Des limites d'une certaine philosophie Waynienne
Par Sacrip'Anne le jeudi 31 mars 2011, 07:00 - All about Chiboum - Lien permanent
Je pensais à une sorte de philosophie qu'on m'a livrée en partage. Que nous allons résumer en "tous les choix sont respectables et doivent être respectés comme tels. Et chacun est responsable de ses choix".
Oui, bien sûr.
Bien sûr. D'ailleurs, qui aime se faire dicter ses choix ? (Phase 1). En même temps, quand on ne les a pas subis, ces choix, comment faire autrement que les assumer ? (Phase 2).
Ceci dit, si je n'ai rien à redire sur le fond, il me semble qu'il y a une légère faille dans cette philosophie, dès lors qu'il s'agit de relations humaines, particulièrement de celles qu'on a volontairement choisies et pas celles d'une hiérarchie plus ou moins bienveillante.
En tout cas, vu de mon nombril gavé de Petit Prince depuis la plus tendre enfance. Vous savez, celui qui dit "on est responsable de ce qu'on a apprivoisé".
Ca ne veut pas dire qu'on doit décider à sa place (au contraire), ni même qu'on porte sur ses épaules la responsabilité de ce qui lui arrive, en bien ou en mal.
Pour moi, ça veut dire que quand on a de l'affection pour quelqu'un, on "se bat" pour défendre cette affection.
Que les pas de côté façon "je te laisse décider et je ferai avec, avec joie ou tristesse, mais avec", ils ont un arrière-goût pénible de "je n'ai rien à dire, de toute façon". Ben si, puisque relation = interaction, me semble-t-il. Mais je peux me tromper. Mais à chaque fois que ça m'est arrivé, j'ai eu la vague impression de porter seule la "responsabilité" de cette relation, et de ce que ma décision ferait peser sur l'autre. Peut-être que je suis débile de m'en soucier, notez.
Quand ça n'est pas un sentiment amer que l'affection sus-nommée ne vaut pas assez pour qu'on monte un peu au créneau, ne vaut pas la peine de se mouiller un peu plus que nécessaire, mais là, c'est sans doute une forme de tristesse et de trop vécu ça qui parle.
Quand le silence et les évitements deviennent pire que les pires mots qu'on puisse entendre. Les non réponses, les évitement. Ou les phrases grammaticalement correctes mais qui mises bout-à-bout n'ont qu'un sens incompréhensible.
Ca ne veut pas dire qu'on y trouve rien, dans cette affection. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas de signes, de mots, de gestes, bien sûr. Au contraire.
Alors quand les choses parfois devenaient moins facile, moins évidentes, moins limpides, j'ai toujours choisi de me battre. De ne pas laisser faire les silences. De chercher à expliquer, à comprendre. De dépasser qui je suis, de quoi j'ai peur, d'essayer de transcender qui je suis et qui on est l'un pour l'autre parce que ça ne sert qu'à ça, l'affection. A se faire du bien mutuellement et à se grandir réciproquement. J'essaie de montrer à l'autre qu'il ou elle compte. Que même maladroitement, je suis là. Même si parfois ce qu'on a à dire n'est pas écouté ou entendu comme on voudrait.
Mais pour se battre, il faut prendre le risque d'être un peu beaucoup perméable aux autres et à ce que ces autres peuvent nous faire. Parfois, mal. Même sans le faire exprès. Il faut décider, parfois, que la peine qu'on risque est moindre que la joie qu'on peut retirer.
(Encore que. Je me demande si, quand même, se mettre bien à l'abri derrière son rempart, ça n'empêche pas de souffrir. Ca enlève juste la possibilité de vivre d'autres choses).
Je suis sans doute beaucoup trop perméable à ce que ceux qui comptent peuvent me faire. Vraiment beaucoup trop. Et parfois à me heurter, encore et encore, à quelque chose que je ne comprends pas complètement, où dans quoi je trouve parfois ma place mais pas toujours, même avec tout ce que je peux prendre de beau au passage, je m'interroge.
Ne vaudrait-il pas mieux rendre les armes ?
Et aller m'enfouir au fond d'un bunker. Pour qu'il fasse pour moi la protection des carapaces que je ne sais pas me forger, contre ceux qui comptent le plus. Et avant, tuer l'espoir qu'on vienne m'y déloger, dans un ultime sursaut de "c'est pas possible que ça se passe comme ça".
Commentaires
et tu sais comme ça résonne.
Les carapaces, autant coriaces qu'elles peuvent l'être, n'empêchent pas les nuits à pleurer dans l'oreiller, en visu de personne ...
Je t'embrasse
Je suis tout à fait d'accord avec cela et je me suis battue avec mes mots à moi pour faire comprendre cela, j'aurai pu encore une fois mettre ces mots bout à bout pour cette même philosophie.
C'est de la pure intelligence ce que tu écris, et aussi du bon sens.
Malheureusement, excuse moi par avance d'utiliser ce mot mais il est le produit de la frustration de ne pas avoir pu faire comprendre à un "con" que cette philosophie telle que tu la conçoit est gage de bonne relation .......bref j'ai baissé les bras de ne pouvoir faire comprendre cela !
frédérique, oui. Et j'en suis désolée pour toi, aussi.
Nam, oui, exactement ça. Oreillers fidèles...
Arkadia, triste pour toi. Le pire c'est quand c'est tout sauf un con, en fait, je crois.
Au-delà de ce que tu dis et qui est très juste, je crois qu'il y a aussi des questions de moments.
Mais le moment et la personne arrivent toujours, forcément, un jour où on ne s'y attend pas (enfin, j'y crois).
Re-des bises :)
isa, moi pas, curieusement, en ce moment. Mais bon. Bises aussi.
Oh la vache. Attends, il va falloir que je relise ce billet ce soir pour tout comprendre ... :-)
ça reviendra, quand tu auras un peu digéré... je sais que tu fais partie des incorrigibles optimistes, toi aussi.
Maintenant que j'ai mieux "contextualisé" le sujet, c'est sûr que c'est plus clair...
Bon, tu te doutes que mes (més)aventures septentrionnales trouvent en ce billet une forte résonnance.
Me disais que j'allais relire "Douleur exquise" de Sophie Calle qui pourrait contenir des éléments de réponses. Peut-être que si oui (l'ai lu il y a trop longtemps) peut-être que pour toi aussi.
Waynien c'est à cause de John, "L'homme qui a tué Liberty Valance" ou bien ?
jOe, ouais, en même temps, ça ne change pas grand chose.
On verra, Isa. Là j'ai pas envie de penser.
Gilda, oui, exactement. Je ne sais pas comment tu fais, moi juste le titre, ça me fait monter des sanglots...
Je ne sais pas pourquoi ton texte m'a mis dans la tête cette chanson: "tu sais on est comme on est, on est jamais que ce qu'on est. Je sais que tu sais ce que c'est, tu sais bien j'attendrais". Je ne sais même plus qui chantait ça...
luce, c'est étonnant cette phrase. Tu sais bien j'attendrais. Oh oui, j'aurais pu attendre bien longtemps. Ca me sidère de... bref. Connais pas cette chanson, en plus.
Ah, je pensais que tu parlais du John Wayne de "Río Bravo"... De toute façon, pour une certaine philosophie wayniene, je préfère celle de Wayne Wang, enfin, je parle là de ses films "The Joy Luck Club", "Smoke" ou "A Thousand Years of Good Prayers"... En tout cas, good luck, good smoke and good prayers for you.
" se mettre bien à l'abri derrière son rempart, ça n'empêche pas de souffrir. Ca enlève juste la possibilité de vivre d'autres choses" : d'accord à 1 million de fois. Qu'est-ce ue j'ai pu prendre comme risques du coeur. Et qu'est-ce que j'ai pris comme gamelles. Mais je n'en regrette aucun, de ces risques, et je me sens aujourd'hui toujours aussi prête à en prendre de nouveaux. Faut dire que je suis une indécrottable "espérante" qui a une inconditionnelle tendance à croire en son prochain ;-)
Des gros :kiss
Pablo, euh, c'est le même, non ? (John Wayne des deux films). Merci.
Véro, alors je te le souhaite, le prochain. Et que ça soit bon, complètement, à 200%. :kiss
Je dirai que je ne suis pas totalement branché sur le contexte, même si en gros un peu quand même.. L'inconvénient de la situation est de rendre obscur ce qui est probablement limpide. L'intérêt est de permettre de dépasser la situation, le présentement comme disent nos amis du sud en houlant les airs.
Alors il faut se mettre à réfléchir fort, il y en a beaucoup, des choses à écrire sur la question, qu'après cinq cents billets je n'en ai pas fait le tour. Je me contenterai d'une petite vérité que tu as dite et que je plussoie, lorsque de croiser du monde finit par peser, la pire des solutions qui n'en est pas une est la solution du bunker. Qu'il soit physique, genre je pars dans le désert m'installer en haut d'une colonne pour n'en plus bouger. Qu'il soit mental, genre l'humanité est détestable et l'homme un loup pour l'homme, je m'installe dans mon tonneau et je mange des épluchures.
Il faut se frotter au genre humain, piquant ou doux, nous n'avons pas le choix. Il y a bien des choix qui s'offrent à nous de toutes couleurs et de toutes formes, qu'il nous faudra assumer avec plus ou moins de grâce, mais celui-ci n'en est pas un qui fait que nous sommes humain et non tortue, lièvre ou bactérie. Définitivement.
Alors autant s'aimer non seulement comme individu, c'est déjà bien de s'aimer soi-même et ce n'est pas si facile, mais aussi comme espèce. Même avec nos arrogants, nos brigands, nos menteurs, nos assassins, nos courtisans, nos incapables, nos lâches, nos imbéciles, et on peut jouer à compléter la liste, quoi que nous trouvions, ils sont des nôtres car nous en faisons partie aussi, de ceux-là, un peu quand même.
Hé, j'ai fini avec ce que j'avais commencé. Etonnant, non?
N'y aurait-il pas un homme qui te plairait mais avec qui cela ne se passerait pas de manière douce et heureuse ?
(note l'emploi de moult conditionnels. Je me méfie de ma compréhension maintenant).
Les choses de l'amour m'échappant globalement, mes mots seront tout vides alors je veux juste dire que si tu veux que je te prête ma carapace, n'hésite pas. Et elle assure ma carapace !
andrem, oui, oui, et oui. Mais écris les, tes 500 billets, qu'on profite. Moi j'ai pas le courage, là.
z..., moins mal tombé que sur la devinette précédente ! Et comment tu vas faire, sans ta carapace, pour résister aux assauts des profils féminins autant que dysorthographiques, hein ? Mais merci.
(Anne : oui, bien sûr, c'est le même John Wayne !, mais à "Río Bravo" il y avait ces trucs sur la confortabilité et les briques chaudes, dont tu parlais dans un billet en janvier... je pensais qu'il y avait un rapport... :-/ )
Il y en a un, Pablo, il y en a un.
Je t'embrasse...
Il faut du courage pour aimer, et beaucoup de gens n'ont pas ce courage. Ce n'est pas ton cas, c'est comme ça et c'est tant mieux.
Des bisous.
Moi aussi, Samantdi. Merci
Et merci aussi Heidi. Ça fait du bien.
Moi aussi Anne je t'embrasse fort, très fort. Tu es décidément une belle personne.
De grosses bises
Un jour une personne qui empoisonnée la vie ma dit se qui compte est se qu’on a dans le cœur et l’esprit, et moi j’ai répondu tu a raison et sa se reflète dans ton comportement agressive et dénigrent ! On peu offrir que nous même ! Voila pourquoi les sacrifices sont inutiles et que les sacrifices se font toujours aux démons ! Pleurés et rires font partit du bonheur. On n’est pas responsable du comportement de l’autre mais on peu même sans le vouloir être complice ! :(