Les Mille et une vies

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Sur une idée de...

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vendredi 23 septembre 2011

Que se passe-t-il ?

Sur une suggestion de Jathénaïs.

Figurez-vous que je suis dans les grandes angoisses.

Ca fait une semaine ce matin que je n'ai pas eu besoin de mettre ma voiture au garage. Ok la dernière fois c'était une bête histoire de carte d'ouverture et de démarrage qui fonctionnait mal. Handicapant mais pas dramatique.

Mais bon. Après les merdes de ces derniers mois, hein ?

A moins que ça ne soit un coup du sort.

En allant la chercher, la semaine dernière, j'ai trouvé une pièce sur le chemin.

Pas grosse, hein ? 10 centimes. A côté de ce qu'elle m'a coûté cette année...

Mais ça se trouve, c'était un message de paix ? Pour se dire que nos karmas étaient de nouveau harmonieux ?

C'est ça, dites, hein ?

lundi 12 septembre 2011

Sur le divan

Dans un cabinet de psy, une jeune femme, sur un divan. Les cheveux au carré, une frange à mi-front, les yeux injectés de sang et cernés de bistre. Elle parle. A intervalles réguliers, elle saute du divan au bureau, du bureau à un fauteuil, en lançant des cris. "Jump ! Jump ! We dit it !"

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jeudi 25 août 2011

De quoi ai-je envie de vous parler ?

Toujours dans la série "Sur une idée de..." et suite à mon appel à l'inspiration d'il y a quelques jours sur Twitter, Flo Boucle d'Or me propose : "chais pas un truc qui te ferait plaisir de nous raconter ?"

Héhé.

Et ben c'est pas si simple.

Parce que comme souvent, ici, on a l'impression que tous les micro détails de ma vie vous sont livrés en pâture. Que rien ne vous échappe.

Or il arrive que je ne parle pas du tout ou très allusivement de choses qui sont pourtant importantes pour moi. Parce que c'est pas le lieu, parce que je n'ai pas envie d'un débat en place public, parce que ça ne vous regarde pas ou plus ou pas encore (sisi).

Ou bien parce que je ne sais pas quoi en penser. Ce qui pourrait être le cas d'un sujet sur lequel je pourrais avoir plaisir à écrire ou même envie de poser des mots (mais sans doute pas ici, pas maintenant). Enfin à l'heure où j'écris ce billet.

Je me marre à imaginer la complexité de répondre à un tel billet.

C'est un peu fait exprès. Une sorte de pied de nez, quoi. Et une contribution de plus à l'art de parler pour ne rien dire.

Mettons qu'il y aurait une ou deux chansons, une couleur, des sons, des sourires, des envies, dans ce billet, si je devais l'écrire.

mercredi 24 août 2011

Les voyages en train

Je pique ce titre à Grand Corps Malade parce que l'idée du billet de train vient de Gilsoub qui à ma demande de suggestions me lance sur "les billets de train pour aller tu sais où" !

Mais il s'agira de voyages en général, en tout cas ceux en avion aussi bien !

J'aime ce moment où je décide d'un départ. Où les tarifs annoncés rendent les choses possibles. Où il n'y a plus qu'à.

Alors faire jouer la concordance des dates, accommoder les horaires possibles avec ma paresse de me lever trop tôt, ou des contraintes du moment, cliquer, et hop.

En général s'ensuit un mail : j'arrive à telle heure, tel jour, tel endroit.

Et c'est quasiment le voyage qui commence. Dans la tête.

A quoi ça va ressembler, ce qu'on va faire, de quoi on va parler. Le temps qu'il fera peut-être et qui n'aura pas grande importance.

Le décompte des jours.

Et puis on y est. Et si on a de la chance ça n'a pas grand chose à voir, c'est encore mieux.

Jusqu'au moment du retour où, si tout va bien, on a juste envie de déchirer son billet et de rester encore un peu.

Mais rentrer.

Et déjà, rêver un peu au prochain départ.

Les voyages en train

(Photo de Gilsoub pour illustrer son voyage, nos voyages, merci à lui de l'avoir partagée)

mardi 23 août 2011

Confidences culinaires

Faute d'inspiration, je demandais au grand Twitter de quoi parler ces jours-ci, Grumly me met sur la piste de la cuisine, de mes plats préférés et des anecdotes autour.

J'ai déjà raconté ici, souvent, comme j'adore cuisiner pour les amis, la famille, le week-end et comme je suis pathétiquement peu inspirée pour le dîner du soir, comme je suis accro au chocolat noir et au parmesan, et autres petites choses dans ce genre.

Grumly me demande un Top 3, qui sera nécessairement assez réducteur, alors je fais avec les trois premiers qui me viennent en tête.

Attaquons-nous à ce que vous avez des chances de manger à la maison si un jour vous y venez, donc !

The famous et familial boeuf bourguignon

Que les choses soient claires, pour ces recettes-là, de celles qu'on se transmet de génération en génération, chacun sa recette et j'ai depuis longtemps renoncé à déterminer quelle chapelle était la bonne.

Mais en l'occurrence, ma recette, je la tiens de ma grand-mère (enfin de sa boîte à recettes) et elle a fait ses preuves.

C'est vraiment un "plat d'antan" : il faut compter une bonne heure pour mettre en route la machine, et puis six de mijotage, qu'on peut laisser faire mais qu'il faut quand même surveiller de temps à autre. Et puis goûter, et puis re goûter, etc.

Par une sorte de rencontre des cultures culinaires avec le papa de ma fille, on l'a toujours servi avec... du riz blanc. Et j'ai conservé cette habitude. Ca surprend la première fois, mais pas celles d'après : on y prend goût !

Et bien sûr, meilleur est le bourgogne dans les verres, meilleur est le repas.

Quand je m'installe dans la cuisine pour démarrer le premier boeuf bourguignon de l'année, invariablement, je pense à ma grand-mère, et puis à mon grand-père aussi, aux repas interminables, à la maison dans la Nièvre, au bon pain des dimanches matin là-bas. Une sorte de madeleine à double effet : du doux un peu nostalgique s'installe, puis, généralement, on se régale.

Les charlottes aux fruits

C'est curieux, plus j'avance en âge, plus j'aime le salé, à part le chocolat, mais plus je m'amuse à pâtisser (ce qui va encore me valoir de me faire suspecter d'être une réincarnation de Ragueneau, huhuhu).

Les charlottes aux mousses de fruits sont venues après un échec cuisant de dessert pour un réveillon avec papa. Il manquait clairement d'un truc pour gélifier, le goût n'était pas mauvais mais la texture était... douteuse et peu ragoûtante. A part quelques fous rires associés, rien n'était très mémorable dans ce dessert.

Piquée au vif qu'il n'ait pas suivi mes conseils, je me suis lancée dans une longue série de charlottes aux mousses de fruit, dont je ne suis pas encore sortie, près de deux ans plus tard. Poires, fraises, framboises...

Et quand je vois la mousse prendre et la charlotte se présenter fièrement, les ah et les oh fuser (ok, j'exagère peut-être un peu), je suis emplie de fierté et de plaisir. Non mais. Rien de moins. Et oui, en toute modestie !

CHARLOTTE.jpg

(Oui, c'est moôôôôââââ qui l'ai faite ! Proud !!!)

Les krûts au chocolat

Je suis assez chiante sur les desserts au chocolat : je n'aime pas qu'on vienne y mettre n'importe quoi. Foin d'amandes ou de cacahuètes, il faut que ça soit du chocolat et (presque) rien que du chocolat. OK un peu de beurre. Du sucre. Des oeufs. De la farine. Enfin rien de méchant, voyez (encore que je mijote un mi-cuit au coeur de spéculidou dont il faut que je parle avec Jath, pendant que j'y pense).

Donc chez moi, les krûts au chocolat, c'est du "tiers-cuit" (quand j'oublie qu'il faut rajouter 5 minutes au temps de cuisson de la recette), de la mousse au chocolat noir.

J'adore faire, j'adore lécher la cuiller, j'adore apprendre à Cro-Mignonne à les cuisiner avec moi... et j'adore la mine réjouie des amateurs, des vrais, des purs, des tatoués, de ceux à ne pas se demander combien de calories la micro cuiller.

C'est pas tout ça, mais il m'a donné faim, ce billet !

jeudi 16 décembre 2010

Faut-il oublier le passé pour se donner à l’avenir ?

Sur une idée de Smily...

Smily m'interroge sur le sujet du bac philo 2010 ! Rien que ça ! Et je dois la remercier car ma panne d'inspiration trouve de quoi se redémarrer dans le sujet, forcément.

Faut-il oublier le passé pour se donner à l'avenir ?

Bien sûr. Non ! Peut-être...

Bien sûr qu'à défaut d'oublier, il faut passer sur le passé. Ne pas en tout cas craindre qu'il se reproduise comme un schéma infini, que ce qui nous a fait souffrir va forcément recommencer. Bien sûr qu'il faut être dans l'aujourd'hui, éventuellement ascendant demain, pour parler d'avenir. D'ailleurs, tout est dans le mot : avenir. A venir. Le plus beau restant (à venir) ?

Pour autant il faudrait être crétin(e) pour penser qu'on efface l'ardoise, d'un coup d'éponge, et qu'on part sur un terrain vierge. Le passé nous est fondation, construction. Et le nier ne servirait à rien : nos grandes joies et nos grandes peines nous appartiennent, elles sont nous, parce que nous les avons vécues. Nos traumas, nos élans, nos rêves d'enfants, nos passions, nos aspirations. Et si on est encore vivants au moment de parler d'avenir, c'est bien parce qu'on a survécu à tout celà.

Peut-être, alors, tout simplement, le digérer, ce passé ? En tirer nos forces, nos faiblesses, de beaux souvenirs, des larmes. Ne pas l'ignorer, mais ne pas l'ériger en maître de nos destin. Le respecter, ne pas le craindre. Savoir savourer chaque fois comme une première fois, tout en sachant que c'est bien la somme de nos premières fois qui nous ont conduit là.

En fait, à vrai dire, je ne crois pas qu'on "se donne" à l'avenir. L'avenir c'est demain, et tout ce que ça comporte d'inconnu, d'incertain, d'improbable. Je crois surtout qu'il ne faut pas oublier de se donner au présent, à chaque instant. Qu'il faut être là, bien là, ici et maintenant. Avec ce qu'on a à y vivre. Parce que demain, l'avenir, c'est du conditionnel. Alors que la minute qui passe, elle est là, pour de vrai.

Pour finir sur une note plus rigolote, j'avais une chanson en tête en écrivant ce billet. Avec un petit coq à l'âne mais pas tout à fait sans rapport. La chanson est de Gainsbourg, chantée par Vanessa Paradis. Et comme quand j'étais jeune, belle et mince, on me disait parfois que je ressemblais à Vanessa Paradis, je me dis que si je n'avais pas oublié le passé et conservé cette allure, je serais peut-être en train de planifier le troisième avec Johnny Depp ?? Je rigole euh...

Mais comme il y en aura pour réclamer des preuves, ou de quoi contester. Photo. Et puis musique, après.

mardi 17 mars 2009

UN MONDE MEILLEUR

(Sur une idée de Luciole)

Dans mon monde meilleur il ferait doux vivre.

Il n'y aurait que les regards qui font chaud, ceux qui donnent le goût de l'humain. Pas ceux qui jugent, qui cassent, qui jettent, dès que ça les arrange.

Dans mon monde meilleur il y aurait toujours une main prête à caresser les cheveux de ceux qui vont moins bien, un bras prêt à les serrer contre un coeur qui bat, qui fait du bien à la vie.

Dans mon monde meilleur il n'y aurait pas de bien ou de mal pour ce qu'on a pas choisi. Seul ce dont nous sommes acteurs, décideurs, pourrait être discuté.

Dans mon monde meilleur, il n'y aurait pas de peur des autres, pas de haines, pas de ghettos. Juste de la curiosité envers l'autre.

Et beaucoup de mains tendues.

Et de la place aux rêves.

Et même de quoi les réaliser.

Dans mon monde meilleur, il y aurait des symphonies de rires d'enfants et de grands mêlés.

Et la vie passerait, douce à soi et aux autres...

mardi 6 mai 2008

J'AI TRENTE DEUX ANS ET DEMI ET JE N'AI PAS...

Rebond sur ce billet d'Akynou...

J'ai trente deux ans et demi et je n'ai pas lu tous les romans d'amour.

Pas donné tous les baisers dont j'ai eu envie,

Pas visité tous les pays qui me font rêver,

Pas nagé avec des dauphins,

Je ne me suis pas fait tatouer,

Je n'ai pas de jardin où plantouiller et manger les pieds dans le gazon,

Pas de gros chien qui bave, pas de chat qui s'étire au soleil,

Ca fait une éternité que je n'ai plus fait de promenade à cheval,

Je ne pars plus voir la mer sur un coup de tête,

Je ne dis plus "chiche".

(Mais j'ai un L'Amoureux et une fille extras, un appart haut perché et une voiture de frimeuse, des livres dans ma pile à lire, de la musique dans les oreilles, encore quelques rêves en stock...).

lundi 5 mai 2008

RENTREE ET ODEURS

Le réveil sonne ce matin pour la première fois depuis une dizaine de jours. Il faut s'arracher du lit...

Je me lève, met en route le grillage de deux tranches de pain dont l'odeur m'éveille un peu les narines et les neurones.

Il faut accélérer, aller vite. Lavage, quenottes, ça sent le propre dans la salle de bain ménagée à fond hier, le dentifrice. Je m'habille, odeur de lessive et de linge propre, miam. Petit passage dans la chambre de Cro-Mignonne que oups, je réveille. Elle sent le bébé, chaude de sommeil. Les cheveux un peu collés, elle a dû avoir chaud cette nuit, bien qu'à moitié à poil et sur sa couette. Départ.

Ca sent le béton poussiéreux le long des neuf étages que je me cogne une fois de plus. Courage, le tiers de la durée des travaux est passé, un premier cap...

Il fait déjà chaud ce matin, ça sent le printemps, moins que les dernières semaines. Je marche vers le garage, odeur de fuel des machines pour les travaux d'à côté, de bitume chaud, ça pue. Entrée dans la voiture, miam, le cuir vient me chatouiller les narines....

Arrivée à La Défense, ça ne sent rien de particulier sur l'Esplanade. Juste les effluves de parfums et eaux de toilettes des passants que je croise, que de bonnes odeurs, pour une fois, pas un truc qui s'entête à vous coller mal à la tête.

Au bureau ça sent le chaud, au propre comme au figuré. Nos caves sont déjà bien chauffées par les températures de ces derniers jours, pas moyen d'aérer. Pas de café qui chauffe, rien pour se donner du coeur à l'ouvrage. Pourtant il en faudra...

Courage. Une semaine normale redémarre sans que j'en aie vraiment envie. Rien de catastrophique non plus.

(La thématique des odeurs est une idée de frederique, qui devrait vous régaler des ses odeurs très vite aussi !).

mercredi 26 mars 2008

C'EST PARTI TOUT SEUL

Ma chère Junko me demande ce que, du haut de mon statut de jeune maman, je pense des châtiments corporels.

Sujet épineux s'il en est qui entre dans la catégorie du "avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants".

Pour re situer le débat, j'ai souvenir d'une fessée et d'une gifle dans ma carrière d'enfant. La fessée complètement imméritée, la gifle partie toute seule sur un phénomène notoirement connu d'épuisement d'un parent par un adolescent pas forcément complètement en tort, mais bien agaçant.

Je m'en souviens sans doute parce que ça a été rare, et que je n'ai pas grandi dans un environnement violent, ni en gestes, ni en paroles.

Alors bien sûr, aujourd'hui, j'ai envie de tendre vers le zéro geste de trop.

D'abord parce que, vis-à-vis d'un enfant (mais aussi d'un adulte), taper, ça veut dire n'avoir pas trouvé les mots. Ce n'est pas ce que j'ai envie d'apprendre à ma fille, ce n'est pas non plus mon tempérament d'avoir la main leste. Ce n'est pas le mode de communication que je souhaite d'elle à moi, même exceptionnellement. Je n'ai pas non plus envie de perdre sa confiance, ou de fausser sa vision du monde sur un geste de ce genre.

Alors certes, parfois on a envie de balancer ses enfants par la fenêtre, parfois on est envahi par une colère ou une fatigue qui semble insurmontable. Et j'imagine très facilement que devant la énième crise de "je me hurle par terre en hurlant" (on est un peu en plein dedans, d'ailleurs, cette enfant fait montre d'un caractère certain, ces jours-ci. Il paraît que c'est signe de bonne santé, au demeurant...), il arrive qu'on dérape.

Tout est dans ce "il arrive". Si c'est deux fois dans une vie d'enfant, ça n'est pas bien, il faut tout remettre à plat ensuite, expliquer qu'on est pas infaillibles, donner à l'enfant le temps de reconstruire sa confiance, sans peur. Mais ça se gère.

Ce qui m'effraie par dessus tout, c'est que le "ça arrive" devient régulier, récurrent, mode de sanction immédiat.

Vous en voyez tous les jours, comme moi. Un gamin qui piaille dans une file de supermarché, dans la rue. Qui fait une bêtise, petit ou grosse. Et paf. La baffe, la fessée. Sans sommation. Combien dans la journée ? Sans parler de ceux pour qui ça ne se voit pas. Ca se passe une fois la porte refermée. Et ça n'en laisse pas moins des traces vivaces.

Ca me terrorise. Quels enfants fabrique-t-on, quels adultes deviendront-ils ? Et la frontière est très très mince entre le "ça arrive" et le "souvent".

Alors, après réflexion et exercices pratiques, j'essaie de faire en sorte que ma colère vis-à-vis des colères ou bêtises de ma fille ne prenne pas une proportion incompréhensible pour elle.

Autant je ne cède pas sur les chapitres essentiels, et elle commence à connaître la ritournelle du "je te laisse faire ta colère dans ta chambre, tu reviens me voir quand tu seras calmée", quitte à me blinder un peu (tout en gardant l'oreille attentive !) sur ses pleurs et ses tentatives de se faire vomir pour attirer ma pitié. Ca fonctionne, la plupart du temps, et permet à tout le monde de se calmer avant d'enchaîner sur une explication du pourquoi hurler ne sert à rien et apprendre à contrôler ses frustrations est important.

En espérant que jamais je ne passerai le cap où "c'est parti tout seul". Parce que ça serait pour moi un constat d'échec. Parce que je ne saurais plus regarder ma fille en face, ni moi, je pense, d'avoir prôné le dialogue sauf quand c'est trop dur pour moi.

Il me semble qu'autorité et violence, même occasionnelle ne sont pas synonymes du tout. La preuve, d'ailleurs, c'est que j'ai eu une éducation plutôt très autoritaire mais pas violente ! Et que ne pas considérer que la gifle ou la fessée sont inévitables ne sont pas une preuve de laxisme (bien que parfois, si, mais ça dépend des gens). On peut être ferme sur les prix sans lever la main, j'en ai la certitude.

La patience est, on ne le dira jamais assez, la plus grande vertu des parents.

(Je profite de cette requête pour embrasser très fort une de mes sorcières ordinaires à qui je pense tous les jours, ainsi qu'à ses princesses).

mardi 15 janvier 2008

VIVRE AVEC SES IDEAUX

Sur une idée de ma chère Luciole

"Comment vis-tu avec tes idéaux ?", me demande Luciole.

Comme elle est femme d'envie d'engagement, d'idée, pas une femme de silence, je pèse ma réponse depuis des semaines.

Et ma réponse est, fatalement, multiple.

Lesquels ?

Mes idéaux d'un monde meilleur déjà. Ceux sur lesquels on peut probablement le moins agir visiblement. Avec eux, je continue d'espérer, et je pratique la stratégie des petits cercles concentriques, ceux qui font que vous pouvez faire des petites choses bien à votre échelle en espérant que les petites choses bien de plusieurs personnes s'additionnent et qu'on arrive, peu à peu, peut-être pas à faire un monde meilleur, mais en tout cas à résister au pire des mondes, au moins tant qu'on peut. Je ne suis pas très optimiste, mais je reste positive tant que je peux.

Et puis parler, échanger, apprendre, s'instruire et partager à nouveau.

Mes idéaux plus personnels, c'est aussi compliqué parfois. Je me dis parfois qu'à mon âge je n'ai pas encore fait de choses majeures, comme écrire un roman, par exemple. Mais j'ai fait un enfant. Les réalités de la vie amoureuse ont rattrapé mes fantasmes chevaleresque, mais dans une certaine mesure, la réalité est mieux que le fantasme. Sans être une mère idéale je ne suis pas mécontente de la façon que j'ai d'être maman, qui semble bien nous convenir, à Cro-Mignonne et moi. Je n'ai pas une vie professionnelle mirifique mais je fais un métier que j'aime, la plupart du temps, et qui dans une certaine mesure est utile, contrairement à bien des postes à pourvoir ou pourvus dans mon activité.

Alors je dirais qu'il me reste des choses à faire, bien sûr. Qu'il y a des jours où le poids de la réalité m'est compliqué à porter. Et d'autres où le principe de réalité me fait sauter aux yeux le fait que "so far, so good (or not too bad)".

J'essaie d'être, pour ceux que j'aime, quelqu'un de bien. Dans la mesure de ce que je sais faire, de ce que je suis, de mes défauts et qualités. J'essaie d'être lucide et réaliste, c'est encore la meilleure façon de confronter ses idéaux à la vie de tous les jours, il me semble. A ce moment de ma vie en tout cas.

Rêveuse lucide, pragmatique romanesque, un hasardeux cocktail, quand même...

jeudi 13 décembre 2007

DES CULTURES MELANGEES

(Sur une idée de Luciole)

Luciole, quand je vous ai demandé de quoi vous voudriez que je vous parle, me demandait comme se vivaient les différences culturelles dans notre couple.

Et bien (taratata, grand roulement de tambour) nos différences culturelles ne sont pas du tout là où on s'y attend ! Enfin pas aussi spectaculaire qu'on pourrait penser.

L'Amoureux est né en France et s'il a appris à parler français en entrant à l'école, il a été baigné par la télé, le bruit et l'odeur du quartier chinois, mais à Paris.

Il était donc déjà nettement moitié / moitié bien avant que je ne le connaisse.

Les plus grosses surprises dans nos rencontres culturelles ?

Son goût immodéré pour le durian, mon goût immodéré pour le fromage, entre autres.

Du point de vue de la religion, pas grand chose, je suis athée et L'Amoureux catholique pas du tout pratiquant, alors à part la fois où on a assisté à une messe de Noël en vietnamien pour faire plaisir à sa maman, on a pas trop de points de confrontation sur le sujet !

Les principales choses qui nous font différence sont plutôt liées à nos éducations respectives, mais pas du tout à cause de traditions ancestrales. Chez nous c'est culte de la famille, du noyau, respect du groupe, on reste à table, on mange ensemble. Chez lui, chacun pour soi, chacun son plat dans son coin si c'est comme ça que ça va bien.

Chez nous, grande concertation sur qui fait quoi à quelle heure pourquoi et comment en prenant bien soin de se demander 45 fois si ça ne gêne pas de demander pardon s'il vous plait, chez lui, on se barre, et on revient quand on revient, sans trop de comptes à donner (sauf junior le pas encore affranchi !).

Alors nous, on a pris ce qui nous arrange des deux et on compose. On se fait notre façon à nous.

Des petits détails rigolos aussi, quand la mère de ma tante par alliance qui était complètement définitivement et irrémédiablement barrée lui a demandé un jour s'il avait déjà mangé de la viande, ou quand on va au restau avec sa famille et que je suis la seule à qui on apporte une fourchette (alors que je me débrouille pas si mal avec des baguettes, bon sang de bois !). Des nez froncés devant des odeurs bizarres, de part et d'autre.

La seule chose (à part le durian !) à laquelle je ne m'habitue pas et qui me fait grincer des dents, c'est quand L'Amoureux et l'un ou l'autre de ses parents se mettent à parler vietnamien entre eux sans tenir compte de la présence d'une ou plusieurs personnes qui ne le comprennent pas. Je sais que ça a tout à voir avec la force de l'habitude, sauf quand au détour d'une conversation, une partie, celle dont on veut justement que je la comprenne bien, sort comme par miracle en français. 7 ans et demi que je comprend le quart de ce qui se dit en ma présence, et que ça m'agace toujours.

Ce qui agace L'Amoureux dans ma culture familiale ? Il doit y en avoir trois tonnes, il faut le lui demander !

lundi 3 décembre 2007

IL Y A DES JOURS OU JE HAIS NOEL

(Sur une idée de Madeleine)

Je sors d'une période d'anniversaires.

Les joyeux, Papa, Moukmouk, Luciole, Fauvette, bien vivants et chacun à leur façon de jolies fenêtres sur le monde.

Les tristes, ceux de départs définitifs. Irrémédiables.

Très honnêtement ça me gonfle qu'on essaie de me plonger dans la féérie de Noël alors que je me débats tous les ans entre rires et larmes, que je fait tout pour assurer, donner le change, tout en ne refusant aucune place aux pensées mélancoliques, difficiles. Il ne faut pas leur refuser le droit d'exister, sinon elles reviennent vous exploser en pleine poire à la moindre occasion.

Depuis la Toussaint, donc, on cherche à m'introduire dans le creux de l'oreille le son des clochettes alors que je m'en fous comme de ma première grenouillère orange.

Ensuite il faut que je m'occupe de l'arbre de noël professionnel. Ca devrait être archi chouette parce qu'on en profite pour faire des cadeaux et de beaux gâteaux pour des enfants d'un Centre Social proche, et que juste les voir rire et déballer leurs jouets, c'est un cadeau. Sauf qu'il y a les parents des autres enfants. Ceux qui sont pourris gâtés. Ceux qui veulent passer en premier et vont chercher le cadeau de leur progéniture pour le mettre sur le dessus de la pile. Ceux qui viennent vous voir en disant que le jouet ne leur plaît pas, trop salissant, trop de pièces, pas assez ceci, trop cela. Vous verriez ce qu'on leur offre, aux mômes, vous auriez comme moi envie de distribuer des tartes aux doigts.

Et puis l'aide de Notre Actionnaire Principal sous forme de l'équipe de nénettes hystéro-pathétiques qui viennent prêter main forte, franchement, on s'en passerait. Je SAIS qu'il va y avoir trois engueulades minimum l'après-midi.

Avant j'aimais emballer les cadeaux. Depuis trois ans que je me tape 150 paquets à faire avant même d'attaquer ceux de ma famille, beaucoup moins, bizarrement.

Là on sera arrivés à mi-décembre passé, je vais me rendre compte que Noël c'est tout de suite et que je suis à la bourre sur tout. Pas de sapin, pas de cadeaux, rien, nada que pouic.

Grand stress général, la course au truc qui fera plaisir sans grever le budget de la maisonnée plus que nécessaire, la gestion du réveillon multiculturel où il faudra soigner les goûts et les susceptibilités de chacun... (d'ailleurs c'est bien simple, l'an dernier j'ai été malade. Blanche comme un cachet, nausées, vertiges, je suis partie me coucher après l'entrée, je n'ai pas eu de Noël "à moi").

Et puis il y aura le moment où je poserai un œil sur Cro-Mi, où je l'aiderai à découvrir ses nouveaux jouets. Et puis je me rendrai compte que mes parents sont là, comme pour mes Noëls d'enfant. Et puis il y aura ces quelques jours de vacances qui passeront bien sûr trop vite.

C'est à ces moments-là, juste après la bûche avalée (d'ailleurs ça sera soufflés au chocolat, chez nous), tout le monde couché, que je vais me souvenir que j'aime Noël. Au moins un peu. En tout cas quand il perd son côté obligatoire pour redevenir une fête. Au sens propre.

PS : Misère. Mary Poppins a appris à Cro-Mignonne l'éternelle scie "Petit Papa Noël". Moi qui pensait être tranquille jusqu'à son entrée en maternelle...

vendredi 30 novembre 2007

PRIORITES

(Sur une idée de Fauvette))

Drôle de métier que je fais qui procède par à-coups. Deux jours très calmes et d'un coup, une pile de papiers s'abattent sur mon bureau, un tsunami de mails envahissent la messagerie, le téléphone n'en peux plus de sonner. C'est urgent ! C'est pour hier ! C'est prioritaire !

J'ai la chance de travailler vite, c'est donc rare que je ne puisse répondre à la demande. Pourtant parfois, il faut temporiser. Soit parce que "ça" N'EST PAS prioritaire, soit parce qu'il faut hiérarchiser au mieux, ou au moins mal. J'assume mon rôle d'arbitre des priorités. Je dois être très bonne actrice parce que quand je prends mon air austère et convaincu, en général, on approuve, et même on me fout la paix. Une heure ou deux, avant que de nouvelles priorités ne prennent le pas sur les précédentes.

Le soir venu. Aller chercher Cro-Mignonne, c'est la priorité. Passer du temps avec elle, surtout quand la route a été plus longue que prévue et la partie "jeux" réduite d'autant, c'est la priorité. Puis lui donner à manger. L'Amoureux prend le relais pour le bain, la toilette, ouf, je souffle quelques minutes avant d'aller procéder au rituel du coucher. Prioritaire sur toute autre chose au monde. Puis passer du temps tous les deux, c'est la priorité.

Dormir, c'est prioritaire plutôt que de regarder le bon film qui passe tard ou finir ce bouquin passionnant. Trop besoin de sommeil pour être abordable. Se lever aux premiers tintements du réveil. En théorie, me préparer c'est la priorité. Mais je remplis le sac de Cro-Mignonne, je vais lui faire le câlin du lever. Mais je l'assois à côté de moi pour qu'elle mange un morceau de ma tartine, mais je joue avec elle à "on se brosse les dents". Pas très prioritaires au regard de mes départs retardés du matin, mais essentiel pour moi, pour elle aussi, je crois.

C'est reparti pour un tour.

Le week-end, la priorité c'est de faire les courses, avoir un peu à manger. Et puis souvent, L'Amoureux considérant que le ménage est une priorité, je me lance dans le repassage pour faire bon poids. Tant de gens à voir, se reposer aussi, tant d'expos, de musées en instance de visite à cause d'autres priorités. Le temps de rien ou de trop peu, en général.

J'ai parfois l'impression que tout est prioritaire dans ma vie. Qu'on a supprimé l'essentiel du superflu parce que déjà, l'obligatoire et prioritaire prend une place énorme.

Quand j'ai perdu de vue mon "je" dans toutes ces priorités, je sais qu'il est temps d'une pause, d'une sortie en célib', d'une heure volée à la famille, au couple, au bureau. Rares heures où je ne suis plus que "moi" et que c'est là ma priorité. Prendre des forces pour me jeter de nouveau dans le grand tourbillon.