Mardi en arrivant au bureau, j’ai été accueillie par un concert de Vuvuzelas !

En fait ça n’est pas exact. Je suis arrivée (tôt) et en descendant fumer une cigarette avec une charmante collègue, nous avons assisté à la mise en place d’un piquet de manifestants, dûment équipés de cet instrument du diable.

Il faut dire : si le quartier est une sorte de trou du cul du monde (oui ! Mais du Monde ! dirait Marianne James), l’immeuble est flambant neuf et les sociétés qui l’occupent tout ce qu’il y a de plus connu, voir côté au CAC 40.

Bref, l’intersyndicale unie (c’est ce que disaient les banderoles) s’installe, tentes à l’appui, et commencent à se chauffer pour l’accueil de leurs collègues à coup de claironnements variés.

Moi, vous me connaissez. Bien contente qu’il y en ait pour avoir les couilles de faire. Alors ils peuvent bien me casser les oreilles toutes la journée, je serai contente quand même.

L’ambiance avait changé un peu pour le déjeuner. En sortant du RIE, mon camarade (j’emploie le terme avec une quantité de sens tout à fait amusante) L., la jeune et jolie J. et moi sortons d’un pas rassasié, aussitôt accueillis par… les Chœurs de l’Armée Rouge.

Diffusés sur une sono toute pourrie. On s’est quand même sentis pénétrés par une sorte d’ambiance un peu étonnante, pensant à l’Histoire, ce qu’elle avait eu de bon, de terriblement néfaste, laissant les voix nous coller un peu le frisson, même si.

Il s’en est suivi une série de chants partisans dans des registres variés, tous massacrés, de toute façon, par la sono qui faisait mal aux oreilles. Nous en avons profité pour échanger sur la grandeur du chant choral, la tonalité du chant révolutionnaire compte-tenu d’un contexte géopolitique, et la possibilité d’aller manger quelques sandwiches au foie-gras descendus à gorgeons de Pousse-Rapière lors de la prochaine fête de l’Huma.

J’ai aimé l’incongruité de ce moment, autant que le fait de constater qu’il y a encore des gens pour lever le point poing et s’indigner.

Beau moment (même avec mal aux oreilles).