Des mots et de la cuisine
Par Sacrip'Anne le jeudi 30 juillet 2009, 08:32 - All about Chiboum - Lien permanent
Ce matin, en accompagnant Cro-Mignonne au centre de loisirs, deux animatrices me sautent dessus pour me demander quel est mon secret pour que ma fille parle aussi bien.
Diantre. Il faut donc un secret ?
Je leur réponds que je n'en sais rien, qu'elle est entourée de bavardes depuis toujours et dans un milieu assez adulte, et voilà. Mais est-ce que vous lui parlez comme à une adulte ?
Euh... oui et non. Je lui parle comme à ma fille, je pense que j'ai adapté le débit à sa capacité de compréhension, il y a eu du bébé langage et des phrases complexes de tous temps, je ne me suis pas fait de religion, à vrai dire.
C'est vrai qu'elle parle bien et qu'elle a commencé très tôt, mais je me suis toujours dit qu'il en était de ça comme du reste : certains démarrent le langage quand d'autres marchent (en fait elle a marché simultanément, mais elle n'était pas très vive sur la propreté, ni sur la sociabilisation)... Bref, je ne me suis jamais posé la question du pourquoi. C'est comme ça, ça lui convient et à nous aussi, voilà.
Je me suis assise avec elle, comme hier (moins son Papa qui est parti aux horreurs ce matin) et on a pris un livre pour se dire au revoir.
Alors une nuée d'enfants, une petite dizaine, s'est installée autour de nous pour venir écouter. Je disais par mail à un blogami ce matin que ça avait quelque chose de magique, que tant que les enfants aimeraient qu'on leur raconte des histoires, il y aurait de l'espoir pour le monde.
En tout cas j'étais émue de cette ribambelle multicolore, avec des dentitions variables et des sourires immenses qui nous cernaient.
Et puis en arrivant je tombe sur le billet de Pablo. (Je tombe, mais sans entorse, cette fois. Huhu)
Pablo nous parle de gazpacho et d'un livre de cuisine, sorte de bible obligée de l'apprenti cuisinier espangol.
Ca m'évoque la "Cuisinière Provençale".
Une bible familiale, centenaire, et dans laquelle nous puisons recettes et inspiration génération après génération. Papa l'a offert à L'Amoureux (pas parce qu'il est jaune, hinhin !), un peu comme un gage d'entrée dans la famille, je soupçonne.
Cro-Mi adore aller le prendre dans les étagères, à cause de sa couleur, je suppose, et nous raconte d'improbables recettes de cuisine.
Improbables, mais à peine moins que les originales, puisqu'elles sont à peine (si ce n'est pas du tout ) modernisées.
Pour parodier, ça donne à peu près "chauffer le four à pain à la température requise. Mettre un bon peu de ceci et un chouïa de celà et cuire jusqu'à obtenir le résultat attendu".
Un peu exagéré, mais à peine.
Dans les recettes, comme dans les histoires, on transmet tant.
Sans doute pour ça que j'aime lire des histoires et faire à manger à ceux que j'aime.
Commentaires
Le gazpacho, pour ses ingrédients, pourrait bien être un plat du Sud de la France... Lors de mon prochain passage à Marseille, je chercherai "La Cuisinière Provençale". (Comme ça, un jour, on pourra transmettre deux bibles de cuisine à notre fille). D'ailleurs, c'est dommage que ta cro-mi ne parle pas le Vietnamien aussi.
Envoie moi ton adresse, Pablo, on va voir ce qu'on peut faire ! (Je sais que tu me l'as déjà envoyée, mais Cro-Mi adore déchirer les enveloppes, dessiner dessus, etc !!!) ;-)
PS : pour le vietnamien, je suis bien d'accord. Elle se rattrape avec quelques mots d'iranien !
Ah, ben alors, c'est ptet a Cro-mi que je devrais demander quand on me demande de mettre du scratchouk dans un gros patillon et de le degloisiller jusqu'a obtention d'une poigrance homogene?
(les mots sont inventes, mais de tute facon pour moua les vrais mots sont un total mystere)
drenka : La voile devrait te plaire aussi. Mirsoufflez les artibants ! Drissez les escabèches ! Souquez les artibuses!
Ah ben dis, pour la sociabilisation, elle s'est quand même bien rattrapée non, pour avoir voulu aussi facilement que ça aller au centre de loisirs une journée entière??
Et j'ai eu tout plein de frissons quand tu as dit que tu prenais "un livre pour dire au revoir" et que tant d'enfants aiment qu'on lise une histoire. Ca doit me rappeler des choses, ou beaucoup m'émouvoir, j'étais de celles qui avaient la sensation que l'histoire du soir était le moment béni de la journée.
C'est un splendide billet. Qui me fait plaisir, après t'avoir lu chez quelqu'un d'autre, où tu avouais avoir pleuré comme une cascade à votre séparation ;)
Bises!
Je crois (j'espère ?) que les enfants aimeront toujours qu'on leur raconte des histoires...
Joli billet d'amour :kiss
(c'est bientôt le départ ??)
drenka, ça ajoute de la poésie à l'affaire ! Je suis sûre que Cro-Mi t'aiderait (invention du jour : le poussiéreux pour le plumeau !)
sLeAbO, ah oui, ça c'est exotique !
Floh, elle s'est un peu ravisée, quand même, elle n'a fait que deux demi journées !
Ca m'a fait la même chose, les mistouflets et leurs histoires. Contente que ça soit contagieux. Et merci !
Véro, oui, j'espère ! Départ mardi.
Pablo, Anne, je vis à Aix...
S'il faut partir en mission à travers la Provence pour vous trouver cet ouvrage, no problem ...
Fauvette, décidément, l'antispam a une dent contre toi... désolée... Mais oui, elle est !
Merci smily, mais je ne suis pas inquiète pour le trouver !!! Il est sur Amazon :-) Et puis la provence, j'y serai dans quelques jours, enfin !
Pour moi l'histoire du soir était un truc élémentaire et qui allait de soi au moins autant que le dîner et le bain en rentrant qui de la crèche ou de la petite école qui du boulot. Et puis un jour une amie qu'on hébergeait et qui est prof de français s'est extasiée comme s'il s'agissait d'un principe éducatif rare. J'en étais restée estomaquée (et triste encore, comme de la mère d'élève qui au conservatoire clamait qu'elle n'aimait pas du tout la musique qu'elle préférait s'en passer (elle parlait en gal et pas des essais maladroit de son enfant)).
Anne, smily : mais moi aussi j'irai en Provence, de nouveau, le mois prochain... ! Bon, continue par mail...
Tu seras où Des fois que ce soit pas loin pour un tiot bisou
Gilda, oui, pour moi aussi ça va de soi. C'est triste cette histoire que tu racontes, et étonnant de la part d'une prof de français, dis donc !
Pablo, mail reçu !
smily, Sainte Maxime !