Je lisais l'autre jour un papier qui disait en substance que l'amour, c'était vouloir que l'autre nous révèle quelque chose de nous. Et qu'il se nourrissait de choses telles que la peur du manque, de l'abandon, etc.

Ca m'a accroché tout de suite car j'ai trouvé que c'était une vision un peu partielle.

Car certes, la plupart des gens ne sont pas complètement masochistes et aiment avec l'espoir d'être aimés en retour, et que l'amour qu'on leur porte leur apporte quelque chose qui leur manque ou qu'ils désirent. Ou qui les rend heureux, tout simplement.

Mais c'est quand même curieux d'attaquer une tentative de définition de l'amour par ce qu'il PEUT nous apporter.

Il me semble qu'il s'agit avant tout de quelque chose qu'on peut donner, offrir, soi, à l'autre. Une vision, un miroir, une forme d'affection qu'on offre pas à tout le monde. Et qui, contrairement au sentiment amoureux (que j'entends comme : le moment où on cristallise sur l'autre sans forcément tenir compte de qui il est vraiment, mais de ce qu'on a envie d'accrocher dessus comme fantasmes), est forcément gratuit et inconditionnel. Qui se nourrit dans ce qu'est l'autre pour nous, mais pas nécessaire dans ce qu'il nous apporte. Qui existe quelle que soit la situation. Et quelle que soit la réalité de l'autre, et pas ce qu'on imagine / voudrait qu'il ou elle soit.


Peut-être que c'est moi qui fait une fixette, hein ? Mais vous, quand on vous demande "c'est quoi l'amour ?", vous commencez par raconter ce que ça doit vous donner, ou bien ce que ça vous donne envie de donner à l'autre ?

Curieux, donc (again). Et les mots me manquent pour décrire cette sensation bizarre que j'avais en lisant ces mots. Et peut-être qu'au fond ça se rejoint. Cette élévation de soi qu'on peut ressentir à aimer quelqu'un dans sa réalité est peut-être aussi une façon de combler ses propres manques ? Aimer comme on aimerait être aimé(e) ?

Vaste sujet dont on aura jamais fini de faire le tour.

Et forcément, en lisant le papier, en écrivant le billet, la musique qui s'impose (par ricochets, coqs à l'âne et autres glissements de terrain), un tube de mon enfance.