Dimanche, à Saint Lazare, en transit entre train de banlieue et ligne 14 pour aller chercher Môman (Môman est là !! Youpi !!!).

Sur le même itinéraire que moi, un grand black en djellaba, keffieh sur la tête, parle fort avec un accent africain prononcé dans son téléphone portable.

Soudain, dans ses propos auxquels il est impossible d'échapper : "Sous le pont Mirabeau coule la Seine".

Sourire. Je pense à ma grand-mère qui comptait combien de fois elle pouvait se réciter ce poème en traversant ledit pont. Et puis je me dis que ça fait très "les carottes sont cuites, je répète, les carottes sont cuites" et me dis qu'il fait bien de ne pas se promener avec un sac volumineux qu'il oublierait, il serait désigné d'office comme coupable de tous les terrorismes.

Et je l'entends décomposer le poème, en faire une magistrale analyse, et dire : "il y a deux livres qu'il faut absolument que tu lises..."

C'est beau d'entendre parler (fort) de littérature dans les flots humains des gares parisiennes.


***

Lundi matin, sur l'A86. En sens inverse du mien, un camion ROSE. Mais rose, ROSE !

Dessus l'inscription, "Les suceuses de l'Ouest". Le temps d'éclater de rire et de vérifier si je ne suis pas en train, sous le choc de la surprise, de provoquer un accident, je tourne la tête pour voir qu'il s'agit d'aspirateurs industriels.

J'aurais jamais cru que des gens avec des produits aussi peu sexy arrivent à communiquer avec autant d'humour, fût-il sous la ceinture.

Un truc à ce qu'il fasse beau à Paris, tiens.

D'ailleurs... il a fait beau à Paris, en ce début de lundi.