On m'avait prévenue.

Car les voitures, leur parcours et leur stationnement sont un long sujet de conversations, par ici.

On m'avait prévenue, donc, de la présence d'un danger public dans la rue.

Un papy hors d'âge dans une voiture neuve et cependant déjà salement amochée, qui roule à deux à l'heure, n'importe où sur la route, la laisse au milieu de la chaussée pour aller faire ses courses, tourne sans clignotant et en s'arrêtant aléatoirement aux feux, brefs, un papy à qui on ferait bien d'enlever le permis et les clés de sa bagnole.

J'avais fini par croire à une sorte de légende, jusqu'à mardi, où sortie un peu plus tard du bureau, je me suis trouvée juste derrière lui.

Je l'ai reconnu immédiatement à sa façon de rouler à même pas 10 à l'heure au milieu de la chaussée (étroite, certes, mais quand même).

Résultat, dix minutes pour parcourir 500 mètres.

Pas oser le doubler, le fourbe est capable de changer de voie sans prévenir ni regarder. Il valait donc mieux être derrière pour le surveiller qu'à côté ou devant.

Je l'ai pris avec un humour relatif, mes congénères automobilistes un peu moins, pour certains.

Et désormais en sortant, je scrute pour voir si notre danger public est de sortie quotidienne. Car oui, sa promenade est quotidienne, d'après mes informations.

Pourvu que nous restions désynchronisés dans nos horaires le plus longtemps possible !