Traou parlait l'autre jour des films de filles, et en dehors du plaisir à les regarder pour un moment de détente sans trop de réflexion, on y trouve aussi de beaux moments d'émotion.

Une scène hautement lacrymale pour moi, l'enterrement de Gareth dans "Quatre mariages et un enterrement", quand Mathew lit ce poème :

Arrêter les pendules
W.H. Auden (1907-1973)

Arrêter les pendules, couper le téléphone,
Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,
Faire taire les pianos et les roulements de tambour
Sortir le cercueil avant la fin du jour.

Que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent ces trois mots Il Est Mort,
Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices
Ganter de noir les mains des agents de police

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.

Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye
Démonter la lune et le soleil
Vider l'océan, arracher les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais.

(En VO ici)

Il m'est revenu en tête il y a quelques jours et me colle aux baskets depuis (faut dire, quelle idée d'aller bosser en baskets, aussi, c'est favoriser les choses qui y collent).

Beaucoup de travail ces jours-ci, et puis j'ai besoin de penser, de réfléchir, alors je vais me prendre un peu de silence. Quelques heures, quelques jours, je ne sais pas encore.

Je reviens, de toute façon.

(PS : personne n'est mort, je vous rassure. Enfin pas que je sache.)