IMAGES DE FEMMES
Par Chiboum le vendredi 1 avril 2005, 12:11 - All about Chiboum - Lien permanent
Racontars a écrit hier une note que je découvre ce matin et qui m'a profondément touchée. Elle y rend hommage à l'essence de certaines femmes de sa blogosphère personnelle pour lesquelles elle éprouve un respect, une affection particulière.
Il se trouve que ce sont également des femmes que je lis et que je partage avec elle ce respect et cette affection.
Ce qui m'amène à la réflexion du jour.
L'idée de "ce que doit être une femme" remonte à très loin chez moi. Je veux dire, vraiment à l'enfance. Evidemment, l'éducation joue énormément et le ou les modèles parentaux sont pour beaucoup.
Mais la formation consciente de cette idée, c'était quand j'avais quatre ou cinq ans et que je voulais une Barbie. Que mon père m'a toujours refusée parce qu'il considérait que si je devais me projeter sur un modèle féminin adulte, il y en avait certainement de meilleurs.
Un peu plus tard, ça a été les lectures. Les personnages féminins chez mes auteurs préférés. Rions de bon coeur à cette candeur, je trouvais Merle tendre amoureux mais un peu mysogyne, quand même. Ses femmes étaient intelligentes, certes, mais il ne manquait jamais de souligner leur côté fragile et l'instinct protecteur qu'elles éveillaient chez ses héros.
En revanche Cauvin... ah parlez-moi des héroïnes de Patrick Cauvin ! Des femmes fortes, passionnnées, indépendantes, sexy en diable même vêtues d'une chemise d'homme et de godillots. Capables de tout par amour. Y compris de ne pas tout accepter, par amour. Très très bon modèles de féminité post soixante-huitarde, ai-je trouvé (je devais avoir onze ou douze ans quand j'ai découvert Cauvin... )
Bien plus tard il y a eu Julie Corrençon, chez les Malaussène de Pennac. Mâtinée d'un peu de Clara, pour l'oeil et l'affection. J'aurais probablement adoré être un personnage de roman si ça avait été Julie Corrençon.
Tiens, pas de grande héroïne de la littérature classique ? Ben non. Globalement, je les ai trouvées bien ethérées, certes j'ai vibré leurs amours avec elles, mais j'avais souvent envie de les bousculer un peu. De leur dire "tu verras, dans quelques années tu auras le droit de t'exprimer, alors anticipe".
Pour moi, la femme"idéale" sait que la féminité ne se porte pas dans les talons aiguilles, les jupes et les fanfreluches. Au grand regret sans doute de certains, sans doute... Elle sait que la force et la sensibilité ne sont pas incompatibles. Elle sait vivre ses émotions mais ne les laisse pas l'empêcher de vivre. Elle sait aimer avec force et folie. Elle sait être tendre sans être faible. Elle sait s'affirmer, être indépendante, sans écraser les autres, sans être castratrice. Elle sait être mère sans s'effacer derrière un rôle. Elle sait, globalement, ne pas entrer dans le moule qu'on lui tend, mais se créer son propre modèle, celui qui lui convient. Mais en sortir aussi si ça lui convient.
Et tant d'autres choses encore...
J'espère tendre vers tout ça. Et je me rends compte en même temps quel bébé je fais face à tout ce que traverse une femme dans sa vie, dans son corps et dans son coeur....
Commentaires
un ami m'a dit une fois : "la femme, quel être magique! Tant de choses en elle, comment l'homme peut rivaliser face à cela?".
Bon week-end
Un pote me disait juste la semaine passée: "comment voulez-vous qu'on se sente bien dans notre peau, vous savez tout faire vous les femmes, vous pouvez tout être aussi, nous sommes si petits face à vous, snifff" (fausses larmes mais émouvant message).
Joli poste en tout cas, touchant, autant que la femme idéale que tu décris.
Je t'embrasse.
nam-nam : c'est amusant, les hommes raisonnent souvent en terme de "conflit" ! Personne ne leur demande de rivaliser, juste de vivre avec nous le mieux possible ! (pas seulement au sens conjugal, bien sûr).
Missy'V : Merci ma belle. Dis à ton pote qu'on ne sait pas encore faire des enfants toutes seules à partir de rien ;-) Je t'embrasse aussi
pfff, je ne serais jamais une femme idéale (bon d'un côté pour un ours en peluche, ce n'est pas dramatique)...
Julie Corrençon ne m'a pas beaucoup inspiré, elle est "trop". Je préfere en fait la mère de Malaussène, même si justement, elle est nulle comme mère!
Je suis persuadée que sans être une femme idéale, on peut être fréquentable, et surtout aimée et heureuse ;)
Non seulement on ne sait pas faire des enfants toutes seules, mais en plus on ne peut pas les élever toutes seules. en tout cas pas très bien. C'est sur que lorsque le compagnon s'en va, on est bien obligée de faire face. Mais c'est tout de même mieux, quand c'est possible, pour un enfant, d'avoir ses deux parents. Même s'ils ne vivent plus ensemble, même s'ils ne s'aiment plus. qu'au moins ils continuent d'aimer leurs enfants tous les deux et de s'en occuper.
Avoir un père est une chose merveilleuse, et c'est moi qui le dis, moi qui ait aussi eu un père défaillant sur certains points voire abominable sur d'autres.
Nounou : chacune ses références, hein ! Je parlais d'idéale en tant que valeurs et qualités vers lesquelles je souhaite tendre, pas du tout comme référence universelle au passage.
Racontars : et puis la vie serait tellement moins chouette sans eux ;-)
Quand j'étais petite, je croyais que lorsqu'on "devenait" une femme (j'ignorais et ignore encore à quel moment donné on passe de la fille à la femme), on était obligée de porter des talons et du rouge à lèvres, et cette perspective me faisait frémir d'horreur.
Moi c'est un homme qui m'a rendue femme, pas le premier qui m'a aimée, ni le premier qui m'a donné des enfants, mais le premier qui m'a aimée comme j'étais. Et qui continue, parce que c'est un magicien de la vie.
C'est grâce à lui que je me sens femme, et heureuse de l'être. Et que j'aime sentir chez certaines femmes (même si je ne les connais que virtuellement, n'est-ce pas, Anne...) des âmes s?ur.
Jujuly : Jolie déclaration à ton magicien. C'est vrai que quand on y pense... c'est un vrai cap dans une vie.
Oui pareil. De toute façon, vu que dans la vraie vie je suis une peste sans nom et pas sortable, je n'ai plus que des relations virtuelles :-D D'ailleurs Racontars te le confirmera volontiers !!
c'est vraiment très joliment écrit.
Pas besoin de tout ce que tu as écrit, tu es pour moi déjà ma femme idéale ! ;-)
Moi qui espérait être déjà un peu dans la bonne voie, mes espoirs sont ruinés !!!
Moi je t'aime tellement que je pourrais te manger tout cru sans parmesan. Et te chatouiller à mort jusqu'à ce que tu sois rouge de rire, aussi. Voilà, c'est dit.
Superbe note Anne ! Intelligente et sensible.
Au nom de toutes les femmes, un grand merci à toi !
Merci ma belle, j'espère que tu as lu celle de Racontars aussi, elle est magnifique.
je cours de ce pas lire la note de racontars.
Pour moi, longtemps dans mon enfance et je ne sais pas combien de temps elle a duré, c'est barbara qui a incarné la quintescence de la femme; L'idée même de femme c'était elle. Julie Correncon, bien sur, aussi au passage.
Un peste, Anne ?! Je ne te crois pas. Et ton L'Amoureux non plus, manifestement !
Aude : elle parle de toi, cette note, aussi ! Je me doutais que tu serais sensible à Julie Corrençon !
Jujuly : Non non L'Amoureux n'est pas peste du tout !!
J'ai beau tourner et retourner cette note depuis ce matin, j'ai beau réfléchir (si, si), j'ai beau prendre la pose de Rodin, je ne vois pas.
Et ce n'est que là que je ne m'aperçois que c'est tout à fait normal.
C'est rassurant.
D'un autre côté, si j'avais été une femme, je m'en serais aperçu.
Par contre, comme je suis un homme, je peux être capitaine d'un bateau vert et blanc, d'une élégance rare et plus fort que l'ébène pour les trop mauvais temps...
...
J'aurai adoré pouvoir être cet homme si bien chanté.
Mais je parle encore des hommes. Alors que ta note parle si bien des femmes.
Une bise pour toi, Barnabé. Je suis sûre que Tite Femme te chante encore mieux que ça.
Psstt, Anne, je disais que L'Amoureux n'a pas l'air de croire que tu es une peste ! Encore heureux qu'il n'est pas une peste, non mais, c'est exclusivement réservé aux filles, d'abord.
Très étrange, je me souviens beaucoup plus des personnages masculins de Patrick Cauvin (j'allais taper Bruel, ça va bien moi!).
Sinon, ton idéal c'est pas rien! Ca me fait penser à une chanson de Véronique Sanson, dont le titre m'échappe, quelque chose comme typiquement féminin.
Pour parler Djeunz: tu tends grave vers ton idéal quand même. :)
Jujuly : :-D
Pappolène : Je ne crois pas connaître cette chanson, va falloir que je cherche alors ! Merci, c'est tout gentil, ça !
Juste pour te dire que Patrick Cauvin a publié "le dictionnaire amoureux des héros". Il dresse le portrait de ses héros à lui de la littérature et du cinéma.
Merci (encore toi) pour cette info !!! :-D
J'ai vu ça dans la presse, je ne sais pas si je pouvoir attendre jusqu'à une occasion de me le faire offrir !!
Ah tiens !!! C'est ici qu'on parle de moi ? (la femme idéale :-) )
Mais en fait, ne sommes nous pas toutes les femmes idéales de quelqu'un.. ?
J'aurais voulu répondre à racontars, mais comme ce n'est pas le sujet de tanote, je crois bien queje vais partir en faire une sur mon blog..
;-)
OZ
Et de blog en blog les images de femmes se répandent...
Bises, belle OZ !