Hier avec L'Amoureux, on s'est livré à une toute-toute première fois toute-toute première fois.

C'était la réunion préparatoire à l'assemblée des co-propriétaires.

C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à une trentaine dans le local du conseil syndical, en sous sol d'une des entrées de l'immeuble.

Premier constat, on fait gravement chuter la moyenne d'âge. La tranche "junior" des co-propriétaires semble démarrer vers 55 ans.

Deuxième constat, c'est plutôt mieux que la télé-réalité. En tout cas la galerie de portrait, moins glamour, est nettement plus rigolote (en tout cas la première fois).

Du papy gâteux qui se plaint que quand l'ascenseur est en haut, il ne redescend pas alors qu'on évoque l'installation d'un système d' anti-incendie, à la mère de famille qui se lance dans une dithyrambe de la nouvelle société de dératisation, en passant pas le beauf colérique qui menace de faire "comme tout le monde" et d'arrêter de payer ses charges pour que "ça ne soit pas toujours les mêmes qui profitent du système", ça valait son pesant de cacahuètes.

Le président du conseil syndical, avec qui nous avions eu un démarrage assez sportif, nous la joue présidentiable 2007. Il me fait un peu penser à MacLeod, dans L'Ile : capable de passer en quelques secondes du couteau entre les dents à l'onctuosité politicienne. Et puis son porte-flingue l'auvergnat, ravi d'avoir grapillé trois francs six sous sur un devis (et ça n'est pas moi qui lui jetterait la pierre !).

Quelques figures sympathiques aussi, un type réfléchi, posé, notamment, discret mais efficace dans ses interventions.

Une ambiance village aussi, je me fais arrêter deux fois en sortant de la salle par des gens qui veulent savoir "c'est pour quand ?" et s'inquiètent à ma place du bon état des ascenseurs (so far, so good... je croise les doigts !). On était déjà repérés, semble-t-il, comme "les nouveaux", j'imagine que ça cancanne derrière les rideaux comme dans les villages de mon enfance.

Bon, note pour l'avenir : éviter d'y aller à deux. Parce que quand je vois L'Amoureux se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire à certains débats de haut vol, vous vous doutez bien que j'ai un mal de chien à résister. Ou alors on se partage les tâches : lui pour les négociations, moi pour la sociabilisation ?