La phrase qui tue d'hier.

La phrase qui va bien dans les moments où on se sent tellement déjà pas terrible dans son corps et un peu flottant dans sa tête. La phrase qui va résumer par ses sous-entendus le pourquoi du comment je suis incapable de commenter cette note chez Traou.

La phrase qui me fait hausser le sourcil en me faisant demander si c'est bien de mon autre grand-mère dont on disait qu'elle était méchante.

La phrase qui confirme que la famille la plus importante, c'est celle qu'on se crée.

La phrase la plus intelligente de ce début de 21ème siècle, la plus utile, la plus majeure, la plus bienveillante.

Ma grand-mère au téléphone, ignorant complètement mes mots précédents tentant de lui expliquer mes maux du moment :

"Tu n'as pas oublié de commencer un petit régime, en sortant de la maternité ?".

Sic.

Mot pour mot.

Et elle arrive à s'étonner que je lui reproche son manque de délicatesse et que je ne l'appelle jamais.

Par pitié, aucun appel à la tolérance dans les commentaires.

Ca va bien.

Ca fait juste trente ans et demi que ça dure, la désaffection entre elle et moi.

(Bande son en forme de méthode Coué :

You just call out my name
And you know wherever I am
I'll come running to see you again
Winter, spring, summer or fall
All you have to do is call
And I'll be there
You've got a friend)