L'IMPUISSANCE (CA N'ARRIVE PAS QU'AUX AUTRES)
Par Chiboum le mercredi 12 décembre 2007, 08:00 - All about Chiboum - Lien permanent
J'expérimente douloureusement les limites de mes limites en ce moment.
Pourtant je vous jure, j'aurais fait une bonne missionnaire. Sans dieu ni maître, sans loi mais avec une foi solide comme le roc (ok, un peu friable par fois, mais pas profond), j'ai toujours eu tendance à croire qu'on pouvait déplacer les montagnes. La preuve, elles bougent. Si si.
Alors forcément, quand de loin en loin je suis confrontée à des choses auxquelles je ne peux rien faire, ça me terrasse encore un peu plus que le fait de savoir que tout ne peut pas se réaliser avec un peu (beaucoup, énormément) de bonne volonté.
Il faut alors et malgré tout y croire, sortir son cœur de l'étau dans lequel il se trouve, compressé par l'inquiétude, la rage de n'y pouvoir rien changer, donner ces petits battements en plus à ceux qui en ont besoin. Et offrir ce qu'on a de meilleur, qui ne change rien, certes, mais qui existe. Faire diversion si on peut, offrir une récréation, un sourire, un soupir, des projets. Et malgré tout savoir que ça n'est rien.
Mais c'est quoi cette putain de fin 2007 où ceux qui me sont le plus chers s'assombrissent les uns après les autres ?
J'ai mal pour eux. Et je voudrais être moins impuissante. Sans solution.
On sait quand ça commence
Pas quand ça finira
On sait qu'on a la chance
Terrible d'être là
Malgré ce que l'on pense
De tout ce que l'on voit
Même si donner un sens
A tout ne se peut pas
On apprend la souffrance
On livre des combats
Qui sont perdus d'avance
Et qui n'apportent pas
D'issue, de délivrance
On fait n'importe quoi
On a peur du silence
On hurle dans les bois
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos danses
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos choix
Et vient la récompense
Quand on ne l'attend pas
Comme vient la pénitence
Quand on tendait les bras
On croit que l'on avance
En reculant d'un pas
On donne de l'importance
A ce qui n'en a pas
Butins et indulgences
Qu'on porte à bout de bras
énergie qu'on dépense
Que rien ne nous rendra
Oh stupide innocence
Oh fol ... et cetera
Cependant que s'avance
Le jour ... et cetera
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos danses
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos choix
(Va falloir que je paye Stephan Eicher et Philippe Djian pour dire les choses à ma place, ces derniers temps...)
Commentaires
Arrête de leur faire subir ces musiques douteuses (et surtout ces paroles, mon dieu, ces paroles… !!) et tu verras les sourires revenir ! :-)
Bon, d'accord, je n'ai pas d'alternative, mais je vais sûrement en trouver une dans la journée, hein, histoire de positiver.
Fabrice n'a pas tort. Stephan Eicher est à la musique ce que Derrick est à la série policière : un somnifère ! Et dans les moments difficiles, même si c'est ce dont on a envie, il ne faut pas s'endormir. Courage !
Je dois bien dire que je partage les points de vue exprimés plus haut (la comparaison avec Derrick m'a mis en joie Catherine ! Comme quoi, ça marche !)
Quant à notre impuissance, c'est pas parce qu'elle est réelle qu'elle doit nous rendre inactif. Pisser dans un violon ne fait pas de musique, mais ça soulage ! Et pour aider, on est plus dans l'obligation de moyens que dans l'obligation de résultats pour utiliser des formules à la mode... :-P
Fabrice, non mais, tu insultes Djian ET Eicher ??!! Je vais te coller à battre le pavé devant les Leclerc le samedi matin que tu comprennes ce qu'expier veut dire, oui :))
catherine, on ne va pas être copines du tout si tu compares Eicher à Derrick, là.
Gilles, dis donc, t'as vraiment envie que j'arrive à te rappeler un jour ? :-E Pour les moyens, je m'applique, je m'applique...
Apprendre le lâcher-prise et la compréhension...Ce sont 2 mots qui n'ont l'air de rien comme ça, mais je suis bien placée pour savoir que purée, ils sont très très durs à appliquer! Et pourtant, il n'y a parfois guère d'alternative... Courage, en tous les cas. C'est comme la vague, on finit toujours par remonter au sommet, et ça ne dure pas longtemps. Bises (k)
Floh, ah mais la compréhension, ça va, je m'applique en tout cas. Et le lâcher prise, jamais de la vie. Je ne veux pas les lâcher, surtout pas en ce moment. Mais c'est pas moi qui vais mal, hein (enfin, juste sur le mode compassionnel, en tout cas).
Comme je te comprends ! Je me sens comme ça, sinon totalement impuissante du moins j'aimerai pouvoir faire +, j'aimerai être sure que c'est la bonne chose à faire aussi, parce que manquerait plus qu'en voulant aidé, je fasse + mal.
La souffrance de ceux qu'on aime est une souffrance pour soi, oui, mais je crois qu'il ne faut pas oublier que c'est leur souffrance qui compte et que notre empathie ne doit pas devenir une souffrance de plus pour eux. Tu sais je dis ça en pensant à ma mère qui me rendait folle chaque fois que je lui confiais que ça n'allait pas bien. Elle me disait " ça me fait tellement mal de te voir mal " Et c'était moi qui me retrouvait à la rassurer .
nous sommes impuissantes, ou peu puissantes à les aider mais nous sommes là, avec plein d'amour, et nous savons toutes les deux que ça, c'est déjà beaucoup non ? (k)
luciole, ton commentaire me touche, me parle et m'éclaire. Et oui, c'est beaucoup et c'est bien peu, comme chantait le philosophe Renaud Séchan avec ses amis ! Mais c'est beaucoup quand même. (k)
catherine > LOL luciole > +1 La vie c'est par phase, quand on est au plus bas, on ne peut que remonter la pente (rien d'original je te l'accorde mais c'est une vérité fiable à 100%).
L'Amoureux, c'est donc une loi contraire à celle du terre-neuve et de la baignoire : quand le chien entre, l'eau sort, mais l'inverse n'est pas vrai ! LOL
Quoi, quelqu'un a dit du mal de Derrick ? LOL (Poilade subsidiaire : suis-je le seul à avoir été étreint d'un doute en lisant le titre de ce billet, ou est-ce seulement que les autres se gardent de tout commentaire déplacé ?) Rions puisqu'il est encore temps... (Et puis tiens, là, ça me rappelle une vieille chanson de Kent, qui au refrain dit "on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a"...)
janu, je dois dire que je comptais bien sur le titre pour mettre un poil de bonne humeur dans tout ça, et heureusement que tu es là pour le souligner. Je suis très étonnée du silence de Gilles Aitte à ce sujet, que je connais plus prompt au rire, mais je crois que Derrick l'a hypnotisé !
Tâchons d'avoir beaucoup pour faire au mieux, alors.
Nan, c'est Djian que j'ai jamais supporté ! Il a été surfait à partir de 37,2° (film aussi creux que son écriture est prétentieuse).
Sinon, pour revenir sur ton sujet, je crois que c'est le renoncement qui serait dur à vivre. Même si on n'a aucune chance, on n'a pas le droit de laisser tomber. Ne serait-ce que parce qu'on ne pourrait plus se regarder dans la glace !
Qu'est-ce qu'il ferait de sa vie, l'ami Quichotte, s'il laissait tomber ses moulins ?
Rien que porter attention aux choses qui ne vont pas, aux personnes qui vont mal, c'est déjà faire beaucoup. Même si concrètement, on ne peut pas résoudre leur problème.
Anne, quand je parlais de lâcher prise, il n'était absolument pas question pour moi que tu les lâches eux mais que tu acceptes ce que tu ne peux pas forcément changer ou ce sur quoi tu ne peux agir, juste pour être ensuite bien plus présente pour ceux qui en ont besoin ;-) Bouh, c'est compliqué, bises :-P
Bon passons sans être lourd sur impuissance et missionnaire LOL . Pour le reste du propos, on est en plein dans la double contrainte. Ce ne sera jamais satisfaisant sur un pôle ou un autre...Quand on a mis ça à distance, peut-être qu'on peut se dire, on y va, c'est un petit pas, c'est du temps donné, et on fait confiance à l'autre aussi pour prendre le paquet et s'en débrouiller un peu... Approche très pragmatique, très petit périmètre, très "proximité" ...Why not ?
Fabrice, ah je ne suis pas d'accord du tout avec toi sur Djian. Pas vu le film, mais si son écriture est travaillée, je ne crois pas que ça soit dans un registre prétentieux, du tout. Pour le reste, en revanche, oui oui oui, continuer. Comment faire autrement.
Floh, ah ben ça je sais, oui. Je ne sais pas faire autrement.
K., huhu, enfin des réactions ! Je suis très partisane de ton approche "petit périmètre".
Non, ce n'est pas rien ce que tu offres. Toi qui sais si bien choisir les mots justes (tu n'as pas besoin de Djian pour cela), je suis sûre que tu apportes une douce lumière à ceux qui te sont chers... (k)
Alors voilà, Anne Chiboum, la vérité.
Il suffirait que je claquasse dans mes doigts pour que tout change en bien. Sarkozy devient anti libéral. Hortefaux a un accident malencontreux. Il est remplacé par Besancenot. Les cinq sans papiers de devant mon paillasson se voient spontanément accorder un permis de séjour définitif par le garde-chiourme qui surveille ma rue. Le parti socialiste se trouve un chef qui réjouit simultanément Ségolène et Fabius, et qui obtiens dès le premier sondage 80% d'avis favorable dans la population, taux qui ne va plus cesser de croître. Le chef de chacun d'entre nous soudain décide d'augmenter nos revenus de 43.12%. Je n'ai pas pu obtenir mieux. Nos banques renoncent à nos crédits et nos propriétaires renoncent à leur loyers. Les zenfants soudain dorment la nuit chez nous ou chez eux, sans pleurs pour les petits ni java pour les grands. Ils se mettent à manger des légumes et à cesser de fumer.
Je ne dis que le début. Le reste est à l'avenant.
Il suffit que je claque dans mes doigts.
Ce n'est pourtant pas compliqué.
Oui.
Mais j'ai pas envie.
swahili, j'essaie, au moins un peu !
andrem, oh si, steuplé, claque des doigts (k)
J'ai du mal à commenter là maintenant après la lecture du billet et des commentaires... Pensées amicales.
Tu peux rigoler ! Des réactions, des réactions !!!! Je lis aussi, parfois les commentaires se suffisent sans que j'y ajoute quoi que ce soit J)
Merci de tes pensées, Fauvette. (k)
K., c'est toujours bon à prendre, le rire.