Mes secrets, pendant longtemps, rien à faire, il me fallait les cafter. L'auto caftage, ça va, c'est pas de la trahison. Sauf que parfois, ceux qui les entendent n'en veulent pas, de vos secrets, et ça peut faire drôlement mal, un rejet de secret.

Du coup je ne les dis plus aux quatre vents. Je me fais violence et je reste du côté silencieux des mots. J'en livre des tout petits bouts à quelques choisis, parfois, quand c'est impossible de ne pas dire ou quand c'est un peu un geste d'amour que de les partager.

C'est quand même fou que ça soit si compliqué de ne pas dire ses propres secrets. Comme si le propre de l'homme était de raconter son intimité.

Et que le reste de l'humanité s'en fout, la plupart du temps. Sauf quelques uns.

Parfois c'est même insoutenable de ne pas pouvoir dire ce qui nous trotte dans la tête, un peu, beaucoup, souvent...

Alors quoi ? Ecrire ? Il y a un mur entre l'écriture et moi, disais-je il y a peu à Etolane. Je crois que c'est lié à la crainte de faire de la peine aux gens, qu'ils se cherchent absolument dans mes mots et qu'à leurs risques et périls, ils ne s'y trouvent. A la crainte que des choses qui me sont essentielles ne changent, également.

Bref.