Au travers des épaisses parois en béton, j'entends un bruit confus. De la musique sur le Parvis, probablement. En quel honneur ? Je n'ai rien vu en passant il y a quelques minutes qui soit de nature à générer un tel vacarme. Si j'ai le courage je vais me lever, monter en surface, puis sur notre "terrasse" pour jeter un oeil.

Je dis ça et je sais que je ne le ferai pas. Un peu par flemme et puis surtout parce que d'en haut, regarder tout en bas, à pic, comme ça, me colle les jetons. Il y a des choses auxquelles on ne s'habitue pas.

Tout va bien, pourtant je sens bien la lundinite qui me tient depuis que j'ai pris la route.

De mauvais poil.

J'attends que notre "Huggy les bons tuyaux" local passe un oeil dans mon bureau (le reste de sa tête aussi, d'ailleurs) et me propose au choix une clope, un café, les deux. Petit rituel des travailleurs plus matinaux que les autres. Pas encore de ses nouvelles, il doit y avoir un truc en cours au-dessus de ma tête (aussi). Quelle agitation pour un lundi.

J'essaie de me concentrer sur la pile du jour, de penser à ce soir, nos retrouvailles, celles avec Cro-Mi, celles avec L'Amoureux. Curieusement leurs images se floutent pour laisser paraître la vision cauchemardesque et pourtant bien réelle d'un panier à linge dégueulant de choses à repasser et de la machine, en dessous, en train d'en sécher encore un peu plus.

Y a des jours comme ça. Sans doute mes lectures du week-end, pas très riantes. Sans doute la fin de cette crève qui m'a mise à genoux ces derniers jours. Sans doute l'automne qui s'installe, que j'aime bien, pourtant, au moins en ses débuts, mais qui me rappelle tout ce qui a passé trop vite cette année.

Mes doigts vont et viennent sur le clavier, ils suivent leur propre rythme, leurs propres idées presque. Vraiment temps de prendre un café.

Et dire que tout va bien !