Ce matin, en accompagnant Cro-Mignonne au centre de loisirs, deux animatrices me sautent dessus pour me demander quel est mon secret pour que ma fille parle aussi bien.

Diantre. Il faut donc un secret ?

Je leur réponds que je n'en sais rien, qu'elle est entourée de bavardes depuis toujours et dans un milieu assez adulte, et voilà. Mais est-ce que vous lui parlez comme à une adulte ?

Euh... oui et non. Je lui parle comme à ma fille, je pense que j'ai adapté le débit à sa capacité de compréhension, il y a eu du bébé langage et des phrases complexes de tous temps, je ne me suis pas fait de religion, à vrai dire.

C'est vrai qu'elle parle bien et qu'elle a commencé très tôt, mais je me suis toujours dit qu'il en était de ça comme du reste : certains démarrent le langage quand d'autres marchent (en fait elle a marché simultanément, mais elle n'était pas très vive sur la propreté, ni sur la sociabilisation)... Bref, je ne me suis jamais posé la question du pourquoi. C'est comme ça, ça lui convient et à nous aussi, voilà.

Je me suis assise avec elle, comme hier (moins son Papa qui est parti aux horreurs ce matin) et on a pris un livre pour se dire au revoir.

Alors une nuée d'enfants, une petite dizaine, s'est installée autour de nous pour venir écouter. Je disais par mail à un blogami ce matin que ça avait quelque chose de magique, que tant que les enfants aimeraient qu'on leur raconte des histoires, il y aurait de l'espoir pour le monde.

En tout cas j'étais émue de cette ribambelle multicolore, avec des dentitions variables et des sourires immenses qui nous cernaient.

Et puis en arrivant je tombe sur le billet de Pablo. (Je tombe, mais sans entorse, cette fois. Huhu)

Pablo nous parle de gazpacho et d'un livre de cuisine, sorte de bible obligée de l'apprenti cuisinier espangol.

Ca m'évoque la "Cuisinière Provençale".

Une bible familiale, centenaire, et dans laquelle nous puisons recettes et inspiration génération après génération. Papa l'a offert à L'Amoureux (pas parce qu'il est jaune, hinhin !), un peu comme un gage d'entrée dans la famille, je soupçonne.

Cro-Mi adore aller le prendre dans les étagères, à cause de sa couleur, je suppose, et nous raconte d'improbables recettes de cuisine.

Improbables, mais à peine moins que les originales, puisqu'elles sont à peine (si ce n'est pas du tout ) modernisées.

Pour parodier, ça donne à peu près "chauffer le four à pain à la température requise. Mettre un bon peu de ceci et un chouïa de celà et cuire jusqu'à obtenir le résultat attendu".

Un peu exagéré, mais à peine.

Dans les recettes, comme dans les histoires, on transmet tant.

Sans doute pour ça que j'aime lire des histoires et faire à manger à ceux que j'aime.