''A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi

Et regarder les gens tant qu'y en a

Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra

En serrant dans ma main tes p'tits doigts''

(Renaud - Mistral Gagnant)

Oui, il y a certainement quelque chose d'enfantin dans notre façon d'être à L'Amoureux et moi.

Nous savons très bien jouer aux grandes personnes raisonnables, mais quel plaisir aussi de donner son amour et d'en recevoir comme savent le faire les enfants, en toute innocence, sans calculs. Jouer ensemble, aussi. Faire comme si on était adultes, mais en vrai, chut.... on a quatre ans et demi, souvent.

Samantdi écrivait l'autre jour une note et citait un poème à propos des mains des amoureux qui se tiennent et finissent par se chercher, par se lâcher plus vite, par ne plus se trouver.

Ce texte m'a beaucoup touchée, moi à qui il suffit de trouver la main de mon amoureux pour m'apaiser, faire tomber un peu cette adrénaline, pour me donner du courage, pour me rassurer. Un peu aussi comme un enfant.

La main donnée en marchant côte à côte, ou bien planquée sous la table en faisant semblant de bien se tenir. La main dans la main en regardant la télé. La main dans la main en dormant, souvent.

La première chose dont je me rends compte au réveil, c'est ça, nous deux main dans la main, comme pour braver la nuit, les cauchemars, comme pour passer encore plus ensemble ce temps que nous avons.

Alors qu'on agace parfois certains qui ne sauront pas à l'avance si on va refaire le monde ou se livrer à une bataille de traversins ("goyom" pour les initiés), je m'en fous. J'ai de la chance, je le sais, j'en profite et j'en tire un tel bonheur que les agacés tourneront les talons, un point c'est tout.

Merci la vie.

Merci mon amour.