Ce que je vais raconter dans quelques lignes devait faire l'objet d'un appel à un copain, et puis comme je n'ai pas le temps de téléphoner en ce moment, à part dans le bus mais c'est très impoli, et que c'était rigolo, je vous en fais profiter.

Samedi matin, nous partîmes trois dont une dans la poussette faire nos courses au supermarché du coin.

Il y avait là une équipe politicienne en campagne, dont nous acceptons le journal de propagande. Puis nous emplissons gaillardement notre caddy de vieille, le dessous de la poussette, et ressortons dans le même équipage.

Il y avait non plus une mais trois équipes tracteuses qui bloquaient passablement le passage.

Nous déclinons l'offre des premiers (non merci, on l'a déjà), quand une seconde, fine observatrice, remarque que nous avons une poussette avec un bébé dedans.

Elle me tend son torche-balle prospectus en me disant "Pour plus de crèches à Colombes".

Du coin de l'oeil je vois qu'il s'agit de l'équipe sortante et dans ma tête ça ne fait qu'un tour (mais à vous expliquer, ça sera plus long).

En gros pour avoir une place en crèche, il faut être pauvre ET pistonné, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Ou alors on vous dit, alors que votre môme est depuis plus d'un an chez sa nounou adorée "ah ben en fait, il y a une place, mais ACHTUNG ! Répondez-nous tout de suite ou vous serez radiés à vie des listes d'attente jusqu'à ce que mort s'ensuive !".

D'ailleurs, si l'équipe en place voulait plus de crèches, pourquoi n'a-t-elle pas profité de son mandat, hein ? Pas du tout parce que réfléchir au concept de crèches privées serait plus lucratif, sans doute.

Donc, je la regarde en lui demandant : "c'est une blague ? Vous avez beaucoup d'humour, Madame".

Vu son absence de réaction et son pâle sourire, il m'a semblé qu'elle manquait d'arguments pour me convaincre. Le mec d'extrême centre a éclaté de rire et a essayé de me fourguer son propre tract, mais non, ça allait, j'avais fait ma blague du jour.

Tout ça pour dire que les campagnes électorales, c'est quand même des moments où on peut bien s'amuser. Quand on est électeur potentiel. Moins quand on l'a dans l'os une fois que les dés sont jetés, hélas.