Cro-Mignonne a vécu bien des aventures, cet été, dont des trajets en voiture parsemés d'étapes.

Nous lui avions acheté, en prévision des dites étapes, un matelas gonflable couvert de suédine toute douce, le tout rose, pour coller avec le reste de sa panoplie de princesse.

Mais le premier soir, notre lit était si grand que L'Amoureux a décidé de lui faire commencer sa nuit dans cet immense couchage. Bien évidemment, au moment de notre coucher, il n'a pas voulu la mettre sur son matelas, et elle s'est retrouvée entre nous.

Je le soupçonne d'assouvir son envie de bébé qui vient faire un câlin, alors même qu'elle adore dormir dans son lit, qu'elle n'aime pas le partager et qu'elle ne vient JAMAIS nous réveiller au petit matin (d'ailleurs elle se réveille après nous !).

Bref, malgré la largeur du lit, la demoiselle gigotait et me collait ses pieds dans les côtes et je peinais à trouver le sommeil, contrairement à son papa benoîtement endormi de l'autre côté.

Quand, sur le coup de trois heures du mat, patatras ! Elle avait profité de ma somnolence pour effectuer une reptation endormie vers le pied du lit, dont elle est tombée la tête la première. Hurlement, vomito de contrariété, rinçage, changement de tenue, je la met cette fois sur son matelas, dont la hauteur proche de celle de son lit habituel permet d'éviter les mauvaises surprises.

Une heure après, je ne dormais pas, inquiète de son souffle et des possibles conséquences de sa chute (qui a dit "mère excessive" ?!!), et à l'entendre remuer, je lui demande dans un souffle si elle, elle dort. "Non maman".

"Tu veux revenir dans le grand lit ?"

"Oui maman".

La voici donc grimpée, et pleine d'expérience, cette fois, elle s'est cramponnée à moi et ce pour le reste de la nuit.

J'ai donc fort peu dormi et ai pesté longtemps sur la force de ses petits doigts agrippés à mes seins. Ouch.

Et en même temps j'ai vibré d'un plaisir tout mammifère à la force qui attachait à moi ma toute-petite, descendante du singe sans conteste, tellement collée à moi et toute confiance en ma capacité à la protéger...

Elle grandit vite, par ailleurs, et nous tâchons de suivre son rythme, en prévision de sa rentrée à l'école l'an prochain. Alors avec tous mes paradoxes de maman fatiguée, je profite et je savoure tant que je peux les restes de bébé-itudes qui disparaissent si vite...