Suite à quelques commentaires, un petit essai sur le thème de ce qui laisse des empreintes, là où on laisse des empreintes. Et de ce qui laisse une empreinte en nous, ce qui nous imprègne de ce qu'il y a autour. Juste pour voir ce qui sortait de mes doigts. Alors je les ai laissés courir sur le clavier, un peu, et puis voilà.


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Je sais précisément ce qu'on écoutait quand on s'est arrêté et qu'on a mis si longtemps à se dire au revoir. Parce que c'était ma bande son du moment, parce que parfois les mots résonnaient tellement juste avec mes vibrations qu'ils rajoutaient encore à l'émotion.

Je sais qu'autour, c'était Paris, la nuit. C'est presque toujours beau, Paris la nuit. Pourtant si je devais y retourner, à cet endroit, j'aurais peine à le retrouver seule. A moins que l'empreinte de toi, de moi, de nous, ne m'appelle si fort et ne guide mes pas ?

On y a passé, donc, un long moment, à cet endroit. Indifférents à tout ce qui pouvait être autour, je pense. Moi en tout cas. A part toi, et parfois la musique, donc, qui se tissait à nos souffles, à mes battements de coeur.

J'y repense souvent, à ce moment, et c'est comme un long et lent frisson qui me parcourt.

Mais du décor, du chemin, je ne vois que toi, en gros plan, toi et ce qu'il y avait à l'intérieur de moi.

Combien de gens sont passés au même endroit, depuis ?

Des milliers ?

Tu crois qu'il y en aura quelques uns pour sentir l'empreinte qu'on y a laissé ?


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On attend. Il y a des centaines de personnes autour et on attend. Longtemps. Ca râle autour. Peut-être que nous aussi, on a râlé un peu.

Je peux bien le dire maintenant, si j'ai rouscaillé, c'était un mensonge.

Pourtant on ne peut pas imaginer beaucoup plus laid comme endroit, pour attendre longuement, sans savoir même combien de temps.

Il y a des hangars, c'est bitumé partout, la foule, devant, derrière. Relents de trop mangé et trop bu, parfois, dans les odeurs ou dans les mots.

Mais j'ai menti. J'aurais attendu toute la nuit, debout, dans ce lieu moche. Parce que les heures que nous venions de passer étaient si particulières.

Parce qu'au milieu de la foule, il y avait toi, et moi. Et quelque chose de très particulier qui ne porte pas de nom.

Alors on y était pas complètement indifférents, à cette foule. On a même dû discuter avec certains, rigoler avec d'autres, ça créé des liens, d'attendre, si nombreux, au même endroit, si laid.

Mais il y avait surtout toi, et moi. Et ce quelque chose de très particulier dont je ne savais pas s'il s'arrêterait une fois l'attente finie.

Alors j'ai oublié à quel point c'était moche, autour. Je n'ai pas le moindre souvenir de ce qu'on a dit à ceux de devant, de derrière. Mais l'empreinte de toi contre moi, elle est toujours là.


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Toute ressemblance avec des personnages et situations ayant existé.... ne regarde que moi :)))

Floh ? Eric ? Charlottine ? A vous ?!

Et pour le plaisir, Sir Paul McCartney.