Dans la longue série "Chiboum vous raconte les dessous de la communication", autant le dire tout de suite à ceux qui nous imaginent encore comme des artistes contrariés mis aux service du grand capital (quoi que).

Dans le cadre de l'entreprise, à part en agence de pub, et encore, on invente pas grand chose.

Certes il faut être créatif dans la façon d'accrocher les gens.

Certes le sens de la formule est un excellent atout.

Mais la dure réalité consiste à prendre conscience que, avec du temps et un budget compté, les recettes qui ont fait leurs preuves ne sont pas à jeter.

C'est ainsi que certains mots, ou assemblages de mots, deviennent une sorte de private joke.

Personnellement, les termes "incontournable", "convivial", "vitrine mondiale de...", "LE rendez-vous..." (notons l'usage subtil des capitales) me donnent selon les périodes soit une poussée d'urticaire géant, soit l'envie incompressible d'éclater de rire. Parfois j'ai l'impression que c'est mon nom de famille, presque.

Mais non.

Ma "grande victoire professionnelle" (j'exagère un peu, hein) c'est d'avoir fait valoir que l'utilisation d'une langue simple et claire est plus efficace que l'alignement de poncifs jargonnants, c'est vous dire où va se loger le bon sens.

Bref.

Tout ça pour dire que j'ai une drôle d'impression. Celle que ces exercices à répétition me privent peu à peu d'imagination.

Le fond de l'histoire c'est que l'envie d'écrire est de plus en plus présente mais que L'IDEE, la trame, m'échappe. Impression que tout a déjà été écrit, qu'il n'y a plus rien à inventer, parfois.

C'est peut-être ça qu'on appelle le talent, finalement. Pas seulement le style, aussi la capacité à élaborer une bonne histoire ?