Maternitude(s)
Par Sacrip'Anne le vendredi 12 février 2010, 07:50 - All about Chiboum - Lien permanent
La sortie du livre d'Elisabeth Badinter n'en finit pas d'agiter les esprits.
Et pas n'importe lesquels, ceux des mères "pasionarias" à qui il en faut bien peu pour s'enflammer.
Alors, d'un côté, les mères dites (de façon extrêmement caricaturale) féministes, qui ont osé dire non au nibard esclave, osé continuer à travailler, osé se faciliter la vie à coups de petits pots sataniques du commerce (vous noterez que pour un public sensible, on est pas loin de l'insulte).
De l'autre, les tendance "Leche League", qui ont allaité deux ans minimum par enfant puis écrasé des purées main, dormi avec leurs bébés pour allaiter à la demande, adapté leurs rythmes à ceux de leurs enfants (vous noterez que pour un autre public sensible, on est pas loin de la sanctification).
Et au milieu, pas grand chose.
Enfin dans le débat médiatique. Parce que dans la vraie vie, il y a des tas de femmes qui ont fait ce qu'elles ont voulu. Ou pu.
Donc : des pas mères bien contentes d'avoir choisi de ne pas enfanter, d'autres qui en sont malheureuses. Des mères qui ont été obligées de s'arrêter de travailler parce que les frais de garde c'est cher. D'autres non. Des qui ont tout le package d'un côté ou de l'autre. Mais aussi des qui ont fait un peu comme ça leur semblait bien. Echarpe mais pas dormir avec bébé. Plutôt bouffe maison, mais parfois, petits pots. Pas d'allaitement mais purée maison.
Et dans l'immense majorité de cette infinité de cas, elles l'ont fait avec leurs raisons et probablement beaucoup d'amour.
Alors voilà. Je suis sensible à ce que dit M'dame Badinter, mais non, je ne crois pas qu'être une mère hyper maternante soit se ramener au statut de chimpanzé. Si cette décision n'est pas en crainte d'un renvoi de culpabilité de la société, mais une décision individuelle.
A l'inverse, je suis contente d'être une working mum qui a quand même réussi à faire de la bouffe maison, mais parfois je me dis que le temps donné à la maternité et bien court. Même si je n'imagine pas une seconde me retirer du monde professionnel à long terme. Donc oui au choix prôné par Badinter. Pourvu qu'il en soit un, de choix.
Et que des "modes" dans la façon d'être mère, il y en a eu, il y en aura. Et que je ne crois pas que la société nous pousse à revenir à la mère au foyer qui élève ses enfants. En revanche, le monde dans lequel on vit peut donner envie de prendre un bol d'air par rapport au monde du travail. Et que nous sommes dans un pays où, bon an, mal an, c'est plutôt travailler qui rapporte plus que rester à la maison, donc on ne peut pas dire que les mères sont incitées à coccooner avec bébé. Mais ce qui compte, c'est effectivement le droit à faire comme on sent que c'est bien (dans la limite de la non assistance à enfant en danger, hein, quand même). Et une fois de plus, par vraie conviction que ça sera ça qui rend heureux et non par crainte d'un jugement du monde. Ou dans l'espoir de l'attribution d'un brevet de bonne mère.
Sans doute n'y a-t-il pas de vérité vraie dans cette histoire. Une fois de plus.
Commentaires
Je me demandais si j'allais faire un billet sur le sujet ! :-)
En ce qui me concerne, le propos d'Elisabeth Badinter me parle énormément ! Les discours culpabilisants de la Le*che L*eague, le retour des couches lavables, les femmes à qui on conseille d'accoucher sans péridurale … je ressentais tout ça comme une pression supplémentaire sur les femmes. Et je suis drôlement heureuse qu'une voix aussi influente s'élève contre un lobby très réactionnaire, même s'il se pare des couleurs "tendance" de l'écologie et du retour aux sources.
Certes, le discours de Mme Badinter peut paraître radical. Parce que militant. Parce qu'elle n'ai pas dans l'air du temps et qu'elle veut faire contrepoids à une tendance lourde. O combien !
Elle ne s'oppose pas à l'allaitement ou à la confection de purées maison, mais à la culpabilisation qui accompagne les femmes qui choisissent de faire autrement.
Elle souhaite aussi que les hommes participent davantage aux tâches du foyer. Et on en est très loin ! Selon la dernière étude de l'Ined, 80% des tâches liées à la maison et aux enfants sont effectuées par les mères.
Alors, il faut bousculer les esprits. Elisabeth, je t'aime ! (même si j'ai allaité mes naines et confectionné d'odieuses purées au brocolis avec un Bab*ycook qui m'avait coûté la peau des fesses).
(Et encore, je fais court… LOL )
Merci merci de cette intervention Anne!! Moi aussi depuis hier, je me demandais si j'allais écrire à ce sujet.
Mine de rien, et un peu par provoc', j'ai bien envie de feuilleter ce livre. Et je m'effare de cette levée de boucliers et ces hurlements au satanisme face à une femme qui essaye quand même de remettre certaines choses et certains droits à leur place.
Plus que tout, ce qui m'exaspère, c'est cette culpabilisation permanente des "bien pensants". Et comme tu dis, l'immense majorité des femmes n'ont pas fait "comme il fallait" peut-être, mais du mieux possible et avec leur coeur.
La seule vérité, c'est la sienne (oui, dans les limites du raisonnable), et en accord avec sa consicence :-)
Bises à vous 3, working mum talentueuse :kiss
karmara, c'est exactement pour ça qu'à un moment je dis que je suis sensible à ce qu'elle dit. Pour qu'on revienne à une vraie notion de choix, sans ressentir de pression ou de culpabilité.
Ceci dit, c'est une chose qu'on devrait apprendre aux petits bouts de femmes très jeunes, dès le plus jeune âge : considérer qu'elles sont des êtres pensants qui n'ont pas à se sentir coupables de leurs choix.
Est-ce qu'un homme se sentirait coupable de ne pas avoir donné un biberon ?
(Ceci dit, pour l'homme, j'avoue, je suis gâtée. J'en ai un qui partage VRAIMENT. Voire, fais plus que moi, périodiquement).
Floh, il y a une notion sur laquelle je voulais m'étendre et je n'ai pas eu le temps : le droit de changer d'avis, en son âme et conscience et sans pression. Décider par soi et pour soi. Non mais ho.
Je me demandais AUSSI si j'allais écrire à ce sujet !!! Parce qu'une femme pareille... eh bien, c'est pas seulement à écrire des livres qu'elle devrait être... mais PRÉSIDENTE :) :kiss
Tant ses propos sont justes, forts et pleins de bon sens !!!
Et ça... il en manque un peu trop dans notre pays en dérive !
En tout cas sacré, sacré personnages les deux Badinter !!!!
Je suis en admiration totale :)
Le truc qui est agacant est aussi qu'on est vite catégorisé d'un coté ou de l'autre de la force. J'ai fait l'erreur un jour d'annoncer à des collèguEs que je voulais accoucher chez moi si cela était possible. J'ai compris qu'il n'était pas possible d'emettre ce type d'opinion sans être catégorisé ches les "bobo new age bio baba cool". Il n'y a pas de place dans les conversations ( je ne parle meme pas dans l'opinion publique ou les médias) pour un gris entre le noir ou le blanc de ces opinions souvent très culpabilisantes !
Ah et... je voulais rajouter pour Flo, Karmara et toi Anne... "Purée Brocolis Bio POWEEEER" !!!
J'ai hurlé de rire à cette évocation répétitive de Demorand :)
Purée (de brocolis), la faute qui tue : "Elle n'EST pas dans l'air du temps" ! C'est sous le coup de l'émotion, forcément ! ;-)
Sur le site d'Inter, on revoit E. Badinter en 80 chez Pivot. Pour un bouquin qui avait déjà scandalisé à l'époque et qui remettait en cause le sacro-saint instinct maternel.
(Je me demande si Robert passe l'aspirateur ?)
Leeloolène, oui, un sacré couple, hein ? Derrière un grand homme, il y a une femme, et l'inverse est vrai aussi dans leur cas!
Marion, je dois dire qu'accoucher chez moi, j'avais trop envie de péridurale, mais dormir dans un vrai lit accueillant après, oui oui oui !!!
Leeloolène, huhu. On est les rois du BabyCook rempli de légumes bios, nouzautres parents modernes !!!
karmara, oui c'est l'émotion ! J'ai bataillé pour faire comprendre à des gens que l'instinct maternel était constitué à 95% de bon sens, je me sens encore très incomprise. Mais bon, pour la gestion quotidienne, je subodore qu'ils étaient "aidés", comme on dit joliment !
Pour nuancer un peu et faire un peu de provoc' aussi, j'ai la sensation (partagée avec une amie avec laquelle j'ai trop brièvement échangé sur le sujet) que Badinter verse également dans l'excès inverse, par provocation mais aussi pour des raisons qui doivent être plus personnelles.
Encore une fois, je pense que la notion clé au milieu de tout ça, c'est la culpabilité, et peut-être est-elle en train de faire un retour en arrière, et se demander comment elle a élevé ses enfants au regard des idées de la société d'aujourd'hui. Et du coup, elle réagit à sa manière, peut-être...
Quels que soient les choix qui sont faits, je me bats, moi, contre ces diktats de bien pensants, qui changent aussi selon les périodes, et selon les découvertes du moment. Je suis une enfant des années 70 qui s'est baladée en Tunisie, en plein mois d'août à midi sur la plage, à poil, avec de la crème solaire et chapeau certes, mais sans les t-shirts, protections actuelles qui semblent si indispensables! Je sais que le comportement de mes parents a fait que mon capital soleil est sacrément entamé. Ce ne sont pas des parents meurtriers pour autant (et je sais que ma mère y pense, pourtant, elle m'a dit qu'elle culpabilisait). Comment pouvaient-ils savoir, à l'époque, que ça aurait autant d'impact que ça? (et encore, je n'ai aucun souci de peau!)
Dès que le sujet touche à la maternité, on dirait qu'on perd très vite le bon sens et le sens de la modération. Alors oui, Anne, tu as raison de le redire, il faut savoir changer d'avis, sans pression, et assumer. Mais ça me paraît, très sincèrement et pour une non-maman que je suis, vraiment très, très, très difficile...
Floh, honnêtement, pas tant que ça. En fait pour beaucoup de questions qu'on se pose, ce sont les enfants qui répondent. Yaka regarder.
Après je ne dis pas que c'est facile tout le temps et tous les jours, et que la vie de parents est un chemin parsemé de pétales de roses. Mais que quand tu arrives à te rendre étanche à la pollution et perméable aux bonnes idées, ça rend la vie plus légère.
Pour ma très courte expérience... mais avec beaucoup d'enfants très différents de tous âges... je crois qu'il y a une seule certitude... justement n'en avoir aucune ! S'adapter... et surtout... faire parler son bon sens sans vouloir coller à des modèles bien prédéfinis... ou à de grandes idées novatrices, à la mode, modernes ou que sais-je encore !
Je suis contente de lire ça ce matin, Dieu sait qu'on aurait besoin de nuances dans ce genre de débats...
(Et Floh, en tant que récemment-mère, je confirme que même si parfois c'est dur de renoncer à ce qu'on aurait voulu, les enfants savent montrer ce qui leur faut, et c'est différent pour chaque enfant, c'est pour ça que les principes, c'est bien comme point de départ, après on s'adapte...)
J'aime beaucoup la tonalité de ce billet, et de ses commentaires et tout le champs des nuances à apporter à cette grande question...
Par contre, E.Badinter, que j'ai succinctement suivi sur F.Inter hier suite à la recommandation de Floh, a tendance à être pour moi exaspérante ...un article de Daniel Schneidermann pour qui veut :
http://www.arretsurimages.net/conte...
J'ai écouté Mme Badinter sur france Inter hier et ce qu'elle revendique c'est surtout le choix. Ce qui fait polémique c'est surtout sa position face à ce qu'elle appelle les ecolos intégristes, qui d'une certaine façon en prônant un retour à la nature, diabolise le chimique et en font porter le poids surtout aux femmes (couches, petit pot, allaitement) Elle dit aussi qu'aujourd'hui la plupart des femmes resistent bien à la pression, mais pour autant la pression existe et combien de temps pourrons nous y résister?
Enfin pour conclure ce que j'ai vécu. La culpabilité de la nourrir aux petits pots, j'avais tellement intégré que les purées maisons c'étaient mieux, et autour de moi il n'y avait aucune maman qui avait fait ce choix,et toute m'expliquait que c'était facile de faire la purée soi même et même si elle ne jugeait pas directement mon choix, je me sentais un peu "mauvaise mère", cette culpabilité n'est pas venue de nulle part, c'est ce qu'on appelle la pression sociale, ce qu'on entend, ce qu'on lit, depuis longtemps et on intègre un modèle de ce qui doit être bien et en même temps on se sent pas bien dans ce modèle et la, ça devient compliqué.
J'ai allaité ma fille 3 mois et demi, sans plaisir, je n'ai pas aimé ça, mais j'ai tenu 3 mois et demi, pourquoi ? Parce que c'est bon pour le bébé. Et celle qui ne "tienne pas" sont elles des mauvaises mère ? Etc...
Tout ça pour dire que je vis dans un milieu privilégié, avec des moyens correct, le père de ma fille à déjà eu d'autres enfants avant, il avait de l'expérience, c'est plus facile pour moi de choisir, et plus facile aussi d'assumer mes choix, même si pas si facile que ça, mais quantité de femmes ne sont pas dans cette situation, plus fragiles, et donc plus sensibles à la pression, et pour elle, s'arrêter de travailler pour être avec son enfant, n'est pas un choix mais une nécessité budgétaire, ou aussi le contraire, d'autres aimeraient bien, mais elles sont obligées de bosser. C'est contre le manque de choix et surtout contre le jugement qui découle de nos choix qu'il faut lutter et c'est ce que fait Élisabeth Badinter. Et ça fait du bien d'entendre cette voix.
Leeloolène, c'est la grande phrase qu'on entend souvent de tous bords : "Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants !" (Entendu encore hier soir...)
Anna, quoi ? Tu as cédé sur tes principes ?? Mais tu vas te faire bouffer !!! (Je rigole, hein).
Florensse (que de variations sur la Flo en ces lieux !), elle m'agace aussi parfois. Mais il faut bien lui reconnaître un art de savoir mettre les pieds dans le plat sur certains sujets essentiels !
luciole, ah oui, c'est facile de faire la purée. Mais un peu chiant, aussi. Surtout tous les jours. Que celle qui n'a jamais poussé un soupir lassé devant le Baby Cook (ou la casserole) jette la première pierre. :-(
C'est ça que j'aime chez Badinter, cette voix qui déculpabilise, qui redonne l'idée que c'est NOTRE choix, et que par essence, comme c'est le nôtre, c'est le bon.
Moi je ne veux pas dire du mal de madame Badinter, mais j’ai bien peur qu’elle confonde avec la bourgeoise décomplexé. Il suife de voire les femmes ministre de la république pour se rendre compte quelle ne sont pas bien libéré sais femmes là ! Une ouvrière de chez Peugeot et bien plus courageuse que sais femmes vendu au pouvoir et l’argent !
Ce qui m'étonne dans ce débat c'est qu'il est mené par une femme en âge d'être grand-mère. Même si elle a des convictions qui me plaisent, je préfère lire vos commentaires de jeunes femmes-mamans (ou pas) en prise directe avec les réalités de notre société en 2010.
J'ai un peu confiance (pour une fois !) dans l'espèce humaine qui sait s'adapter ou pas et c'est avant tout un problème d'éducation.
Avant de voir le passage de Julio, j'allais écrire que ça manquait de voix d'hommes ce fil de commentaires :)
julio, là c'est toi qui fais des amalgames ! MAis ce qui est sûr, c'est que l'organisation du travail n'est pas faite pour aider les femmes qui sont mères, quel que soit leur job...
Madeleine, oui, c'est un sujet très féminin que de se préoccuper de l'avenir de l'humanité, on dirait. Hélas.
Pour le gouter, Maxou aura une compote pomme pas bio-pruneaux bio. J'ai mi-allaité Maxime, ce qui a été dur à comprendre pour beaucoup ... Fin bref, je suis toujours le cul entre deux chaises et je suis tout à fait en accord avec ce que tu as écrit.
Je suis feministe dans le sens ou je revendique le choix pour tout, travailler pas travailler, faire a manger un jour, se faire servir par son cheri le lendemain, faire des bebes, les allaiter ou pas... Il y a des jours ou j'ai envie de mijoter un plat maison pis l'autre ou je me bats avec une armee de requins au travail pour arracher un bon contrat.
Je n'ai pas lu le Badinter, ni ecoute l'emission (FI me maaaanque en Britonie) mais a te lire on a l'impression que le cote "animal" de la maternite est considere comme degradant; comme si les femmes qui cedaient a des envies animales renoncaient a leur integrite intellectuelle.
Or moi, j'aiiiime me sentir animale. J'aime ronger les os de cotelettes avec les doigts, les calins debrides et sans tabous avec un cheri transpirant de desir, j'aime renifler les bebes et les caresser comme une chatte, sentir mon ventre gonfler, et me dire que j'aurai du sang sur les cuisses et du lait qui coule dans mon decollete et que j'aimerai ca.
De la meme facon que j'avais du mal a etre d'accord avec Simone de Beauvoir quand elle dit que la femme est rendue esclave de son corps (puisqu'elle desire des enfants alors que la grossesse ne fait que la rendre vulnerable) et que son intellect est ainsi relegue au second plan, je pense qu'etre une femme c'est aussi pouvoir suivre son instinct reptilien quand on en a envie, et qu'en ca on ne brade pas son soi intellectuel.
Et je trouve que c'est bien dommage de renoncer a un allaitement, ou a confectionner des puree de broccoli bio, si on en a envie, parce que ce serait percu comme anti-feministe ou que ca nuirait a ta carriere.
Je sais mais j’ai fait exprès pour faire prendre conscience a tous qu’il y a un retour en arrière dans beaucoup de domaine, et sais bien dommage que se sois de vieilles valeur qui soi obligé de reprend leur combats, pars ce que les plus jeunes ont abandonnais, les femmes ont bien le droit d’accoucher et d’allaitait comme elle désire. Se que moi je constate est cette faiblesse. Les femmes qui veule réussir ou elle ressemble aux hommes, ou elle accepte de servir d’alibi, il y a très peux de femmes et surtout dans la haut société qui sois vraiment indépendante. FEMME SOUS INFLUENCE ! Et beaucoup d’homme aussi d’ailleurs. Les femmes les plus pauvres subissent et les plus riche aussi !
J'ai suivi de loin les propos de Badinter, je ne suis pas à 100% d'accord avec sa thèse sur l'instinct maternel cependant il est sans doute nécessaire que quelques voix s'élèvent pour attirer l'attention sur le statut de la femme, la maternité et le rôle des mères dans la société, quitte à provoquer un chouilla.
Effectivement, l'idéal serait d'avoir une société suffisamment ouverte d'esprit pour accepter toutes ces formes de maternité, sans culpabiliser les choix faits plus ou moins volontairement par les unes et les autres. Y compris celui de ne pas avoir d'enfant.
A priori (mais j'y connais rien moi, je ne suis pas mère) je dirais qu'un biberon donné avec amour vaut mieux qu'un allaitement subi et qu'une compote maison va vachement bien avec une couche jetable :p
Raphaëlle, alors heureuse comme ça ? Et ben c'est comme ça que c'est bien !
drenka, c'était plus subtil que ça dans le discours, mais l'idée étant que le "tout naturel" prôné avec virulence par les femmes hyper maternantes nous renvoyait à des femelles chimpanzées, non pas parce que c'est mal d'être un mammifère, mais parce que ça exclut la notion de choix.
Julio, nous sommes tous sous influence de quelqu'un, de quelque chose. J'aimerais que nous soyons sous des influences pensées et consenties plutôt que subies.
heidi, en fait tu t'y connais pas mal, on dirait !!! Mûre pour que je te confie ma fille, histoire que tu lui apprennes quelques trucs utiles !! LOL
Tu tombes très bien, je n'avais pas suivi le débat et me demandais pourquoi tout le monde d'un coup parlait de couches biodégradables et d'allaitement.
Je crois comme toi que la plupart des femmes font ce qu'elles peuvent et pensent au mieux. Davantage que toi je pense que celles qui ont un vrai de vrai de choix non imposé par des contraintes matérielles ou leurs limites physiques ne sont pas si nombreuses. Et je pense que depuis une dizaine d'années tout est fait pour décourager la jeune maman de tenter de concilier travail à l'extérieur et maternité. J'ai vraiment ressenti un durcissement alors qu'au long des années 80 il y avait eu plutôt un effort pour tenter de rendre les choses moins inconciliables. (je parle de travail salarié en moyenne ou grosse entreprise).
C'était souvent insidieux : par exemple mettre certaines réunions le mercredi, jour où généralement les jeunes mères étaient à 4/5 (cette mesure de temps théoriquement partiel ayant été développée durant les années 80). Soit vous vous laissez être absente et l'on vous dira à la prochaine évaluation que vous n'êtes décidément plus aussi motivée qu'avant, soit vous le signalez et Oh décidément quelles chieuses ces bonnes femmes avec "leur" mercredi !
Je crois que l'absence d'hommes dans ce genre de débats (pour réagir au commentaire de Madeleine) est dû à ce qu'ils sont souvent faussés dès le début. Je ne connais ni les propos ni les arguments de Badinter, mais souvent on utilise des généralitasions réductionnistes et fâcheuses à propos des pères et de leur rôle, ou tout simplement on part de présupposés faux comme si le père était tout simplement absent du projet de maternité d'une femme (ce qui n'est pas souvent le cas, sans oublier que chaque couple est un monde en ce qui concerne les enfants, leur alimentation, leurs soins, leur éducation...). En fait, même l'Amoureux n'est pas cité dans ce billet, mais on imagine que sans lui ta maternité aurait sans doute comporté des choix différents... (ce n'est pas un reproche, hein ?!, c'est juste une constatation :-/ ).
Gilda, mais il faut dire, dans les années 80 (que je n'ai pas connues professionnellement !), il y avait un gouvernement un peu... différent. Je pense à un type formidable comme Jean Auroux (mon cher Jean, merci encore pour la 5ème semaine de congés payés !!). Qui est un vrai type bien, en plus !
Quand j'ai commencé, et dès le début, on te met en tête que tu vas être une plaie parce que future mère potentielle, on savait tout bonnement que ça serait galère. Pour autant, vu le nombre d'enfants par femme, je suppose qu'on a choisi de lever la tête et d'affronter.
Pablo, en fait c'était parti pour être un billet "théorique". Mais j'ai l'immense chance d'avoir un homme à mes côtés qui prend un vrai 50% des tâches liées au foyer et à la parentitude. Ceci dit, je suis l'auteur d'une immense majorité de purées, mais il s'est copieusement levé la nuit !! Mais il a aussi été présent "intellectuellement" en soutien de ce qui me, nous, semblait bien.
A vrai dire, sans lui, ma maternité n'existerait pas ! Huhu.
Un avis de mec de plus ?
Alors d'abord, je suis loin (très) de l'exemplaire papa l'Amoureux. Je participe de bon cœur si on me dit ce que je dois faire, mais je ne sais pas spécialement prendre d'initiative : À ce niveau, je suis un gros boulet de mec. Le décor étant planté, revenons à la choucroute.
Badinter, je n'ai pas fait l'effort d'aller l'écouter. J'ai vaguement entendu sur le répondeur de Mermet des auditeurs soit l'encenser soit l'agonir. Craignant d'entendre une fois de plus une énième leçon sur Comment vous devez élever vos enfants, je me suis abstenu d'aller podcaster l'émission.
Sur ce sujet, comme beaucoup d'autres, ça commence à doucement me faire braire (et le mot est faible) qu'on m'explique pourquoi on est des mauvais parents/consommateurs/citoyens/électeurs/conducteurs/contribuables j'en passe, et des meilleurs.
Je ne sais pas si c'est un comportement français ou humain, mais il n'y a pas moyen, notamment quand ça concerne "l'élevage" des enfants et encore plus la maternité et la condition des femmes qui va autour, il n'y a pas moyen disais-je qu'on se réjouisse que vous ayez pu faire le choix qui vous convient. Par contre pour vous expliquez ce que vous auriez dû choisir, là pardon, ça se bouscule au portillon. Et si ça porte sur les futures ou déjà mères, ça confine au n'importe quoi.
Jamais, au grand jamais, quelqu'un pour être sincèrement content que toutes les possibilités soient ouvertes et accessible. C'est quand même démentiel de voir à tous les niveaux cette énergie dépensée à vouloir caser tout le monde dans une seule direction et si possible la sienne (qui est mieux, forcément, que celles des autres).
J'en viens à la conclusion que la liberté ne plait pas parce que ça veut dire qu'il pourrait se trouver des gens qui ne mangent pas comme vous, n'élèvent pas leurs enfants comme vous, en un mot : des gens qui n'ont pas la même opinion que vous et qui, par dessus le marché, sont quand même heureux.
Comme disait l'autre, ce n'est pas le tout d'être heureux, encore faut il l'être plus que son prochain.
Donc, oui, madame Badinter secoue sans doute les lobbies bio/bobo/machintruc, et peut être que ça fait avancer vraiment la condition de la femme qui voudrait concilier famille et travail mais tout ça n'est qu'une énième pierre à l'édifice d'un ixième débat pro-machin/anti-truc qui ne se réjouit jamais que machin et truc soient possibles.
Des fois, je devrais bloguer plutôt que commenter... :-)
sleabo, tu sais, je crois que cette impossibilité à accueillir sereinement et se réjouir du choix des autres tiens à une bonne vieille trouille qui colle aux ventre.
Particulièrement dans le domaine de la maternité. Me demande si celles qui veulent absolument qu'on fasse comme elles ne vivent pas comme une angoisse profonde le fait qu'il existe d'autres choix, et par là même réveille leur inquiétude : "et si je n'avais pas fait le bon (choix) ?"
Ce qui est dramatique, c'est que cette humaine trouille ne soit pas juste assumée et vécue comme telle, plutôt que comme instrument de traumatisme de générations entières.
Et que du coup, les outils qui permettent d'avance ensemble, mais chacun à sa façon, en prennent un coup dans la gueule, parce que les brèches sont ouvertes...
(Et sinon : LOL )
J'adore ta dernière phrase...
Personnellement je pense que le féminisme doit considérer l'état maternel et qu'en conséquence revoir l'état paternel pour qu'il s'accorde aussi davantage avec nos nouveaux contextes féminins. Mais c'est une longue transition, cela prendra surement plusieurs générations pour trouver le meilleur équilibre entre les deux sexes, en gardant espoir que c'est possible...
Etolane, oui, gardons espoir, comme tu dis !
Une fois de plus, je constate que les commentaires masculins se font rares. Alors j'y vais à mon tour, aussi suicidaire que le furent nos deux espagnols préférés, Pablo et Julio.
Olé.
Avec un accent sur le é.
Absent ces derniers temps, j'ai par hasard à mon retour découvert l'animation autour de la Badinter (comme on dit la Callas, donc rien de péjoratif, hein), et je reconnais être particulièrement séduit par cette dame fort courageuse de dire très fort ce qu'il faut dire. En particulier, que le choix est bien ce qui importe: avoir le choix libre, loin du terrorisme pseudo écolo, pseudo féministe, loin du diktat du tu dois faire ceci tu dois faire cela, qui se hurle dès la maternité à l'oreille de la jeune mère un peu perdue.
Je l'ai assez écrit chez moi pour être heureux de le voir écrit ailleurs.
Et celles qui veulent se coltiner les couches lavables et les purées écrasées à la main du matin au soir ont parfaitement le droit de le faire, dès lors qu'elles laissent celles qui ne veulent pas, faire autrement, avec les petits pots des méchants industriels et les couches jetables des horribles pollueurs. Et qu'elles laissent CEUX qui ne veulent pas non plus, faire autrement aussi, du moment qu'ILS font.
Nonmého. Arriba Élisabeth.
Euh, mille excuses à sleabo, je crois bien que c'est un mec aussi. Y ferait mieux de bloguer, comme moi je ferais mieux aussi d'ailleurs, commidi.
Oui, mon voyage étrange m'a mis en délicatesse avec la française langue, revenu que je suis un peu dinde.
andrem, ils sont beaux, les cochons-dinde ? Oui, sleabo est aussi un monsieur !
Moi aussi j'aime entendre Badinter, à 80%. C'est sa mauvaise foi dans l'avancée d'un argument, qui m'énerve parfois, mais sur le fond... chapeau !
Moi j'ai adoré allaité mes deux enfants, vraiment adoré ! Tout comme Drenka, mon instinct animal s'en est donné à coeur joie.
Valérie, ben c'est chouette ! D'autant que je ne t'ai jamais lue en faire une affaire d'état auprès des plus jeunes mamans ! :kiss
Je suis bien d'accord que le biberon donné avec amour vaut mieux que le sein donné à contre coeur. Mais pourquoi ne pas ajouter que le sein donné avec amour est préférable au bib donné à contre coeur? C'est le cas des femmes qui voulaient vraiment allaiter et qui en ont été privées par des conseils et des pratiques inappropriés.
Hé oui, ça arrive.
Il n'y a rien à faire. je suis ainsi, je ne changerai pas. Les donneurs de leçon m'emmerdent. Une fois pour toute et définitivement. Alors, qu'on couche-culotte jetablise ou lavablotte, qu'on laitenpoudre ou laitdeseinise, qu'on petitpote ou purécrase, brocolis ou brussels, rien ne cire ni ne défrise.
Mais qu'on laisse choisir chacun son choix, et que nul ne se vante de ce qu'il choisit. Il a tord de toute façon, et il a raison de même. Personne ne saura si cela est bon ou mauvais, et les enfants, plus tard, trouveront toujours à redire, quelque part entre 12 et 18 ans.
Quant à l'amuuuur, il ne passera pas l'hiver. Il est toujours trop ou pas assez, et parfois pour la même mère et le même père et le même enfant.
C'est comme toutes les pressions de la société on y cède ou pas, on se laisse influencer ou on tente de rester soi-même. Vaut mieux essayer de s'en éloigner évidemment, de toute pression.
Pour ma part, j'adore materner et je regrette (faute de moyens financiers) de ne pouvoir m'arrêter de travailler pour ce faire. Tout simplement.