Le 19 mai 2005 j'écrivais ça.

Et le 21 mai 2006, ça.

L'organisation, c'est un métier, je vous le dis ! Aussitôt dit, aussitôt fait !

Ou alors j'ai un gros pic hormonal autour de la troisième semaine de mai ??

Je ris, rigole et ricane, mais je mesure toute la chance qu'on a eue dans notre opération bébé.

A une époque et dans un pays où l'on entend dire que maintenant, on choisit quand on fait nos bébés, la pression est grande et nombreux sont les couples qui s'inquiètent après plusieurs semaines, mois, années, d'essais.

Et la longue litanie des "Alors, quand est-ce que vous nous faites un bébé ?" devient le déclencheur d'une migraine nerveuse, au même titre que les dates de calins programmés, attentes fébriles du résultat des dits calins et tout le bazar.

Quand même, ça me chagrine un peu. Parce que si ça n'est pas faux de dire qu'on choisit son moment, ça n'est pas vrai non plus.

Entre instabilité professionnelle, logement pas adapté, envie de profiter de sa jeunesse, et parfois manque cruel du papa ou de la maman au moment où on aimerait bien, le choix, on ne se le donne pas tant que ça. Ou en tout cas, on fait le choix de repousser le jour J où on se lance !

Et après c'est la panique ! Je me souviens d'un ami de mes parents qui avait deux enfants et qui, divorcé et de nouveau en couple avec une femme plus jeune que lui, a décidé de faire un petit troisième passé la cinquantaine ! Que d'angoisses pour savoir jusqu'à quand il tiendrait son rôle de père, si les petits copains ne le confondraient pas avec un grand-père, et tout ça. Il est aujourd'hui un papa heureux, qui se souvient dans le regard bleu azur de sa brunette de gamine que ce qui compte, c'est ça. L'amour qu'on donne et qu'on reçoit, celui qui fait les bases solides sur lesquelles on pousse comme on peut toute notre vie. Il s'est souvenu aussi que du temps de ses premiers enfants, il était sur les routes toute la journée mais qu'alors il ne s'inquiétait pas de savoir s'il allait laisser deux orphelins suite à un carambolage géant.

Bref, tout ça pour dire que si les femmes sont affolées par leur horloge biologique et l'immense humanité de la médecine qui ne manque pas de leur rendre les choses encore plus compliquées (baisse de fertilité, risques de trisomie, diabète gestationnel et perte définitive d'élasticité... leur sont lourdement rappelés), les hommes par leur position de père (ah ces fameux nouveaux pères dont on cause tant !!), le choix de ne pas faire un enfant quand ça n'est pas le moment ne rendait pas forcément les choses plus simples pour autant quand vient l'heure d'en faire un.

Alors quand le drôle de stylo qui dit que bébé va se pointer alors qu'on vient tout juste de commencer à essayer de le mettre en route, c'est un sacré luxe, merci la vie.

Et si je vous dis tout ça c'est parce que ce soir ça fera un an jour pour jour que L'Amoureux et moi on a appris qu'on allait devenir parents. Alors bon anniversaire de ce grand jour, mon amour !

(PS : en écho d'il y a deux ans, sur le même thème, ici...)

Ah oui, et puis tant qu'on est debout à parler de choses agréables, il est reviendu !!! Avec un nom de domaine juste à lui, en plus, ouh là ça s'embourgeoise...