Des peurs, des trouilles, des terreurs...
Par Sacrip'Anne le mardi 30 novembre 2010, 07:00 - All about Chiboum - Lien permanent
Il y a tout un faisceau de choses autour de ma vie en ce moment qui, bien que totalement indépendantes les unes des autres, m'amènent au même point.
La phrase, le cliché, le truc tout fait qui sonne dans ma tête : la peur n'évite pas le danger.
Je me rends compte que j'ai souvent mis des freins à plein de choses dans ma vie par petite pétoche qu'il était plus confortable d'éviter que d'affronter. Des trucs cons, hein. Comme prendre la voiture pour aller dans un endroit de Paris que je ne connais pas. Ne pas sortir pour ne pas avoir à attendre le bus la nuit dans la cité d'à côté.
Je sais de qui je tiens ça : ma grand-mère maternelle est pareille, et du haut de son grand âge elle est en train de se recroqueviller dans son appartement. Je la comprends, et je ne suis pas trop d'avis de la brusquer, si tant est qu'on me le demande.
Dans mon cas, la rupture d'avec le papa de ma fille m'a été, probablement, salutaire de ce point de vue là. Je vais de l'avant, j'affronte ce qui me cause pétoche.
La peur n'évite pas le danger. Mais elle pourrait m'empêcher de vivre des choses. De petites choses agréables, et des grandes choses merveilleuses.
Alors je refuse de tergiverser avec elle. Comme quand il a fallu, résolument, monter dans les panoramiques parce qu'il n'y avait plus le choix. L'ascenseur a bien cassé, mais pas avec moi dedans, alors...
On a tous des peurs, des trouilles, des terreurs, des angoisses. Du noir, des cauchemars, de ne pas savoir faire, de vieillir, de mourir, d'aimer, de ne plus aimer, de ne plus vouloir goûter à l'humain, de tomber, d'avoir mal, de ne plus contrôler sa vie, ou juste ses membres, de s'ouvrir aux autres, de souffrir. De mourir (oui, encore). De vivre, parfois. Ca doit faire partie de notre humanité, ces trouilles.
Et je repense à ce film (Matrix ? Fight Club ? Je ne sais plus !!). La peur est un sentiment.
Le danger, lui, est un fait objectif. Contre lequel on peut prendre quelques mesures. On ne peut pas se prémunir contre tout. On ne peut pas s'empêcher de se faire mal, physiquement, moralement. On ne peut pas prévoir l'imprévisible. Mais ne pas avoir vécu ce que la vie nous propose de bon me serait tellement impossible que du coup...
Même pas peur !
(Dit-elle après avoir traversé nuitamment et à pied la riante cité des Mourinoux pour rentrer chez soi vendredi. Plus de bus. Même pas peur, dis-je !)
Commentaires
Je suis depuis toujours une grande trouillarde ! Mais pour vivre quand même avec toutes ces peurs cumulées, je me suis construite en les dépassant, j'y ai même pris gout à ce dépassement, à ce sentiment de puissance qui survient ensuite. Alors mes peurs, elles m'exaspèrent et je les chéris en même temps;-)
As tu reçu mon mail concernant samedi prochain ? :kiss
Oh comme je te comprends, et comme ça résonne en moi, une fois encore! As-tu conscience que ce que tu fais, n'importe qui n'y arrive pas? Et que tu peux être fière d etoi, vraiment!
De petites victoires mises bout à bout qui en font une grande ;-)
Je t'embrasse :kiss
Tes mots me font prendre conscience que ce que je j'appelle "ma flemme" est souvent une peur inavouable (parce qu'absurde).
Les choses dont j'avais le plus peur, et qui sont arrivées, je n'ai rien pu faire contre et il a bien fallu que je les traverse.
Mais j'ai l'impression que du coup, j'ai encore plus peur des petites choses ... Je me sens capable de partir sac au dos faire le tour du monde, mais pas forcément de faire du stop jusqu'au prochain village. Du grain à moudre, que tu me donnes ce matin !
luce, comme je te comprends !! T'ai répondu sur FB, sinon.
Floh, je ne sais pas s'il est question de fierté, de ceux qui y arrivent ou pas... mais de ce que je suis heureuse de faire pour moi, pour "bien me traiter" et pour vivre au mieux. Mais merci !! :kiss Je t'embrasse aussi.
Zelda, ah ben mouds, mouds. C'est ça, les humains, aussi. Le partage d'idées qui font avancer.
Moi, je n'ai peur de rien, sauf de ce qui me fiche la trouille ! c'est vrai que des fois l'on se réfugie dans son pseudo confort histoire de ne pas affronter une peur ambiante, même pas raisonné...
Il y a parfois aussi des vrais sujets de peurs plus raisonnées et fondées sur un passé ou un futur probable, Gilsoub. Mais d'une certaine façon, il me semble que c'est mieux d'y trouver des solutions que de s'en servir comme bouclier pour ne rien faire. LOL
Comme me dirait mon homme,
. D'ailleurs, il est idiot ce proverbe parce-que la peur permet de faire gaffe pour minimiser le danger, dans certains cas :-/Moi aussi j'ai peur de prendre la voiture dans Paris quand je connais pas ... Du coup je prends le métro :p
swahili, oui, comme je disais dans le billet, quoi !! Il est bien ton homme ! LOL
Raphaëlle, souvent je prends le métro pour Paris parce que c'est quand même vachement plus simple pour se garer !!! LOL
Ah ben oui, c'est ce que j'arrête pas de dire mais jusque là, personne n'avait compris :-)
Raphaëlle, note que si tu leur expliques qu'un métro est plus facile à garer qu'une voiture, c'est normal qu'ils aient du mal à comprendre LOL
J'ai décidé depuis longtemps de ne pas avoir peur (de l'autre surtout) et je te rejoins dans ton "Même pas peur" ! Ensuite il reste ces peurs irraisonnées contre lesquelles je ne peux pas grand'chose quelquefois et qui empoisonnent mon quotidien - enfin surtout mes nuits ...
Prendre la voiture à Paris ce n,est pas un signe de courage mais de témérité. Ils faut être fou furieux pour conduire la`-dedans.
Il y a des peurs saines!!! Mais la seule peur qui puisse me tenir éveillée, m'empêcher d'agir ou me faire réagir c'est celle qu'il arrive malheur aux miens... Et cela n'empêche rien.
Comme toutes les émotions, la peur est irrationnelle. Une fois qu'on l'a compris, on vit mieux avec, on la dompte, et même on l'oublie.
Madeleine, et les petits matins blêmes, parfois...
Moukmouk, tu sais, le pire, c'est que nous on y est habitués !
Anne, je ne dis pas : les peurs ne sont pas saines ! Mais juste, qu'en effet, il n'y a pas grand chose à faire parfois pour empêcher ce qui doit arriver d'arriver...
Eric, si je te réponds ça m'emmène ailleurs, alors juste :kiss
N'ai jamais été très froussarde, c'est l'un des avantages d'une enfance en banlieue, mais longtemps mis quelques freins en croyant être raisonnable (ex typique celui que tu dis : ne pas traverser tel endroit seule nuitamment et à pied).
Et puis un jour je me suis trouvée à faire partie du comité de soutien de deux personnes otages en Iraq.
Je n'ai depuis plus peur de rien. Consciente des dangers sans doute encore davantage, et raisonnablement prudente (si je vais seule, loin, tard, je vérifie mon téléphone chargé, mets des vêtements qui me permettent de bien bouger ce genre de choses). Mais zéro peur de plus personne et plus rien. Parce qu'aussi ce qui met en réel danger sont si imparables que ça ne sert à rien de s'en tracasser.
Il m'est arrivé quelque fois d'être abordée à des heures sombres par des types de par ici (= notre banlieue) et je pense, je peux me tromper, que c'est précisément le fait d'être tranquille qui a éloigné tout danger, si danger il y avait.
La vie se charge bien assez de nous flanquer des limites, autant ne pas soi-même en rajouter.
Gilda, je ne sais pas si c'est la jeunesse en banlieue qui y fait, et les trouilles ne sont pas nécessairement de l'ordre de mauvaises rencontres nocturnes, mais quoi qu'il en soit : suis bien d'accord. Le réel danger est imparable.