Je viens d'une famille où tout le monde fait de la musique.

Parce que ça fait partie du package "bonne éducation", mais aussi parce que tout le monde aime ça.

Ainsi maman chante, son frère jouait de la guitare, papa aussi, mon oncle paternel jouait du piano comme sa mère et ma tante a appris la flûte traversière. Et je vous passe l'énorme fou rire que me procure, à bien y penser, la sorte de prémonition phallique qui...

Mais je m'égare.

Quand j'ai été en âge de commencer la pratique d'un instrument, mes parents m'ont demandé ce que je voulais apprendre, en excluant d'office la batterie et la trompette, allez comprendre. Et aussi en espérant que je ne choisisse ni le violon, ni le cor anglais.

J'ai choisi le piano, tout de suite, je ne me souviens même pas pourquoi.

Alors nous sommes allés dans un magasin de pianos à St Germain en Laye, où la vendeuse, pour nous faire écouter leurs sons respectifs, nous a éblouis de la Grande Valse de Chopin sur quelques pianos dits d'étude.

Evidemment, quand il est arrivé à la maison et qu'il a été accordé, je me suis un peu demandé pourquoi ça ne faisait pas pareil quand j'ai enfin pu mettre mes petites mains dessus...

Et grande surprise, la prof de piano m'a expliqué qu'il allait falloir apprendre le solfège.

Je ne le savais pas encore, mais je venais de rencontrer un empêcheur de rêver en rond. Qui allait me pourrir immanquablement séances de travail et cours de piano.

(A suivre).