L'enfance est une période où s'alternent nuages roses de bonheur parfaits et enfers nerveux.

Après la semaine dernière agitée de caprices divers et de punitions ô combien mal vécues (c'est vrai, ça, une princesse royale ne peut être punie, même par ses parents, tout le monde sait ça !), nous sommes revenus à une cohabitation harmonieuse, pleine d'amour, et chacun de nos moments partagés avec Cro-Mi est parsemé de pétales de roses.

Tout ça pour dire que parmi les bonheurs ineffables de la vie avec des enfants, il y a les trouvailles linguistiques.

J'adore les conjugaisons erronées, mais pleines de logique du genre "j'ai prendu" ou "en va toi".

Comme ma fille est une pipelette et qu'elle ose tout, on en entend toute la journée.

Mais elle est aussi prolifique en expressions imagées. Je sais je devrais noter.

En l'occurrence, depuis qu'on est allés à Thoiry, elle appelle mon fameux manteau qui tient chaud "ton ours".

L'autre soir le manteau avait chu de son porte-manteau, à quoi je m'étais dit qu'il ne tomberait pas plus bas que le panier qui l'avait reçu. Le lendemain matin, elle me dit comme ça "tu sais maman, il faut que tu ramasses ton ours !"

J'ai mis quelques secondes à comprendre. Elle, très sûre d'elle "mais si, maman, tu sais, ton ours !".

Dans les choses pour lesquelles elle ne tient pas de moi, elle est plutôt ordonnée, assez conditionnée par son père et sa Mary Poppins.

Le soir de la chute de l'ours, nous attendions un ami pour dîner. Quand elle a entendu l'interphone sonner, elle était en train de colorier par terre dans notre chambre.

Aussitôt elle a bondi sur ses pattes de derrière, a ramassé ses feuilles, ses crayons, en s'exclamant "oh, il faut que je range, il ne peut pas voir ce bazar, c'est une catastrophe".

Je jure que c'est la phrase exacte, à part catastrophe qu'elle prononce catascrophe.

J'en suis restée comme deux ronds de flan.

3 ans et demi, des fois, c'est chiant, mais qu'est-ce qu'on rigole à l'entendre !