Tante O. n'est pas ma tante, loin s'en faut.

Tante O., c'est ma meilleure et plus ancienne amie. On a franchi récemment le cap où il s'est passé plus d'années avec elle dans ma vie que sans. Ca fait flipper sur la vitesse du temps, mais ça fait du bon aussi de savoir sa présence dans mon existence.

Alors certes, nos vies sentimentales nous ont géographiquement éloignées, et nous n'avons plus les rapports quotidiens qui étaient les nôtres du temps de nos chères études. Mais elle est là pour moi, et moi pour elle, de façon complétement inconditionnelle. Et je l'aime.

Monsieur son époux porte un oeil un peu agacé sur notre passé de fêtardes. Pourtant, avec le recul, je me dis qu'on s'était soigneusement organisé une bande de gardes-fous très opérationnels, qui ne nous auraient jamais laissées en situation de danger réel. Ce qui était, dans notre façon pas toujours très raisonnable, finalement très raisonnable.

Le week-end dernier, je l'ai retrouvée, enfin, on a pu passer plus de trois heures ensemble ce qui ne nous était pas arrivé depuis tout ça, oh là ! Tout ça au moins.

Et c'était bon.

Certes le programme change un peu. Il incluait une démonstration de "Tata Nanou elle est trop folle" pour ses deux grandes, et de pouponnage attendri pour son plus petit. Mais déjà cette partie du programme était fort chouette. Et puis on aussi réussi à se ménager du temps à deux.

Et même si on a changé, toutes les deux, devenues mamans, devenues travailleuses respectables, même si elle a dû découvrir avec étonnement qu'il m'arrive de me taire (pas parce que je m'ennuie, juste parce que je m'imprègne d'un certain bien-être !), et bien je nous retrouve profondément toutes les deux. Dans sa façon d'être maman, c'est bien elle, sa capacité à écouter, à aimer, à être généreuse et moqueuse à la fois. Pareil avec son mari. Pareil avec moi.

Et vous savez, ce que je me dis, quand je pense à elle (souvent) ? Qu'elle fait partie des gens que j'ai eu de la chance de rencontrer pour de vrai dans ma vie. Que l'improbable hasard qui a fait qu'on est passées de se regarder de travers à devenir les meilleures amies du monde en une heure, c'était un merveilleux cadeau, qui dure dans le temps, quoi qu'il arrive.

Merci Tante O., d'être mon amie.

(Et puis merci à ceux qui ont succédé dans le calendrier du week-end d'avoir si bien su faire durer la douce euphorie, chacun à leur manière).