RESEAUX SOCIAUX
Par Chiboum le mercredi 6 février 2008, 08:00 - All about Chiboum - Lien permanent
Je pense que je vais me retirer des "réseaux sociaux" type Copains d'Antan et Trombino machin sur lesquels je suis inscrite, souvent il y a longtemps.
Au fond, il n'y a eu que peu de retrouvailles positives, aucune n'est allée jusqu'à se voir, jusqu'à vérifier face à face qu'on avait encore des choses à se dire. Et je ne crois pas.
Mais quand j'y pense, c'est assez normal, il ne me semble pas, avec le recul, avoir eu de vrais amis à ces périodes avec qui je ne sois encore en contact de toute façon. J'ai du mal à me souvenir de qui j'étais à ce moment, d'ailleurs. Ce qui est probablement le cas de tout le monde quand le temps passe, quand ce qu'on a été n'est devenu qu'un petit morceau de ce qu'on est.
En revanche, en dehors de la perversion totale du terme "amis" ou même "copains" qui m'escagasse vigoureusement, c'est la porte ouverte à des fantômes auxquels je ne souhaite pas donner de prise dans ma vie de maintenant.
Après tout, sans rien renier de mes souvenirs, la vie c'est ici, aujourd'hui, avec ceux qui souhaitent y participer. Et des envies pour demain.
Finalement, je suis sans doute bien moins nostalgique que ce que je pensais.
Commentaires
C'est marrant car je me faisais la réflexion inverse il y a peu. L'année dernière j'ai retrouvé une copine de maternelle avec qui j'étais allé jusqu'en 5ème, puis la vie jouant son rôle, nous nous sommes perdus de vue. C'était ma petite copine (si, si, à 6 ans, on s'était embrassé, sur la bouche!!!) :-) Certes, comme tu le dis, il y a quelques fantômes, mais c'est aussi sympa de retrouver quelques visages familiers et avoir des nouvelles. Il y a certaines personnes avec lesquelles il peut se passer un an ou 20 ans, on a l'impression de s'être quitté la veille. Je trouve que ces moments sont importants. Mais une grosse différence par rapport à toi : je n'ai pas d'enfant. Et je crois que nos enfants nous incite à regarder maintenant et devant, pas pour nous mêmes, mais pour eux.
Ma mère s'est inscrite sur ce site il y a 4 ans, et elle se faisait la même réfléxion que toi... Jusqu'à la semaine dernière où elle a revu une copine de lycée et elles sont de nouveau redevenues inséparables. En ce qui me concerne, j'ai revu une amie d'enfance avec la sensation qu'on ne s'est jamais quittées, on a pris un chemin similaire en fait. Au contraire, en revoyant à Noël une de mes amies de fac, je me suis dit que nous n'avions plus rien à nous dire en dehors du passé et des souvenirs communs... Je crois que c'est impossible de prévoir, d'affirmer par avance "telle amitié est liée à ce que j'étais et non plus à ce que je suis", puisque l'autre aussi évolue de son côté. En revanche, si la peur des fantômes qui motive l'éloignement, c'est différent. Mais quelque part, c'est peut-être positif d'affronter les fantômes aussi, de se réconcilier avec un versant plus douloureux de soi-même, non ?
Même symptômes, mêmes applications, mêmes sanctions :-) Et tous les jours à l'éternelle question "ehhhh !! mais j't'ai pas vue sur F@ceBOUK" je réponds le même discours que tu viens de faire au dessus. Les vieux fantômes, les amis perdus de vue... non merci je m'en passe totalement !! Si l'on n'a pas gardé contact ce n'est sûrement pas car la poste marchait mal ou le courrier qui se perdait. Nan nan... c'est qu'on n'avait plus rien à se dire. Alors 10, 15, 20 ans après c'est PAREIL !!!
Aucune nostalgie ! La vie est un fleuve... et pour le descendre je ne garde pas de petits cailloux des bords de la rive... mon bateau finirait par couler !! :))
Peu importe ! Tout ça reste des outils et chacun voit ce que ça peut lui apporter. Personne oblige personne à l'utiliser !
Mais c'est ton choix, ta ta ta, ta da
Lo, et puis aussi, quand tu as des vrais amis à retrouver, ça n'est pas tout à fait la même chose que quand ce sont des gens avec lesquels les points communs principaux étaient la fréquentation d'une école :-E
Junko, comme ça dépend des gens pour les belles amitiés, ça dépend des fantômes, on va dire. Il y a peu de gens dont j'étais inséparable, j'étais plutôt quinzième roue du carrosse, en fait...
Leeloolène, quelle sage philosophie !
L'Amoureux, mouarf ! Et ça se discute ? talatata talatata !
Bonjour Madame Chiboum. Sous le soleil de Nanterre, je contemple la Tour Générale qui m'éblouit de sa façade ostentatoire à facettes, moins cinq milliards.
Les amitiés oubliées ne reviennent pas. Des amis qu'on retrouve après des siècles de séparation ne sont pas les amis d'antant, l'étaient-il d'ailleurs vraiment, ce sont les amis d'aujourd'hui, et l'autrefois peut même être une sorte d'écharde dans cette amitié d'aujourd'hui.
En général, les amis d'autrefois ne sont qu'anciens combattants qu'on aimerait bien voir partir en fin de soirée et les cons, ils s'incrustent. Comme un vieux mur qui s'effondre si on enlève l'enduit pisseux qui le recouvre alors que tout semblait bien aller et qu'on croyait procéder à un petit ravalement pas cher (la mésaventure vient de m'arriver, la métaphore est donc hors de prix), les moellons de la fondation de nous doivent rester oubliés dans les bas-fonds de nos souvenirs éteints. Ils ne se sont pas éteints pour rien, et la lumière subite qui les braque va nous donner des vertiges inutiles.
Ne cherchons pas les vieux amis, construisons de nouvelles vies avec de nouvelles gens, et ceux qui restent depuis longtemps font partie de ces nouvelles gens, finalement, puisqu'ils sont capables de nous redécouvrir à chaque nouvelle rencontre, et que nous le leur rendons bien.
Mes amis de classe, de lycée, d'école, inférieure ou supérieure, bac moins douze et bac plus zéro virgule trois... Je joue parfois à ce petit jeu de tenter de m'en rappeler. Oui, m'en rappeler, car ainsi je parlais du temps de ces amis là. Bizarrement, et ce n'est pas étonnant que ce soit bizarre, aucun ne me donne la nostalgie de savoir ce qu'il est devenu; sauf un peut-être trouvé ce matin en me torturant sous la douche, mal réveillé. Un seul dans la foule évanouie, et encore, il avait réapparu sans suite il y a déjà plusieurs années. Mais sans suite, alors bon, poubelle aussi.
Tu as raison de n'être pas nostalgique. A ton âge, il ne manquerait plus que tu le soyes, espèce de vieille d'au moins, ah oui quand même.
Soyes, oui, comme soyeux.
andrem, décidément, tu as des accointances avec mon père qui m'a traitée de vieille pas plus tard qu'hier ! J'ai une seule exception dans le registre ancien ami qu'on retrouve, mais c'est sans doute parce que ce qui nous a séparé nécessitait qu'on se remette d'accord, mais qu'il n'a jamais cessé, pour autant, d'être un ami. Sinon, farpaitement d'accord avec toi.
Et je rigole (pas très charitablement) pour ton mur, ça me rappelle des souvenirs, pour le coup. Avec papa, justement ! (Et si on mettait juste un grand tableau devant le trou ???)
Vu le fantôme qui m'a littéralement explosé à la gueule la semaine dernière, j'aurais tendance à faire comme toi. Mais il y a aussi des gens dont j'ai perdu la trace involontairement, avec ma facheuse manie de déménager et de n'écrire que trop rarement aux gens qui comptent un peu mais pas tant que ca.... Et ces gens là, ils comptent quand même finalement. Ma copine cécile m'a retrouvée sur FB et j'en suis bien contente :-) Donc rien que pour ca, j'y reste. En cherchant un peu plus à me blinder, quand même.
C'est exactement pour toutes les raisons que tu cites, et beaucoup les fantômes aussi, que je ne me suis jamais inscrite sur ces lieux. Cela dit, ça m'amuse de recevoir des nouvelles de personnes perdues de vue, de façon tout à fait détournée. Mais je me sens bien plus libre d'apprendre les choses ainsi et d'en faire ce que je veux plutôt que de devoir figer ça sur internet et risquer de me retrouver avec des gens dont je n'ai vraiment plus du tout envie d'entendre parler ;-) Bonne journée :)
Je m'étais inscrite sur un de ces sites non pour renouer des amitiés solides (celle qui était solide ne s'est pas dénouée) mais parce-que j'aurais bien aimé, par curiosité, savoir ce qu'étaient devenus certains de ceux qui prenaient tant de place dans ma vie à l'époque. Ben je sais pas s'ils sont tous partis élever des chèvres dans le Larzac, mais j'ai retrouvé personne :-/
frederique, oui, en somme, le recul sur toute chose serait une clé ? LOL
Floh, merci, bonne journée à toi aussi, philosophe !
@ Swahili : on est trop vieilles peut-être ? :-E
@ Anne :
Pareil pour moi ! Il y a même des périodes où je n'ai pas envie de me souvenir de quoi que ce soit !swahili, je n'avais pas vu ton commentaire ce matin ! Oui, j'ai remarqué que justement, ceux dont on voudrait des nouvelles sont les grands absents !
Madeleine, tu m'étonnes :-E
@ Madeleine : pourquoi, ils n'ont pas le wifi dans les maisons de retraite ? LOL
Ça ne me tente pas du tout ces trucs là... Les amis d'enfance, d'adolescence, de fac auxquels je tenais, ben je les tiens (et ils me tiennent) toujours ! :))
Quand à celles et ceux dont j'ai pris grand soin de me défaire, je n'ai aucune envie qu'ils me remettent la main dessus au détour d'un clic ! ppppp
Tu sais ce que je pense de ces réseaux "sociaux" qui m'apparaissent loins de tout lien valable... Franchement, les gens qu'on a perdus de vue, c'est souvent avec raison(s).
A lire ton billet, je me rends compte que j'ai conservé mes amis d'enfance ou que j'ai volontairement laissé filé les autres.
L'avantage d'habiter depuis toujours dans la même ville, d'y travailler et d'y avoir toute sa famille c'est que je finalement, j'ai même pu renouer des liens avec ceux que la vie avait éloigné.
Vroumette, oui, ça fait un point d'ancrage ! Mais j'ai tendance à dire comme toi, ceux qu'on laisse filer c'est qu'on a pas forcément si envie que ça de les retenir... (k)
swahili, mouarf !
Heidi, ça paraît simple dit comme ça ! D'ailleurs ça l'est !
Traou, oui, comme tu sais, j'en pense au final la même chose que toi...
Bonjour Anne !
Tout comme je le disais à Traou sur son billet, je suis en train de "plancher" sur un billet sur le thème des media sociaux, et je puise à pas mal de sources directes, y compris dans les commentaires des billets que je peux trouver sur la blogosphère, mais je ne citerais bien entendu ceux-là que si j'obtenais éventuellement l'autorisation de ce faire par l'auteur des billets auxquels je ferais référence (je n'ai encore rien de vraiment rédigé, donc je ne sais pas encore quelle forme cela prendra, mais aujourd'hui, j'ai déjà annoncé mon intention ! d'où ce commentaire par pure correction bien sûr, puisque je t'ai liée).
Merci Otir ! Et bon courage pour ce billet, c'est un sujet complexe !