Que les choses soient claires, on est toutes les mêmes. On se promet qu'on accablera pas les autres de nos conseils et avis, et un jour (enfin, régulièrement), on se surprend à dire "moi la mienne" (ou "moi le mien") et à partir dans un étalage de conseils - trucs qui ont marché et avis bien sentis sur l'éducation en général, les coliques ou les dents qui poussent en particulier.

J'aimerais n'y voir qu'une sorte de solidarité internationale entre parents, je crains que parfois on ne soit un peu facilement dans la comparaison, pour se faire du bien, se rassurer sur nos compétences de parents.

Au demeurant, c'est important de se rassurer, de se sentir en confiance dans ce rôle. Tant que ça ne va pas jusqu'à pourrir la vie des autres en leur assénant nos certitudes juste pour se faire du bien, bien sûr.

Avec la toute petite pratique qui commence à entrer, j'ai d'ailleurs tendance à penser que plus on braille ses convictions, plus on a besoin de s'auto justifier, d'une certaine manière. De deux mères, entre celle qui me matraque de ses certitudes et celle qui relativise en expliquant que son choix, c'était celui de la meilleure adéquation chez eux et dans leurs circonstances, j'aurais tendance à me méfier de la première (quel besoin de partir à l'assaut si elle est si persuadée ?) et à solliciter souvent la seconde !

Mais là aussi, c'est personnel, je connais des jeunes mamans qui se sentent bien quand elles sont aiguillées par les "matrones", qui sont soulagées d'être un peu prises en charge, et si c'est ce qu'il leur faut pour souffler et être des mamans sereins, grand bien leur fasse.

Ce que je retiens de ces 18 mois de maternité + 9 mois de grossesse, ce sont quelques petites choses. Les oreilles qui traînent et qui captent les bons tuyaux. Le picorage. On peut porter en écharpe sans adopter l'entier package du maternage avec lit partagé avec l'enfant, allaitement tardif, couches lavables et goûters bio. On peut absolument se faire sa propre religion, si j'ose dire. On doit, même. Etre convaincue. Essayer pour essayer, sans être convaincu(e) que l'idée est bonne, c'est pas mon chemin à moi. Et surtout être honnête.

Savoir pourquoi on fait tel ou tel choix, en s'accordant le droit à une certaine paresse, un confort, à l'égoïsme salvateur. Du moment que l'enfant est respecté en tant que tel, et en tant qu'être dépendant de nous. Faire les choses parce que les autres vous on dit que c'était comme ça que c'était bien, c'est con. Les faire parce qu'on est persuadé que c'est comme ça que notre famille tournera bien, en toute concertation dans le couple et dans le soucis du bien-être de son enfant, c'est un peu plus inspiré, je trouve.

Il y a tant de variantes possibles dans une histoire familiale qu'il est vain de croire que les solutions miracles existent. Ou plutôt si, je crois que les solutions miracles sont celles qu'on fabrique pour sa famille, inspirée ou pas d'autres expériences et dans le respect des individus qui la composent.

Choisir d'avoir un enfant ou pas, de l'allaiter ou pas, de le laisser un peu pleurer la nuit ou pas, de dormir avec ou pas, de lui faire sa bouffe ou de l'acheter toute faite, de lui couper les cheveux ou pas, de lui offrir des poupées Barb*ie ou des jouets faits maison, de lui raconter l'histoire du Père Noël ou de la petite souris ou pas, et toutes ces questions qui surviennent jour après jour, autant de choses à la fois très banales et uniques à chaque famille, à chaque enfant, même.

Tout ça pour dire que les femmes militantes jusque dans leur maternité, c'est chouette. Mais quand elle viennent vous gaver de leurs avis péremptoires et agressifs, ça me gonfle d'une force monumentale. Pire, parfois, je les trouve dangereuses, à décider pour les autres ce qui est bien.

(Quoi je viens de m'en emplafonner une, verbalement bien sûr, et ça fait un bien fou ??!! :-D )

EDIT : et c'est quoi la chanson qui défoule dans ce cas ?? Comme d'hab ! Merci Noir Dés !