C'est ça que je voulais faire. De la radio.

Après ma maîtrise, j'avais rempli le dossier d'un troisième cycle réputé. Malgré ma mention (très bien) qui se trouvait également être mon seul titre de gloire scolaire, et une expérience fabuleuse en radio locale, je n'ai même pas eu le droit de passer le concours.

La te-hon.

Je me souviens, on regardait les résultats sur le Minitel. On était en vacances et on est descendus à la plage, cette fin d'après-midi où j'ai su que je n'irai pas faire ce troisième cycle, avec Papa qui m'a consolée de son mieux. Je me souviens de ce dont on a parlé ce jour-là, en regardant la mer.

Bref.

De toute façon, j'ai bien fait de ne pas le faire, ce troisième cycle tourné sur l'information. Moi, c'était pas les actualités, qui me plaisaient, c'était d'animer (comme dans : donner vie) une émission qui fait du bien à écouter. Qui fait des petits bonheurs dans les oreilles.

C'est râté.

L'Amoureux me dit d'aller faire un CIF (de la couichine), mais ça reste la même chose, je ne veux pas passer des mois à papoter la géopolitique, moi, je veux parler des choses qui font du bien à la vie, pas qui la rendent triste comme des nouvelles sans fin.

L'Amoureux me dit de faire ma propre radio sur internet, mais ce dont j'avais envie, c'est de l'ambiance des studios, des fous rires et quintes de toux à maîtriser juste à temps avant le rouge au dessus de la porte, des signes qu'on se fait en silence, des mots qui s'échangent. Pas un truc à faire tout seul.

Mais L'Amoureux me pousse et au moins, ça me fait plaisir.

Comme me font plaisir les invitations de Gaëlle Renard sur sa radio des papas et des mamans (pas de nôtres, de nous, les parents). Parce qu'en plus, sans la connaître pour de vrai, je me sens complice avec elle et je passe de jolis moments qui me rappellent comme j'aime ça, causer dans la radio. Avec une pointe de nostalgie pour relever le goût.