Je les ai regardés hier, s'agiter en tous sens, il devait y avoir une lueur d'incompréhension au fond de mes yeux.

Je disais avoir l'impression d'être partie pour quelque chose de nouveau, après cette opération, au sens de : me refaire une santé, de belles nuits, une énergie de nouveau au rendez-vous. Je me suis laissée surprendre par un sentiment de vide total face à la vanité de l'entreprise, face à l'affolement de gens très stressés et qui adorent l'être, stress qui me laisse indifférente.

Il ne faut pas (trop). Bien sûr, il faut se ménager, bien sûr, il faut savoir avoir du recul. J'ai bien peur d'en avoir trop pour le moment, j'ai bien peur de m'être mise de côté et de ne pas complètement remonter dans le wagon parce que... je n'en ai pas très envie.

L'Amoureux me disait qu'au bout d'un certain temps, je me serais lassée des journées sous la couette à bouquiner. Il m'aurait fallu du temps ! Mais oui, bien sûr, je me serais ennuyée, peut-être, un jour. Sans parler du manque à gagner.

Alors je me dis qu'il faut positiver ce détachement du moment. En profiter pour se poser de bonnes questions : continuer ? faire autre chose ? quoi ? de quoi j'ai envie ? quel est le prochain coup à prévoir ?

J'ai eu de la chance, relativement, dans ma vie professionnelle : chaque fin de quelque chose a débouché sur un nouveau projet. Sans que j'aie à m'agiter trop fort ni à me désespérer pour y arriver. En même temps, ce qui me faisait vraiment rêver, c'était autre chose. Faire de la radio, écrire.

Aujourd'hui, il faut sans doute que je force un peu le destin. Que j'anticipe sur la prochaine mauvaise fortune, que je sache vers quoi aller.

Je vous le dis tout net : ça serait beaucoup plus simple si j'arrivais à sortir un best-seller par an (allez, tous les deux ans...). En plus on m'inviterait à la radio pour en parler.