors du fait que ça me ravit et que c'est une bien belle façon d'utiliser les compétences collectives autant qu'individuelles, ce qui ne serait pas satisfaisant si ça en restait à mon ravissement seul, ça plait BEAUCOUP aux enfants.

Donc pour boucler la boucle avec la Gilda-conversation : et bien si Cro-Mignonne continue sur cette voie là et qu'elle sait lire avant l'entrée au CP, je n'ai pas trop de doutes sur le fait que la maternouille fera bon usage du temps ainsi libéré.

En revanche, pour la suite, beaucoup plus.[2]

Notes

[1] Expression issue du charmant livre "Le Prince Nino à la Maternouille", que je recommande aux parents dont l'enfant aurait eu une première rentrée compliquée.

[2] Et non vous ne rêvez pas, j'ai fait ma première, et même ma seconde, note de bas de page bloguesque sous vos yeux dans ce billet. Private joke inside

lundi 5 septembre 2011

Déjà la dernière

Aujourd'hui, rentrée de Cro-Mignonne en grande section de maternelle.

"Mat' Sup", comme aiment visiblement à dire les joyeux lurons de l'Educ Nat (plusieurs specimen m'ont fait la blague cet été).

Tout va bien : nous avons consulté les listes, elle se trouve dans la même classe que sa meilleure copine ET que son amoureux. De quoi ajouter un peu à son déjà bel enthousiasme.

Et moi j'ai un micro pincement au coeur.

Elle grandit. J'en suis contente. Elle est devenue très autonome, elle apprend vite, bien, avec goût. Elle jongle avec la pensée, avec l'humour, et me laisse émerveillée souvent (c'est moi qui ait fait cette petite bonne femme ?!).

Mais la maternelle. Cette jolie école où l'on apprend pour le plaisir et dans le jeu.

Son grand projet dans la vie c'est d'apprendre à lire pour me piquer mes bouquins. Autant vous dire que ça me plaît !

Dernière année.

Après il y aura les devoirs, les notes, d'autres contraintes. Et un bout d'enfance qui sera résolument derrière.

Un an à passer, on y est pas encore tout à fait. On va profiter de mille et une choses, scolaires ou pas, d'ici là. Et on va s'y appliquer, croyez-moi.

En attendant, cette dernière rentrée en maternelle m'est un peu irréelle, j'ai l'impression que la première, c'était hier ou avant-hier.

vendredi 19 août 2011

Consolante

J'ai eu hier midi Mary Poppins (l'ex nounou de Cro-Mignonne) au téléphone.

Elle était en Iran cet été, notamment pour prendre soin de sa maman et la convaincre de venir se faire opérer en France. Sa maman, vieille mais pas tant, usée, surtout. Qui avait fini par accepter de venir, malgré la fatigue et un "plus envie" qui se faisait perceptible depuis quelques mois.

Et puis le jour du départ, elle s'est écroulée. Et n'a plus jamais touché le sol de ses pieds.

C'est insupportable, cette idée, pour moi. Faire "sans ma maman" (ou avec mais juste dans les souvenirs et le coeur). Et ça l'est pour Mary Poppins qui m'a appelée, donc, en sanglotant.

Je lui réponds comme je peux, il n'y a pas de mots, pour ça. Je lui dis qu'il faut du temps. Qu'au moins elle était près d'elle. Des conneries. Rien qui puisse l'aider vraiment à part sentir que je l'aime fort et qu'elle n'est pas seule, enfin si, face à sa douleur, mais pas que, qu'il y a des bras pour la consoler, etc.

Et là elle me dit que là-bas, quand le chagrin était trop grand, elle prenait son téléphone et regardait des photos de Cro-Mi. Déjà un peu éprouvée par la contagion de son chagrin, ça m'a fait un truc de l'ordre du remuage de tripes, de savoir que mon petit bout de truc, du haut de ses 5 ans, était déjà capable de prodiguer consolation juste du fait de son existence et de ses liens avec autrui, à quelqu'un qui n'était pas de sa famille "de sang" (mais de cœur, oui, ô combien).

Promesse fut donc faite qu'aussitôt la petite rentrée, nous irions la visiter.

Et moi, ce soir, je crois que je vais faire une escale café de l'autre côté du square, histoire de serrer Mary-Poppins dans mes bras. Elle a consolé tant de chagrins, de la petite et de la grande, qu'elle mérite bien de recevoir ce qui est possible en retour...

samedi 6 août 2011

D'humeur pas terrible

Tout à l'heure, Cro-Mi part pour trois semaines avec son papa.

J'en suis ravie pour eux et triste pour moi, même si je sais que ça va super bien se passer, qu'elle va s'éclater et que je vais trouver de multiples avantages à cette liberté.

Mais aujourd'hui je suis triste et pas trop approchable, alors je vais me tenir un peu loin du web et un peu près de ses bras pour les quelques heures à venir.

mercredi 27 juillet 2011

Pédiatrie et sorcellerie

Un peu d'Aerius, une séance d'engueulade des allergies.

Un coup de Ventoline et on jette la toux dans les toilettes en tirant la chasse d'eau.

Un peu de désinfectant sur une piqûre qui enfle et un bisou qui guérit tout.

Colette disait qu'il n'était pas utile de se lancer dans la cuisine si on est pas capable d'un peu de sorcellerie, je me dis que j'ai bien fait de ranger le Pernoud avec les bouquins de cuisine : ça marche aussi avec les enfants.

(Enfin : plus ou moins).

vendredi 15 juillet 2011

La chute

Je racontais sur Twitter samedi comment, tentant une sieste du samedi, j'avais été perturbée par mes fameux ramiers en train de mater.

Je ne me fais pas encore tout à fait à la présence de ce couple qui nous prend pour des personnages de "maison-réalité". Faut dire, imaginez, les longues heures à ne faire que couver, je comprends qu'ils cherchent des distractions, aussi mornes soient-elles.

Bref, Cro-Mignonne était de "temps calme", occupée à vaquer, si j'ose dire. Dans ces cas elle passe une tête régulièrement pour voir si sa grosse feignasse de mère dort ou pas, ou plus.

La voyant rôder je l'invite à un câlin toutes les deux, pour regarder les pigeons.

5 minutes plus tard elle ronflait dans mes bras, comme quoi le pigeon peut avoir des vertus endormissantes.

Je la laisse pour aller vaquer à mon tour (comprendre : surfouiller en écoutant de la musique).

J'entends un grand "BOUM".

Et récupère ma fille, peu habituée à dormir à plus de 5cm du sol, par terre. Râlant. Je la récupère, ausculte, le temps que je lui demande si tout va bien, elle s'était rendormie dans mes bras.

On en reparlera du "trop grande pour faire la sieste" !

Du coup je l'ai rallongée et suis repartie à mes divagations musicales, en souriant à ces bribes de toute petite enfance qui parfois refont surface, encore un peu.

jeudi 7 juillet 2011

Du fond de coeurs d'enfants

La maman de T. (la grande copine de Cro-Mi) et A. (la petite sœur, donc), a dû trouver du travail ou changer d'horaires, puisque désormais et depuis quelques semaines, nous déposons nos filles approximativement à la même heure matinale au centre de loisirs.

Il arrive même que la voyant sortir, visiblement pressée, j'embarque ses deux petites avec la mienne pour déposer toute cette joyeuse troupe (quelques pas à faire, elles habitent l'immeuble le plus près de l'entrée de l'école).

T. est une petite grande fille affectueuse, elle adore, quand on se voit, quand elle vient parfois jouer à la maison, me faire des gros câlins. Mais ça n'est rien à côté de A., sa cadette d'à peine plus d'un an (leur mère est une héroïne, que les choses soient dites), que j'appelle "Petit Taureau Gluant".

C'est simple : quand elle me voit, elle se met à courir et se jette contre moi au point de m'en couper le souffle. Là elle me fait en général une série de bisous propres à me casser un os, ou même plusieurs.

Au centre, c'est contagieux. Quand les enfants me voient embrasser la mienne, puis T. et A., et puis les jumelles d'en bas de chez nous, je me retrouve régulièrement avec une file d'attente de mômes encore fraîchement bariolés de rêves ou de confiture du goûter pour venir chercher leur bisou, une caresse sur la tête, un câlin.

Les animateurs se marrent et me demandent si je veux venir bosser avec eux (et pourquoi pas ?!).

En attendant, j'adore ça, être submergée par une foule de p'tis mioches qui réclament des bisous. Je me sens un peu comme la dame qui vivait dans une chaussure, vous voyez ?

Avant-hier : summum. Dans la cour, fin d'après-midi, je viens récupérer Cro-Mi, A. se jette sur moi et s'agrippe façon koala. Me plante un bisou sur la pommette dont mon oreille résonne encore. Et me dit dans un grand rire affectueux : je t'aime.

Oué, hein.

Et Cro-Mi, de me demander pourquoi je lui refaisais un bisou après tous les autres avant de partir. "Parce que ma chérie, toi tu es ma fille, alors je garde l'empreinte de ton bisou sur moi toute la journée avant de te retrouver". Fière comme un bar tabac. Du coup elle me la ressort régulièrement !

(Mais parfois je m'attriste. Il semble que culturellement, pour nombre de famille de ces petits, les démonstrations d'affection en public ne se fassent pas. Peu de parents pour les embrasser, les serrer dans les bras le matin... et j'ai l'impression que par contraste, ils en sont parfois un peu tristes, ces petits...).

mercredi 15 juin 2011

Artiste en herbe

Dimanche, visite à l'expo Keith Haring pour les petits au Musée en Herbe.

J'adore cet endroit, enfin visité après plusieurs projets / envies non menées à bout.

Découvert un moyen redoutable de couper le sifflet de ma pipelette : la mettre dans un groupe d'enfants ! Et là, studieuse (surtout avec des lunettes roses à la Keith sur le nez), elle écoute de toutes ses oreilles et se tait.

Je la découvre un peu comme à l'école. Pendant l'intro sa petite main se lève pour dire : "moi j'ai déjà étudié Kisss Aring avec ma maîcresse".

Trop trop trop mignon.

Elle a bien aimé, ainsi que l'atelier interdit aux parents. Et en es ressortie avec un terrible smiley "à la manière de" qu'elle souhaite par ailleurs offrir à un qui, justement, me parlait de déco pendant qu'elle œuvrait. Huhuhu.

J'adore la fraîcheur de son œil sur l'art, son envie d'écouter et d'apprendre, cette capacité à jouer et s'amuser de tout, son bel esprit positif.

Et je me demande souvent, comment était la vie sans elle ? Comment serait la vie sans elle ? Pour la première j'ai quelques souvenirs. Pour la seconde c'est inimaginable.

Ma jolie puce à cheveux longs, mon chat, mon roudoudou, ma crapouille, ma rieuse, ma "je plaisant-euh", mon trublion joli.

'reusement qu'elle est là.

lundi 6 juin 2011

Art contemporain et maternelle

Dans la classe de Cro-Mignonne, cette année, c'était art contemporain tous azimuts !

La maîtresse fort inspirée leur a fait découvrir différents artistes, et les a fait travailler "à la manière de".

Keith Haring

Frida Kahlo

Calder

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Expo Calder vu par les enfants dans le couloir de la maternelle

Et pour terminer, mercredi dernier, c'était Pollock.

J'ai adoré découvrir leurs oeuvres, et savoir les tout petits si imprégnés déjà de culture artistique, bien sûr.

Mais aussi les réflexions qui vont avec. Ainsi Cro-Mignonne aimerait voir des oeuvres de Calder "pour de vrai".

Mardi soir, en rentrant, elle me briefe sur Pollock et la tenue exigée par la maîtresse (qui ne craint rien).

Et termine en me disant : "tu sais maman, j'ai bien compris, Pollock il ne faisait que laisser tomber la peinture ou la jeter. En fait c'est du crabouillage".

J'ai ri, beaucoup.

Et après on a eu une grande conversation sur l'art contemporain, ce qui nous faisait réagir ou pas, pourquoi parfois on trouve ça "exagéré" ou d'autres parfaitement magique.

J'ai adoré ça. Autant vous dire que dans ces moments-là, la question des fruits et légumes est loin loin derrière dans la liste des priorités de l'éducation.

CALDER_002.jpg

Oeuvre de Cro-Mignonne à la manière de Calder

mercredi 25 mai 2011

Portraits

Cro-Mignonne a donc eu pour son anniversaire l'appareil photo qu'elle convoitait depuis des mois.

Un vrai appareil de grands (anti chocs et étanche, quand même). Et rose.

Qui lui permet de paparazzer tout ce qui tombe sous son oeil. Avec parfois des pépites.

L'autre soir elle me dit qu'il faudrait qu'elle me le prête pour que je prenne le Père Noël en photo (car elle croit que je travaille avec le Père Noël, vous rappelle-je. Ce qui n'est pas complètement faux bien que pas vraiment vrai non plus).

Alors je lui dis : rappelle-toi le film ! C'est interdit de prendre le Père Noël en photo sans son costume, et il ne le met qu'en décembre. (Boss : mort de rire).

Et hier matin, elle m'explique qu'elle voudrait faire plein de photos de papa et maman. De ton papa et de ta maman ?

Non, de papas et de mamans.

Au pluriel.

J'ai trouvé ça très beau, comme thème, comme fil conducteur.

Et peut-être que dans quelques années je vais vous inviter à une expo de ma fille, une expo "Papas and Mamas" ?

Et on saura d'où ça vient. De loin dans son enfance.

(Ou pas, hein ? Je ne force pas son destin. Mais j'ai aimé jouer avec cette idée qui lui ressemble tant).

vendredi 20 mai 2011

Five

Alors c'est demain.

Demain Cro-Mignonne aura cinq ans.

Cinq ans ! Une demi dizaine.

Autant dire qu'elle est grande maintenant et ne manque pas de le faire remarquer à tout bout de champ. Mais aussi de montrer sa belle autonomie, ce qui n'est pas sans avantages certains.

Qu'il est délectable, cet âge où on est assez grande pour aller chercher son goûter dans le réfrigérateur, mais encore assez petite pour être insatiable en envie de câlins de sa maman !

Je profite, je profite, je profite.

Et aussi souvent que possible, je viens renifler dans ses cheveux qui sentent encore le bébé, mordiller joues et pieds qui passent (quoi que pour les pieds, pour être prudent, il vaut mieux attendre l'après bain). Lui croumpfer les fesses ou les cuisses et la faire rire de chatouilles (ah ! Encore ce rire de toute petite qui s'étrangle et qui rend heureuse. Miam).

On parle, aussi, beaucoup, toutes les deux. Et j'aime la tournure de son esprit, sa curiosité, sa volonté, sa sensibilité, son empathie.

J'aime aussi, même si c'est un peu indigne, que parfois il y ait besoin de l'aide de maman pour démêler des idées encore complexes à exprimer ou décoder le grand chagrin d'enfance (notamment la polygamie de son amoureux F. Qui ne paye pas de mine mais est un sacré tombeur, si vous voulez mon avis).

Cinq ans !

Une petite personne tout à fait charmante et charmeuse. Prompte à s'émerveiller, s'extasier, voir le bon côté des choses. A rêver aussi, à dévaster les cœurs de ses affections intenses. A faire rire.

(Mais qui ne peut toujours pas manger une cuiller de fraises coupées petit petit et sucrées délicatement sans vous faire penser aux pires moments du cinéma muet, en matière de surjeu).

Vous savez quoi ? Cinq ans que je l'aime un peu plus tous les jours. Et elle me le rend, tant, tellement.

Bon anniversaire, demain, loin de moi, ma chérie crapouillou roudoudou d'amour.

Vampirette 5

lundi 16 mai 2011

Patisserie domestique

Nous entrons donc dans le compte à rebours avant les cinq ans de Cro-Mignonne.

Entre festivités diverses, la cuisine se transforme en vraie pâtisserie.

Le gâteau de samedi dernier auquel je n'ai que peu participé qui était une sorte d'avant-goût. Avec une Dora dessus mais réalisée un peu à l'arrache et qui a fondu sur le gâteau, un peu trop. Mettons que Cro-Mi n'en était pas fâchée et que la réussite de la déco soit à la hauteur de la sympathie que j'ai pour Dora !

Deux quatre-quarts pour la fête de l'école réalisés dimanche. Il faut savoir qu'en plus, par une sorte de bizarrerie, et alors que les anniversaires sont plutôt nombreux en mai, Cro-Mi est la seule de sa classe à être native de ce mois. Donc la charge entière des réjouissances pâtissière de la classe ce mois-ci ne repose que sur mes épaules. Grosse pression, je vous le dis.

Enfin à faire pour vendredi soir, pour le dîner d'anniv avec son papa avant qu'elle ne s'en aille avec lui pour le week-end, un autre gâteau avec, please, Hello Kitty et une marguerite. Pas moins.

Autant vous dire que même pour moi, ça risque d'être overdose de chocolat. Et il en faut pour me mener là.

Ensuite ? Diète salée pendant une semaine ?!!

lundi 9 mai 2011

Petite souris et fin de la petite enfance

Ca y est. La première dent est tombée. De Cro-Mignonne, j'entends, hein !

Et effectivement, une autre a percé dessous, prête à prendre sa place.

Dents qui tombent, dents qui poussent, sentiment de petite enfance qui se termine pour laisser place à autre chose.

Alors, fortes de cette nouvelle étape, nous en avons profité pour mettre au point un nouveau défi (qui fait suite à celui bellement remporté d'arrêter de se ronger les ongles)...

Il s'agit de se mettre à manger des fruits et des légumes sans en faire tout un plat.

Pas gagné, quand on connaît la poupette (surtout du point de vue des fruits entiers). Ni forme ni cuisson ni présentation ne font rien à l'affaire, ce qu'il lui faut, c'est de le décider.

Alors on va dire que c'était un bon début, les deux cuillers à soupe de ratatouille d'hier soir sans TROP rouscailler ou faire la diva.

On va dire ça !

mercredi 4 mai 2011

Un voeu

Lors de notre pique-nique de dimanche dernier, il y avait du poulet rôti.

Qui dit poulet dit bréchet, et j'en ai profité pour initier Cro-Mignonne au grand jeu de celui qui a la partie du dessus voit son vœu réalisé.

Elle a gagné !

Et là, on la voit regarder au dessus d'elle comme si l'objet de son vœu allait lui tomber du ciel ! Puis prenant une petite mine déçue, elle nous annonce qu'il n'est pas là.

Oh mais ça ne se réalise pas forcément tout de suite, rassurons-nous.

Et qu'est-ce que c'était ton vœu ?

Elle me répond qu'elle aurait aimé avoir un doudou neuf.

Et là...

Et là...

Et là...

Miracle !

Cro-Mignonne a donc appris dimanche, et pu constater à la maison, qu'un doudou neuf, jumeau des siens mais au stade pas encore utilisé / délavé / un peu mâchouillé attendait tranquillement le jour où elle aurait son propre bébé (ou plus probablement, le jour où elle partira s'installer).

Émerveillement.

Partagé. Pouvoir lui offrir ce petit tour de magie, sans préméditation, vous ne pouvez pas imaginer ce que ça me fait.

vendredi 29 avril 2011

De quoi patienter

Un peu d'amertume inattendue, ces dernières heures, sur un sujet inattendu.

Alors en attendant que ça passe, je me régale des Cro-Mignonneries.

De nos chants en coeur dans la baignoire. De nos blagues qu'on se fait. Des câlins, des bisous.

Des "je t'aime" qui fusent à tout bout de champ.

De cet état de grâce qui ne durera pas mais qui est si fondateur, pour elle, j'espère, pour moi aussi.

De cette certitude que même si je n'étais jamais à nouveau maman, celle-là, elle me rend tellement fière et heureuse dans mon rôle de maman, que ça ne serait pas grave. Triste peut-être, un peu, mais pas grave.

De tout ce qu'il y a entre nous qui donne du sens à la vie.

De son incroyable beauté, de son charme dévastateur, de son humour, de son intelligence, de sa sensibilité, de sa force.

Et de tout ce que personne d'autre ne peut savoir, juste elle et moi, right here, right now.

lundi 18 avril 2011

Cro mignonneries

Cro-Mignonne m'a gratifiée toutes les vacances d'un refrain entêtant.

Avant de savoir, je m'amusais de cette école multiculturelle où on apprenait des comptines françaises, des chants mexicains et des ritournelles africaines.

C'est d'ailleurs le cas.

Sauf là.

En investigant sur la provenance de la chanson en question, elle me révèle tout. C'est une chanson de Shakira que ses copines chantent tout le temps.

Pas tout à fait 5 ans.

Moyenne section.

Je sens des cheveux blancs qui ne vont pas tarder à me sortir de la tête...

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