Juste pour la journée d'hier, ce sont 2.400 "emplois" supprimés par quelques entreprises.

Pour moi, ce ne sont pas que des "emplois", au sens comptable du terme. Ce sont 2.400 personnes qui vont se retrouver sans travail, et partant, avec des moyens de subsistance encore réduits.

Ce sont 2.400 personnes qui vont rejoindre ceux qui ont déjà perdu leur boulot. Sans certitude d'en retrouver un. Quand la crise génère le manque d'emploi et s'ajoute au peu de qualifications, à l'âge, au nom de famille ou à je ne sais quel critère qui fera qu'il sera toujours plus dur de trouver du travail.

Même si sortie de crise il y a, si c'est pour repartir sur un monde identique, que ferons tous ces gens ? Cette masse de gens qui auront été sortis du "système" et dont on leur aura confisqué les clés ? A quoi ça sert, si c'est pour refaire la même chose et laisser à chaque fois un peu plus de monde sur le carreau ?

Le travail, me semble-t-il, sert de moins en moins à faire tourner l'économie et à nourrir les gens. On dirait que toute cette "richesse" s'en va grossir des capitaux lointains, irréels. Et que l'humain, dans sa grande majorité, n'y est vraiment plus qu'une variable d'ajustement.

Que se passera-t-il quand de plus en plus de gens ne participeront plus à cette mécanique ?

Je rêve d'un monde où il existerait autre chose. Qu'on s'invente un univers où le pointage à heures fixes pour une durée de travail légale ne sera pas la seule et unique façon de survivre, en se battant pour obtenir un minimum au passage.

Où l'échange d'humanité et entre humains sera plus fort que le reste.

You may say, I'm a dreamer...

(En attendant, quand Cro-Mi m'a demandé où j'allais ce matin et qu'elle m'a donné des pièces de sa caisse enregistreuse à ma réponse : "je vais travailler, pour gagner de l'argent pour faire les courses et parfois des cadeaux pour toi", mon coeur s'est tordu. De bonheur et d'une sourde angoisse à la fois).