J'ai reçu un mail l'autre jour émanant de Copains d'Avant, m'indiquant que K.B m'avait ajoutée à sa liste d'amis.

D'amis ? Diantre, qu'elle y va en besogne. Certes nous avons été à la primaire ensemble, quelques années ou peut-être même une seule, mais on a même jamais été copines de ce temps là. Pour être très honnête, je crois même qu'on se détestait.

Alors quand je reçois ce message, je me dis que soit il lui est arrivé quelque chose de grave et qu'elle a perdu le sens commun, soit je ne suis pas dans le coup.

Très probablement, c'est la seconde alternative qui est vraie.

Dans notre monde de "networking", où les sites internet fleurissent les uns après les autres pour vous rabibocher avec vos contacts de la crèche à votre pot de retraite, tout le monde est un "ami".

Et moi je dois être assez dépassée, comme fille, parce que pour procéder par cercles concentriques...

... j'ai rencontré des milliers de gens...
... dont certains que j'ai même vu plusieurs fois...
... parmi eux, il y a des gens avec qui j'ai un rapport plutôt cordial...
... et puis quelques uns sortent du lot et deviennent des copains...
... et j'estime déjà avoir beaucoup de chance en ayant quelques amis.

Les ami(e)s se sont les quelques rares élu(e)s pour qui je serai disponible tout le temps, en toutes circonstances (ou du moins au mieux que je puisse faire compte-tenu parfois de paramètres de kilomètres ou décalage horaires). Des gens pour qui je ferai des choses inimaginables pour le reste du monde. Pour qui il y aura toujours une place ou une solution à trouver, une oreille ou une épaule à tendre. Des gens à qui je dis "je t'embrasse" et pas "bises" ou "cordialement" (ou pire : "cdt"). Des gens qui ont une place immense et non négociable. Des gens dont j'apprends à apprécier les mots comme les silences. Des gens qui me manquent dès qu'on s'est dit au revoir.

Et certainement pas cette teigne de K.B. avec qui même le mot "camarade de classe" est encore trop plein de chaleur.