A la lueur de deux lumières qui se sont allumées, cette semaine, j'ai compris quelque chose de parfaitement évident sans doute, mais qui, le fait d'avoir le nez dessus probablement, m'était resté un mystère jusqu'ici.

J'ai compris pourquoi et comment s'est installée en moi cette "insécurité affective" qui me donne tant besoin d'entendre des "je t'aime (un peu - beaucoup - passionnément - à la folie - un point c'est tout !).

Ce qui, par ricochet, est aussi la vraie raison pour laquelle j'essaie, même si souvent maladroitement, de dire à ceux qui me sont proches que je les aime, qu'ils sont importants pour moi.

Il m'a fallu une conversation avec quelqu'un qui connaît sur le bout des doigts mon histoire familiale (et pour cause, elle en fait partie), et les paroles d'une chanson des Beatles que je chantais à Cro-Mignonne ce matin, "I will" (And when at last I'll find you, Your song will fill the air, Sing it loud so I can hear you, Make it easy to be near you...)

J'ai enfin compris pourquoi avoir été abreuvée d'amour dès mon plus jeune âge n'a pas suffi à me rassurer sur le sujet. Je croyais jusqu'alors que c'était comme une drogue, qu'il m'en fallait toujours plus.

J'en retire une grande "ligne de comportement" vis-à-vis de ma fille.

Ne pas me contenter de l'aimer de toute mes forces. Le lui dire aussi. Même quand elle sera plus grande. Peut-être encore plus.

Lui montrer que cet amour est inconditionnel. Ne pas la mettre en position de croire qu'il faut qu'elle soit parfaite et qu'elle fasse tout comme elle pourrait croire qu'on l'attend d'elle. Ne pas lui donner l'impression que l'amour, ça se mérite par un comportement irréprochable. Lui dire quand ce qu'elle fait me paraît bien, me rend fière, heureuse. Lui dire que certains de ses choix seront différents des miens, mais qu'ils n'appartiennent qu'à elle et que c'est ça, la liberté.

Expliquer à son papa mon amoureux pourquoi et j'espère, tomber d'accord avec lui sur le bien fondé de tout ceci.

Essayer de se souvenir de ça tous les jours.

C'est tout neuf, je suis encore un peu chamboulée pour mettre des mots justes dessus. Mais ça a cette chose fondamentalement bienfaisante de grandir : les noeuds se dénouent, un à un. Les choses s'expliquent petit à petit, et à défaut d'autre chose, permettent de... mieux se vivre.