Est-ce que c'est un "truc de fille", qu'on a, de vouloir être comprises à demi-mots, devinées, mais qu'en même temps on nous pose LA question qui va bien dans LA formulation qui ne nous heurte pas au moment où on souhaite l'entendre ?

Certes on grandit, on apprend à formuler soi-même à force de quiproquos et autres malentendus. On comprend aussi qu'on est jamais mieux servi que par soi-même et on va au devant, on demande, on dit, on explique.

Mais malgré tout cette frustration demeure parfois, épisodiquement, de devoir sans arrêt mettre les points sur les i, les barres sur les t, et disserter, justifier, sur tout et sur rien.

On rencontre des gens qui nous ressemblent ou nous complètent, on leur donne des clés, on espère qu'avec eux, un peu plus, la magie de la compréhension parfaite fonctionnera, tout en sachant qu'au fond, c'est illusoire, qu'on ne saisit jamais complètement le fond de la pensée des autres, même si parfois on s'en approche très près.

Et que ces moments où on est tout à côté, âme contre âme, sont bénis.