Hier soir je rentre à la maison, on joue, on marche, on mange, on se baigne, et c'est à cet instant précis que je me rends compte du drame : il manque un doudou à l'appel.

Pas très compliqué à gérer pour la mise au lit, on a trois doudous identiques.

L'un dans le lit de Cro-Mignonne, l'autre chez Mary Poppins en permanence, le troisième dans notre chambre destiné à faire le tour de l'appartement au rythme des vagabondages de la pitchoune. Qu'elle regarde en faisant "baboum" quand elle tombe (sa version personnelle de "Badaboum", exclamation de la mère amusée lors des chutes sur couches de l'apprentie marcheuse). Suivi de "Doudou !".

Je remplace donc doudou du lit par doudou de notre chambre et hop, un bébé au pays des rêves.

Et me mets en quête du manquant. Introuvable.

Damned, la pression monte.

D'autant que l'objet est rare, je l'avais acheté sur vente-privee.com quand j'étais enceinte et il était déjà d'une collection ancienne, il m'avait fallu ferrailler comme une diablesse sur e-bay pour lui trouver des jumeaux au moment où Cro-Mignonne l'avait élu.

Coup de bol, j'en ai trouvé un sur le même site d'enchères et l'ai acheté dès hier soir au cas où on ne retrouverait pas son pote. Enfin L'Amoureux l'a acheté, mais ça revient au même dans le processus.

En principe doudou ne se promène pas hors de la maison, donc sauf sortie au parc hier avec Cro-Mi et sa mamy, on devrait le retrouver, mais j'ai préféré assurer nos arrières.

L'Amoureux est mort de rire à propos de ma névrose du doudou. Mais cette dernière est plus que bien fondée ! L'un de mes premiers souvenirs d'enfance est liée à mon propre (façon de parler) doudou.

J'avais élu une couche en tissu, qui n'était plus qu'un vague souvenir de la couleur et de l'odeur originales. Un jour Maman l'a passé au lave-linge et usé jusqu'à la corde, il s'y était déchiré en deux. Elle avait bien tenté de me faire croire que maintenant, j'en avais deux, et je crois bien que cette explication a été l'un de nos premières fondamentales incompréhensions réciproques.

Et me voilà, quelques nombreuses années plus tard, à accumuler les doudous de secours...

C'est fou, quand même, ce qu'on retient de son enfance... Gageons que notre fille aura à son tour quelques souvenirs douloureux de ce type, mais le syndrome du doudou perdu ne passera pas par nous ! Non non non ! (Et ceci n'ayant rien, mais rien à voir avec le fait qu'il m'arrive de m'endormir avec, histoire qu'il sente bon maman, bien sûr. Vraiment rien du tout !)

Il est pas beau, doudou (one, two, three, cacr - comme dirait Cro-Mignonne !) ?