Ou la suite de mes aventures radiophoniques.

Nous on était des petits jeunes pleins de rêves. D'ailleurs, parmi mes comparses, l'un a perçouillé dans la chanson et s'est récemment illustré comme auteur pour un groupe de filles fabriqué par la télé dont je ne citerai pas le nom mais qui est composé d'une lettre et d'un chiffre ;-)

Bref.

La responsable des standardistes, j'imagine pour contrer nos ambitions galopantes, nous INTERDISAIT FORMELLEMENT de donner nos prénoms aux auditeurs, sous peine de mort. Quasi.

Le problème, c'est que dans une grande station nationale, avec des jeux tellement cultes qu'ils en oublient qu'ils sont ringards, il y a des habitués. Des gens qui appellent absolument tous les jours pour gagner la VAL.... euh le bagage à mains.

Je me souviens d'une Jacqueline, une charmante dame qui devait se sentir bien seule. Par un hasard amusant, c'était presque tout le temps moi qui "décrochait" ses appels. On remplissait vite les fiches mais on essayait quand même de leur faire passer un sourire, à ces gens qui nous devenaient familiers.

Au bout de je ne sais combien de semaines de présentation de sa fiche à l'assistante de Môôôssieur Fabrice (ayé, j'ai balancé), ma Jacqueline passe enfin à l'antenne.

Je la rappelle et je la briefe. Elle avait su par un de mes camarades comment je m'appelais, alors j'insiste LOURDEMENT sur le fait qu'elle ne doit absolument pas donner les prénoms des standardistes à l'antenne. Lui souhaite bonne chance et la bascule en studio.

La honte totale. Je ne me souviens même pas si elle a gagné. J'espère, au moins ! Parce qu'elle n'avait pas fini sa participation qu'elle se fend d'un superbe : "et je voulais dire un grand merci à Anne qui est très gentille".

Euh merci... mais j'avais pas dit pas de prénom ???!!!

Et là le sieur Fabrice de rigoler en disant "oui, elle est très gentille et en plus elle a des gros seins ! oh elle est toute rouge maintenant !"

Super... le plus beau jour de ma vie... autant vous dire que je n'avais aucune sympathie pour lui avant, après c'était pire.

Je suis sortie, humiliée, honteuse, et rien ne me semblait pire au monde que ce que j'avais vécu... jusqu'à ce que j'apprenne que le coiffeur de ma grand-mère avait tout entendu et faisait partager sa liesse (on ne s'est jamais trop entendus, tous les deux) à tout le quartier.

Y a des jours comme ça où on ferait mieux de rester couché, moi je vous le dit...