Ca y est, la ligne 13 s'achève à un jet de pierre (ou de bus) de chez nous.

J'ai inauguré ce tronçon tout neuf hier, et en dehors du fait qu'il fait toujours une chaleur insupportable dans le métro, et que les hauts parleurs de la sation Les Courtilles sont un peu bizarres ("en raison d'un chreopseruepsjepsourpz la ligne 13 sera perturbée entre jcvzejiomzrjpozjf et cfdopzjaopjteozrjtz" !!), j'ai été frappée par l'évolution bobo-esque du trajet.

Nos stations voient entrer et sortir une population bigarrée, boubous et djellabas se mêlent aux jeans, casquettes et imprimés légers d'été. En revanche, dès qu'on passe le pont et qu'on entre dans Clichy, ça devient de plus en plus bourgeois-bohèmes, reflétant sans doute l'évolution de la population aux portes de Paris, puis des anciens quartiers populaires.

J'en déduis qu'avec ce nouveau transport, par chez nous aussi, ça va changer, sans doute assez vite. Je n'arrive pas vraiment à m'en réjouir, dans notre quartier en tout cas, le métissage est réussi, fonctionne bien. Mais que faire contre la vitesse de désassimilation de l'agglomération parisienne qui pousse ses murs ? Rien sans doute, si ce n'est préserver tant que possible notre îlot.

Sans grand rapport, il y avait à côté de moi dans le métro deux jeunes sourdes qui parlaient en signes, je trouve résolument, hors de toute considération sur les handicaps quels qu'ils soit et les exclusions qu'ils engendrent, que ce mode de communication est joli et poétique à regarder.