Je ne m'étais jamais particulièrement renseignée, aussi fût-ce une joie sans bornes pour moi de découvrir qu'un bus ralliait quasiment le pied de chez moi à mon lieu de travail. Dans un temps variant entre 15 et 45 minutes.

C'était un début de bonne nouvelle, légèrement attiédi tout de même par le fait que ce bus là, il y en a 4 le matin et 4 le soir. Autant vous dire qu'il faut viser précisément.

Le premier soir où je l'ai pris, j'ai eu quelques sueurs froides. Déjà parce que ce bus improbable, existait-il vraiment ? Pourquoi disparaissait-il mystérieusement des prochains départs alors que même pas arrivé ? Pour quiconque connaît la gare des bus de La Défense, l'angoisse était accentuée par le fait de se sentir dans une mauvaise adaptation de Matrix, ou quelque autre film futuriste.

Le bus était bien là et est bien parti, moi dedans. Mon arrêt c'était le deuxième en partant de La Défense, donc il n'y avait qu'à laisser rouler. Et il ne s'en est pas privé, je devais être légèrement verdâtre en sortant. Evidemment, quand on est pas obligé de s'arrêter aux arrêts, ça va plus vite. J'étais donc un peu étourdie par la vitesse, mais ravie d'être rentrée chez moi en 20 minutes.

Le lendemain matin, stupeur. Après une promenade dans des rues Colombiennes inconnues de moi, le voilà qui s'arrête à des arrêts non prévus ? Grande bonté de sa part ? Règle non écrite qui veut que le 276 déleste au passage ses copains plus besogneux ? Volonté de travailler plus pour gagner plus ? Etait-ce le bon bus ?

Oui vraisemblablement. D'autant qu'il a recommencé ses fantaisies ce matin. En ayant pris un itinéraire sensiblement différent, d'ailleurs, pour ajouter à son charme.

Moi je vous le dis, le 276 c'est un rebelle. Il fait ce qu'il veut, là où il veut.

Mais que devient ma voituuuuuuureuuuh ???