UN CERTAIN DETACHEMENT
Par Chiboum le mardi 11 mars 2008, 08:00 - All about Chiboum - Lien permanent
Je les ai regardés hier, s'agiter en tous sens, il devait y avoir une lueur d'incompréhension au fond de mes yeux.
Je disais avoir l'impression d'être partie pour quelque chose de nouveau, après cette opération, au sens de : me refaire une santé, de belles nuits, une énergie de nouveau au rendez-vous. Je me suis laissée surprendre par un sentiment de vide total face à la vanité de l'entreprise, face à l'affolement de gens très stressés et qui adorent l'être, stress qui me laisse indifférente.
Il ne faut pas (trop). Bien sûr, il faut se ménager, bien sûr, il faut savoir avoir du recul. J'ai bien peur d'en avoir trop pour le moment, j'ai bien peur de m'être mise de côté et de ne pas complètement remonter dans le wagon parce que... je n'en ai pas très envie.
L'Amoureux me disait qu'au bout d'un certain temps, je me serais lassée des journées sous la couette à bouquiner. Il m'aurait fallu du temps ! Mais oui, bien sûr, je me serais ennuyée, peut-être, un jour. Sans parler du manque à gagner.
Alors je me dis qu'il faut positiver ce détachement du moment. En profiter pour se poser de bonnes questions : continuer ? faire autre chose ? quoi ? de quoi j'ai envie ? quel est le prochain coup à prévoir ?
J'ai eu de la chance, relativement, dans ma vie professionnelle : chaque fin de quelque chose a débouché sur un nouveau projet. Sans que j'aie à m'agiter trop fort ni à me désespérer pour y arriver. En même temps, ce qui me faisait vraiment rêver, c'était autre chose. Faire de la radio, écrire.
Aujourd'hui, il faut sans doute que je force un peu le destin. Que j'anticipe sur la prochaine mauvaise fortune, que je sache vers quoi aller.
Je vous le dis tout net : ça serait beaucoup plus simple si j'arrivais à sortir un best-seller par an (allez, tous les deux ans...). En plus on m'inviterait à la radio pour en parler.
Commentaires
Tiens, ça m'arrive souvent, cette impression de ne pas être montée dans
le même wagonla même voiture que les autres! Ben ça me fait peur, j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à remonter dans le train en marche!Un jour ma santé m'a dit qu'écrire je n'avais plus que ça. Alors j'écris. Mais hier je faisais le point dans ma tête des "copains", ben c'est clair: jamais je ne ferai ce que certains ont fait pour avoir leur nom sur la couverture d'un livre. Tant pis si ça ne m'arrive jamais. Je continue à écrire, je fais ma besogne et puis verra bien qui verra s'il y a quelque chose à voir.
c'est pas envisageable de repasser à un mi temps, voire un 80%? Ca te permettrait de souffler, et ca peut se négocier pour raison de santé, ptet (ce qui voudrait dire complément de la sécu, donc perte financière pas énorme énorme dans un premier temps). Enfin je dis ca je dis rien, j'ai été la première à renoncer à mes rêves de grandeur pour céder à la raisonnablitude :-(
Raphaëlle, peut-être que c'est ça, la vie, chercher son wagon ? (Et en plus, des fois, faut changer en cours de route, la preuve...).
Naya, oui, et toussa, comme tu dis !
frederique, objectivement, je n'ai pas de problème de santé qui justifie ça ! Même si j'arrive à leur faire un peu pitié, pas assez pour arnaquer la sécu ! ^^
Pour rebondir sur Frédérique, si je peux me permettre cette familiarité, le cas de madame Chiboum semble ressembler à une situation de tout ou rien. Ou bien elle remonte dans le train en marche et retrouve le rythme des bruits de boogie, de woogie-boogie, ou bien elle retombe sur le ballast, et marche de ses propres ailes (mais si mais sic).
Mais ce n'est pas bon pour la santé de rester accroché à la rambarde pendant que le train accélère, surtout qu'aujourd'hui il n'y a plus de marche-pieds ni de rambarde et que le train roule à 320 kilomètres à l'heure.
Ah, nous revoilà au temps du lâché prise ... lâchera, lâchera pas ? ... Ah oui, le coup du best seller j'y pense aussi, histoire de me dire qu'un jour je pourrai être propriétaire de mon chez moi et ne plus me soucier du moment ou je serais vieille et impotente ... Mais en fait, j'y pense peu au moment ou je serais vieille et impotente ... Alors cigale ou fourmis ? (k)
Je crois que tu souffres d'un nouveau symptôme... Le symptôme du "retour". Retour au bureau après s'en être détaché de manière totale pendant une certaine période plus ou moins longue... dans ton cas une hospitalisation et une rémission.
Après avoir totalement coupé avec cette "fournaise" il est fréquent d'avoir l'impression d'être en décalage complet de l'agitation des collègues... Et là... hop... premier jour on se remet en question. On se dit qu'on n'est pas "vraiment comme eux"... qu'au fond on a envie d'autre chose… qu’on changerait bien de boulot, de rythme, d’implication… Deuxième jour, on y pense encore mais un peu moins car l'agitation a repris... Au bout d'une semaine... on a presque oublié ses bonnes intentions de "tout changer"… et on est comme les autres… dans le même wagon et au même rythme !
Je l'ai toujours dit... le travail annihile les bonnes idées et les envies personnelles :) Arffff… Seul le détachement par les vacances, les repos (forcés ou non), les déplacements permettent de « faire le point » !
Courage ma belle… les retours c’est toujours hyper hyper dur… et je ne le sais que trop !
Et puis la radio et l’écriture… dis tu veux que je te prenne en stage quelques jours ?? Lol !
andrem, t'as raison, c'est pas bon pour la santé...
luciole, tu notes que ça a empiré avec la maternité, toi aussi ?
Leeloolène, râté, c'est pire aujourd'hui qu'hier. Et sinon, radio, écriture, j'ai donné un peu, mais ça ne nourissait pas la smala, hélas.
C'était une image sur le "hier" "aujourd'hui" "demain"... :) pas un effet de dates exactes... Se remettre dans le bain... c'est comme ça qu'ils disent :) Plus tu les regarderas s'agiter... plus tu créeras un fossé énorme entre toi, ton rythme et ce que tu ressens... et leur "tête dans le guidon" ! Et moins tu auras envie de replonger :s
Courage. Et puis si vraiment tu t'y remets pas... eh bien... hop... une grande décision !! Eh eh ! comme si c'était aussi simple :)
un best-seller seulement tous les deux ans ce serait mieux, sinon tu n'aurais plus le temps de tenir ton blog. Et puis il serait à craindre que la qualité s'en ressente et tu ne veux pas devenir Guy des Cars :)
leeloolène, oui, comme tu dis, si c'était aussi simple :-E
tirui, tu as raison, je ne veux pas devenir Guy des Cars. :))
ben au moins guy des cars était riche, n'avait pas de souci d'intendance, et faisait ce qui lui plaisait. Je dois avouer que je l'envie plus que je ne le dénigre.
frederique, l'anti Van Gogh, en somme !
Ca me fait cet effet la chaque fois que je pars en Afrique.
Pourquoi toute cette agitation? Ces vetements de luxe? Ces horaires? Croient-ils vraiment que tout ca est si important?
drenka, oui, le pire, c'est qu'ils y croient vraiment, pour certains d'entre eux...
aaaargh, je savais bien que j'aurais dû passer prendre le café l'autre jour !
Rien que pour t'inciter à écrire…
Bon, d'accord, il ne restait que 3 jours avant la reprise, mais bon… tu pouvais écrire très très vite, hein !
"Rien ne sert de courir il faut partir à point" disait un gars qui ne vivait pas en région parisienne
Et tu veux pas élever des ânes ? :-E
Ceci dit diminuer son temps de travail au bureau pour prendre plus de temps pour d'autres activités, pourquoi pas. Si financièrement c'est possible,et si ton poste s'y prête, c'est une option à envisager. Une de mes amies est passée à mi-temps pour pouvoir reprendre des études à la fac (en histoire). Double bénéfice , elle se sent revivre en faisant un truc dont elle rêvait et elle garde le contact avec tout son petit monde professionnel auquel elle est quand même bien attachée.
Fabrice, de nobles tâches t'attendaient, mais ça n'empêche pas de programmer à une date ultérieure ! T'es bon, toi, pour lever les blocages ?
Heidi, financièrement, et pragmatiquement, c'est compliqué, mais trouver du temps, on doit pouvoir. C'est activer le déclic qui me pose soucis, en matière d'écriture, en tout cas...
Je pense qu'on se pose tous ce genre de questions au moins plusieurs fois dans sa vie ! Après il faut savoir aussi un peu relativisé, qu'on ne travaille pas dans une mine ou on n'est pas obligé de se réveiller à 4h du mat. Bref, on est des petits veinards même si on peut toujours se dire qu'on pourrait avoir mieux.
L'Amoureux, oui tu as raison, bien sûr !
Je soutiens l'Amoureux. J'ai d'ailleurs une citation d'un grand philosophe qui va également dans son sens :
C'est pas l'usine, c'est pas la mine (mais ça suffit pour se faire la belle)
Hum.
sLeAbO, à propos d'usine, t'es en grève de billets, toi ? Pourtant tu dois en avoir, des choses à raconter...
Euh... je ne connais que trop cet état !!!
Ce recul si net... que vous observez les choses avec distance et ne vous sentez plus d'attaque à y mettre de l'énergie!!!
J'ai eu (j'ai toujours, je crois...)cette sensation à mon retour du Brésil récemment (oups!), cette sensation de "allez,je laisse tout tomber", je change de vie, "je fais ce qui me plait maintenant".
Ca vous embarque d'un seul coup, vous vous mettez à éplucher les sites d'emploi, à rédiger quelques lettres de motivation bien motivées... à signifier à vos réseaux que "oui, voilà, pourquoi pas..." !
Je te souhaite plein de courage et de clairvoyance pour arriver à ce qui te correspond alors... et je te re (k)
Hè ho hè hein. bon, ho. ;-))
Smily, y a puka, alors !
sLeAbO, oui, toutafé !
première visite sur ton blog. J'aime bien le ton dans lequel je me retrouve. Un détail me tire l'oeil : Réussir à trouver une nouvelle opportunité quand on quitte une situation, c'est rarement une question de chance. tu le dis toi même en te mettant au travail sur l'avenir. C'est pas de l'héroïsme, c'est la vie...
Merci beaucoup pour ce sympathique commentaire, Christophe
A la réflexion, Chiboum, j'ai peur de t'apporter une bonne et une mauvaise nouvelle.
Ecrire, oui, toujours et sans cesse. Il faut le faire et si la plume te chatouille, vas-y, gratte. Jusqu'au sang, jusqu'à l'os. Nous sommes ici ainsi, tous.
C'était la bonne nouvelle.
Mais il ne faut pas cesser non plus de mettre les mains dans le cambouis du quotidien de la sueur de son front, l'usine infernale, la mine instable, la carrière surchauffée, la machine à café qui tue.
Si nous ne le faisons pas, qu'écririons-nous? Des poèmes avec des fleurettes et des papillons? Des histoires d'infirmières et de chirurgiens? Des petits cœurs roses avec des perles de nacre?
Pourquoi pas d'ailleurs, il est de beaux papillons et des perles magiques, et je connais un couple de mes amis qui sont infirmière et chirurgien et tout va bien, mais bon, c'était la mauvaise nouvelle.
Alors surtout, accroche-toi bien fort à ta machine à café.
andrem, si tu savais ce que j'ai eu comme poisses de machines à café ces deux derniers jours, tu ne dirais pas ça !