HOUSE ANATOMY URGENCES CHIBOUMIENNES - LA SUITE
Par Chiboum le mercredi 27 février 2008, 16:27 - All about Chiboum - Lien permanent
Vous ai-je dit que la personne qui m'a annoncé que c'était pour jeudi, mais on ne savait pas quand, c'était un grand blond aux yeux bleus avec un délicieux accent italien, qui a fait irruption dans ma chambre en me disant "bonjour, je suis le Dr Bôgoss, votre chirurgien" ?
Ca ne changeait rien à mon état, fondamentalement, mais c'était mieux qu'un vieux barbon qui pue du bec.
Plus qu'à attendre. Pour échapper à la litanie sans intérêt et péremptoire de ma voisine Berthe, je dors, ou fais semblant. Elle en profite pour passer ses coups de fils à voix très haute et avec haut parleur allumé, une purge, je vous dit. Et s'asperger de parfum façon désinfectant à chiottes.
Un peu après midi et demi, trois infirmières débarquent en me disant "vous passez au bloc dans un quart d'heure" et s'affairent autour de ma tension, de ma température, bref, le grand stress, pour elles comme pour moi.
Et me voilà repartie avec les brancardiers. Je déconne un peu avec eux, puis avec ceux du bloc.
L'anesthésiste arrive, me prépare, on rigole un peu aussi, puis le masque à oxygène, au bout de deux aspirations je me dis que ça ne marche pas du tout ce truc, et puis après, pouf, le noir.
On m'avait dit que je ne me souviendrais pas du premier réveil au bloc. C'est faux. J'ai le souvenir de m'être réveillée avec la sensation de ne pas respirer. A me demander ce qu'ils faisaient puisque j'étais en train de mourir sous leurs yeux. Et puis de basculer sur un brancard.
Salle de réveil, sonde dans le nez, nausées, beurk. Envie de dormir. Heureusement Dr Bôgoss passe vite, les infirmières venaient de m'annoncer que j'allais garder cette putain de sonde jusqu'au lendemain au moins, il me la fait enlever tout de suite au prétexte que ça ne sert à rien et que ça me gêne. C'est sympa, un toubib préoccupé du bien-être de ses patients.
Il m'explique aussi que l'opération était un tout petit peu plus compliquée que prévue, compte tenu du menhir qui se promenait en direction de mon pancréas et de la taille de ma vésicule, mais que je n'avais pas battu son record perso. Et qu'il a pu s'en tenir à 5 petits trous et pas à une ouverture en grand pour y voir plus clair. Que de bonnes nouvelles.
Pendant trois heures je lutte contre les nausées et les malaises. L'Amoureux qui a joué des coudes pour venir me rejoindre me dit des mots gentils, je peine à lui faire comprendre que je suis heureuse qu'il soit là, mais grave dans les choux.
Puis je remonte et je retrouve Berthe qui commence déjà à me saoûler de paroles. L'enfer, c'est les autres. Et les restes d'anesthésiants.
Vendredi, ça tire dur, mon reste de bronchite m'arrache des quintes de toux et je me tiens le ventre en me disant que tout va sauter. Mais ça va. Je me lève.
Maman est arrivée, et vient m'éponger le front à chaque vague nauséuse. On m'enlève ma perf, je mange - peu.
Dr Bôgoss m'annonce la sortie pour le lendemain.
Après les visites, les heures sont longues. Impossible de m'endormir la nuit, une gentille infirmière me donne un truc qui tarde à faire un effet court. Pas grave, je dormirai à la maison.
Et samedi, l'interne débordé nous fait lanterner, L'Amoureux et moi, jusqu'au début d'après-midi.
Retour maison (ouille les dos d'âne !). Je retrouve ma maison, un amoureux et une maman dedans, ma fille dort.
A son réveil, elle me gratifie du plus long câlin de notre histoire, je suis émue, au bord des larmes, de la retrouver.
Elle a compris très vite que je ne pouvais pas la porter et m'explique régulièrement quand elle a envie que je la prenne dans les bras que "a pas bras maman. Maman a malade. Maman a bobo son ventre". C'est à la fois adorable et ça fait un petit pincement. Mais ces jours seront vites passés, et je suis très consciente de la nécessité de m'écouter et de me reposer au maximum.
En ce moment, je passe du temps avec elle le matin (bib, Oggy, se raconter des trucs), puis elle part chez Mary Poppins en me lançant un "bonne journée maman ! A soir !" de grande fille qui m'émeut et me fait rire à parts égales.
Je vaque, je vague, je dors.
Et je la retrouve le soir pour des jeux le plus calmes possibles, juste un peu avant son papa aux journées bien chargées...
En tout cas je vais bien, de mieux en mieux chaque jour, et ravie que ces douleurs soient derrière moi. J'ai mangé plein de choses différentes qui passent bien, dont du chocolat, donc je suis très rassurée. Et j'ai un moral d'enfer, j'ai l'impression presque d'une nouvelle vie qui commence. C'est con.
Ce moral, je le dois à ceux dont je vous ai parlé ici, à moi aussi un peu (!), mais aussi à vos petits mots, ici, par sms, du coin de la rue et du bout du monde.
C'est une force incroyable que d'être bien entourée. Je savoure et j'apprécie. Merci.
Commentaires
Ton com m'a touché à un point que tu peux pas imaginer. Alors oui, c'est d'une force terrible. A déplacer les montagnes. Merci à toi et plein de bisous qui soignent. (k)
Jolie récit. En même temps, je trouve cela terrifiant. Terrifiant parce qu'on a passé des heures ensembles et que j'ignore tout des détails de l'opération. Heureusement qu'il y a le bloug :-/
Tant mieux Naya, si ça t'a fait du bien. Après des années de blog, je suis encore surprise parfois de ces douceurs insoupçonnées. Et merci à toi (k)
L'Amoureux, il faut dire que sur l'opération elle-même, je n'ai pas eu tant de détails ! Et puis aussi, on a été pris dans la tourmente, et puis il fallait quelques jours pour distancier et raconter. Et tu ne m'as pas demandé non plus LOL
Bon, si tu manges tu chocolat, c'est que tu es sur la voie de la guérison, me voilà rassurée. Mais (à part Dr Bogoss) ton récit donne des frissons... Contente de savoir que le moral va (et bientôt une banana split, p'têt bien.... jdc jdr...) :-P (k)
Traou, en même temps, je ne sais pas faire simple, dans le registre médical :)) Mais c'est vrai qu'un truc bénin peut vite devenir quelque chose de potentiellement dangereux, si on y prête garde...
Ah oui, un banana split, un joli projet !
Mon fils vit depuis plus de seize ans sans vésicule et il s'en passe très bien ;-) Bon lui il déteste le chocolat, mais sinon il mange de tout ! Contente pour toi que tu ne souffres plus et profites bien de ta petite fille !
ma chiboum courageuse, c'est bon de te retrouver en forme ! vivement vendredi j'ai hâte ! (k)
raaaaa lalalalala mais c'est quoi aussi cette vésicule qui jouait à Obélix là? :-?
Tiens tu sais on doit avoir le même karma, mais dans une expérience hospitalière pas du tout, glop dont je n'évoquerais rien ici, le fait de voir que la personne qui allait s'occuper de moi serait un sublime docteur blond aux yeux bleus aussi, ça m'a permis de tenir le choc. Et tout pareil, en salle de réveil, il était là, pour me réconforter, extrêmement humain.
Et je trouve tes deux notes hyper émouvantes et trouillantes et tout, et je t'envoie des cargos de gros bisous....
Mais alors, c'était pas un lupus ? ;-) Je suis contente que tu ailles mieux. :-)
Rhalala, mais c'est une saga à ce compte, et bravo d'arriver à prendre tant de distance pour l'écrire ;-) Tu l'as bien mérité, ce docteur Bogoss! Plein de chocolat, plein de rires avec ta famille, plein de réconfort avec ton L'Amoureux, et plein de repos pour toi, prends soin de toi ^^
Valérie, quoi ? Il déteste le chocolat ? Mais comment fait-il pour survivre !! LOL Oui, on s'en passe très bien, visiblement (et tant mieux !)
Nath, moi aussi j'ai hâte, et on va se rattraper de notre dernière soirée où je n'étais pas vaillante (et pour cause !)
Merci a n g e l, et c'est vrai qu'à même hôpital, j'ai pu constater que la différence d'humanité des équipes faisait une grande différence (contrairement à la maternité, les infirmières de nuit étaient absolument adorables, par exemple... si tu vois ce que je veux dire !) (k)
Anna, ouf, non ! Heureusement !
Floh, j'espère bien que la saga est terminée ! Et je peux enfin rire sans que ça tire trop, alors j'en profite !
Est ce que c'est dans toutes les salles de réveil le toubib Bôgoss ? Moi j'avais eu droit à grand brun sublime qui tenait gentiment ma main tandis que je claquais des dents :-PP
Tu es bien courageuse. L'opération, la douleur, les nausées + la mère Berthe, t'as de quoi être fière ! (k) (qui plus est, t'as du bol, paske normalement "pas de bras, pas de chocolat" hein :-E )
heidi, mais c'est la vésicule biliaire qu'on m'a enlevée, pas les bras !
Pour moi, le beau brun qui me tenait la main en salle de réveil, c'était l'Amoureux ! Et merci, toi (k)
Merci à toi de partager avec nous sans pudeur ces moments si difficiles. Bon courage, et un rétablissement le plus prompt possible!
Je me rappelle avoir été endormie par une piqûre. Je ne sais pas si j'aimerais le masque à oxygène ... sauf qu'on ne me demanderait pas mon avis j'imagine :-E
Ah et bonne sieste à cette heure :)
Ouf! Pas drôle tout cela, prends bien soin de toi. Plein de bonnes pensées...
> sophie C: sans pudeur? pas d'accord. ceci dit je plussoie un peu tout le monde. si le chocolat passe, t'es sauvée.
Bien heureuse de voir que tu as retrouvé la forme. Bisous.
Sophie C., ah ben moi qui croyais l'avoir été quand même un peu, pudique... tu me perturbes, là !
Madeleine, à vrai dire je pense qu'il y a une piqûre en plus, parce que trois coups d'oxygène pour une anesthésie de 3 heures et quelques, ça me paraît très court ! Et merci, j'ai bien dormi !
Etolane, merci mille fois, et oui, je me chouchoute !
Merci frederique, ça me confirme qu'on est sur la même longueur d'ondes (si besoin était !). Si tu as envie de passer prendre un thé, toi qui n'est pas loin, d'ailleurs. On mangera du chocolat !
Phany, oui merci, ça va beaucoup mieux, bises aussi (à partager !).
"a pas bras maman. Maman a malade."
Spa moi qui le dit, c'est Super Cro'Mi ! Oserais-tu mettre en doute la parole de ta fille !? LOL
ah ben bippe moi, mais je suis libre que demain (mais me déplace volontiers pour du chocolat :-))
(pour en revenir au coup de la pudeur: pour avoir aussi été opérée sous coelioscopie, je peux t'assurer, Sophie, qu'elle nous épargne les détails les plus gores :-( )
Mouarf heidi, heureusement pour toi, je peux rire aux éclats sans que ça fasse mal, maintenant ! Alors équipée d'un dico Cro-Mignonnesque ça veut dire : Maman ne peut pas me porter dans ses bras, mais crois-moi, ils sont toujours là !
Fred, ben oui, demain si tu veux ! Ou la semaine prochaine si tu es plus dispo ?
je t'envoie un ptit mail (k)
J'ai toujours pas regardé Dr House mais je suis sûre que ça me ferait moins palpiter que ton récit ! Contente que tu aies retrouvé le moral (k)
Et bien soulagée que tout se soit bien passé et que tu te portes de mieux en mieux. Plein de bizoux et un très bon rétablissement.
Reçu et répondu, frederique !
swahili, ah les beaux yeux du Dr House sont captivants, quand même ! Oui oui, le moral va bien ! Merci ! (k)
Merci Marie, j'y travaille ! (k)
Des bises pour toi ! (k) Moi ce qui m'a fait froid dans le dos, c'est la voisine de chambre, je l'imagine terrifiante comme dans les films noir et blanc, genre "Le Corbeau", brrrr! Soulagée de te savoir sur la voie chocolatée des fous-rires de convalescence !
Bon tu peux manger du chocolat tu es sauvée !!! sérieusement repose-toi et profite de ta convalescence. Pourquoi les docteurs beauxgosses n'officient jamais dans les hôpitaux où j'erre ?
samantdi, elle était beaucoup moins belle qu'une héroïne Hitchkokienne ! Oui ça va beaucoup mieux, merci et (k) à toi !
sophie, oui, ouf ! Alors là, sinon, j'peux pas te dire. Mais c'était une bonne surprise, en tout cas !
Bah, je voulais surtout dire que c'était généreux de prendre le temps de partager avec nous l'émotion particulière des retrouvailles, avec justesse comme toujours ^^
Sophie C, merci, mais ça m'est utile à moi aussi, pour "digérer" l'événement, si j'ose dire LOL
Nan, Anne les problèmes de digestion, c'est au chocolat que tu les dois :-p
Damned, frederique, dire que je me demandais si j'étais suffisamment en forme pour te faire des cookies recette "Friends" ?!! :))
A défaut d'avoir pu t'envoyer des bises d'encouragement pour l'opération, ce sont des tonneaux de bisous qui s'envolent pour ton rétablissement.
Vroumette, tes bonnes ondes m'accompagnent toujours, de toute façon ! Merci !
Au moins tu ne fabriqueras plus de cailloux et tu pourras manger tout le chocolat que tu veux. Bon rétablissement !