(Almost) full disclosure
Par Sacrip'Anne le samedi 14 mai 2011, 08:10 - All about Chiboum - Lien permanent
Je planque ce billet un samedi, jour silencieux d'ordinaire. Jour de moindre fréquentation. Et pourtant je l'écris. Pour poser ces mots. Besoin, là.
Il y a six ans, j'ai ouvert une porte et ma vie a changé. Derrière cette porte il y avait quelqu'un qui l'a changée.
C'est rare une rencontre de quelqu'un dont vous vous rendez compte que vous aviez toujours eu envie de le ou la rencontrer. Sans être vraiment sûr qu'il ou elle existe, quelque part.
A l'époque et jusqu'il y a quelques mois, j'ai fait ce que j'ai pu. Comme j'ai pu. Pour vivre pleinement ce que cette rencontre m'apportait, ce que je pouvais lui apporter.
Je ne l'ai pas fait si justement, puisque le père de ma fille vous dirait que c'est l'origine de nos tourments. Et tout en étant pas vraiment d'accord avec lui, parce que je pense que nos trajectoires se seraient écartées de toute façon, qu'elles avaient déjà même commencé, insidieusement, je dois reconnaître que je n'ai pas fait d'autres concessions que de dire : cette rencontre m'est essentielle. Je ne fais rien de mal. Mais si on m'empêche de la vivre comme ça, je ne garantis pas ce qui pourrait se passer pour moi.
Bref. Nul ne peut réécrire l'histoire et prédire ce qui se serait passé dans un cas ou dans un autre.
Il y aura un an cet été, je me suis retrouvée seule de nouveau. Et évidemment pour moi ça a ouvert le champ des possibles. Et évidemment il fallait dire. Surtout par besoin que toutes les cartes soient honnêtement distribuées.
Mais si dans les belles histoires, tout se passe dans un ralenti avec une belle musique et des larmes de joie qui perlent pour les héros, dans la vraie vie, ça ne se passe pas toujours comme ça.
Alors avec celui-là, nous sommes un peu comme des courbes asymptotes. Qui s'approchent au plus près mais dont les tracés ne se confondront pas.
Pour autant c'est une belle histoire, aussi. C'est bon de continuer à être supris par l'autre. C'est bon de se dire que de toutes nos rencontres, nos moments partagés, il n'y en ait pas un qui m'ait semblé "moins bien", où il ne se soit passé quelque chose, même infinitésimal, qui soit au delà du commun, de l'ordinaire.
Et puis c'est aussi follement douloureux, certains moments. D'où les hauts et les bas qui se lisent ici, parfois.
Il y a six ans ma vie a changé. Elle est aujourd'hui à un stade où je ne sais pas ce qu'elle me réserve. Sans doute beaucoup de plaisirs partagés, encore.
Et puis du temps à passer avant d'être capable autre chose.
Il y a juste une chose que je sais : "en dessous" de cette évidence, de cette intensité, ça ne sera pas la peine. Et comme il m'a fallu un peu de temps avant de rencontrer cette évidence, que je sais qu'elle ne se trouve pas au coin de chaque rue, de chaque moment...
Bref. On s'en fout. Vivons ce qu'il y a à vivre. Un jour après l'autre.
(Et histoire de terminer sur quelques jolies notes, un de mes passages préférés d'un de mes films préférés).
Commentaires
Je connais cela...
Et je souhaite pour toi que cette porte là ne se referme pas, que d'autres encore s'ouvrent.
A propos de ton "en dessous", je pense qu'il ne faut pas chercher à être dans la comparaison d'autant qu'aujourd'hui tu es une femme différente de celle d'il y a 6 ans. Tes histoires d'amour seront alors forcément différentes tout en étant chacune extraordinaire (sinon elles ne seraient pas des histoires d'amour).
Valerie, la porte est vitrée mais bien fermée, hélas. Mais bon. On verra ce que la vie offre.
Z... c'est-à-dire que ça a plutôt tendance à empirer, depuis le temps. Mais ça serait long et pas l'endroit pour raconter. Ce que je veux dire par "en dessous", c'est pas une question de rencontrer un clone, mais quelque chose qui m'emplirait de moins de densité, d'amour, enfin de tout ce qui fait qu'on peut se dire parfois dans une vie "ah oui, c'est ça, complètement ça", ça ne serait pas...
Allez zou. Des courses à faire, now.
la vie, et ses hauts et ses bas...
Ta vie, notre vie, c'est tous les jours qu'elle change. Plus le temps passe et plus je m'en rends compte. Te couches-tu deux fois en étant la même ? Il y certes des fractures plus grandes que d'autres, et on la marque alors d'un avant et d'un après, mais, c'est comme l'évolution, on ne peut les aborder que parce qu'on a fait tout un tas de petits pas avant. Les événements petits et grands nous modèlent en permanence, on s'adapte, on apprend, on trébuche, on tombe, on se relève. Essai/erreur/succès tout le temps. Et beaucoup plus de choses apprises de nos erreurs que de nos succès.
Pas tout à fait certaine d'avoir tout compris ou à peu près certaine de n'avoir pas tout compris.
Sinon, je ne sais pas si on change tant que ça. Il y a un noyau dur de constantes incontournables, j'en ai peur. Sauf bien sûr circonstances ou expériences particulières surtout si subies. Ou la maladie.
Y a un peu de monde, en fait, le samedi...
peekaboo, oui, les hauts et les bas de la vie. Ce qu'elle nous montre et ce qu'on aimerait qu'elle nous fasse comme promesses...
Eric, c'est marrant que vous accrochiez sur le côté "on change", z... et toi.
Ce n'est pas moi qui ait changé, il y a six ans, c'est ma vie. Dans le sens où elle m'a apporté sous forme d'une rencontre la réponse à la question que je me posais : est-ce que ce genre d'humain existe ?
La réponse était oui. Mais la farceuse de vie a fait que ça n'était pas pour le genre d'histoire que j'avais envie de partager avec. Salope. De vie.
Maintenant, je crois qu'on évolue plus qu'on change. On fait des petits et des grands pas. On a des succès et des échecs. Mais sauf choc fondamental, je ne sais pas si on change vraiment.
C'est peut-être pour ça que ces rencontres sont si rares : parce que justement, on a en face quelqu'un dont il n'y a rien à changer et qui n'a pas l'intention de changer quoi que ce soit en nous. Que l'acceptation de l'autre est pleine et entière (encore que, dans le cas précis, qu'il change, non, mais d'avis, j'aurais aimé).
Je me rapproche bien plus de Gilda, comme point de vue, sur ce coup. Mais sans doute aussi parce qu'on vit des choses un peu parallèles, et qu'on a depuis longtemps cette reconnaissance des mots et sentiments dans nos attachements humains (devons-nous en rire ?).
Maintenant, si ce que vous entendez par changement, c'est "ça va devenir autre chose, et il y aura de la place pour d'autres histoires", c'est un peu différent.
Et tout ce que je dis, moi, c'est que justement, ces rencontres avec des gens avec qui c'est tellement ça que des années après, on en revient toujours pas, c'est tellement rare... que voilà, en recroiser un, et qu'on soit d'accord sur la forme des choses à partager... je ne suis pas sûre que ça soit pour demain ou après-demain. C'est pas que je refuse d'y croire, mais il m'a fallu pas loin de trente ans pour tomber sur le premier, alors...
Eh beh oui, tu pensais te planquer mais pas tant que ça hein LOL
En fait, c'était juste pour te faire des bisous. Parce que bon, pour le reste...que dire de plus? :-) :kiss
Des soirs je désespère, d'autre, je suis plein d'espérance... Qui peut dire ce que la vie nous réservera demain? ce soir, dans une heure ou dans 20 ans... Oui, je sais c'est d'une banalité affligeante. L'on se monte souvent des films pas possible... et puis plouf ils ont changé la fin, parfois le milieux et même, souvent le début... Il faudrait pouvoir se dire, prenons déjà ce que l'on peut, un tiens, vaut mieux que... ouais, l'on pourrait se dire... Et puis... et puis... c'est la vie, mais c'est difficile de s'y faire...
Bon z'aller des bisous tout plein pour un bon we quand même ;-)
Et si tu avais mis 30 ans à faire une telle rencontre parce que tu as mis ce temps-là à pouvoir voir en quoi cet autre-là était extraordinaire, à pouvoir ressentir ce que tu ressens là, plutôt qu'à rencontrer ZE one ?
(Comme une envie de tout repeindre en rose ... mais j'ai peut-être pas compris grand-chose. Des bises en tous cas.)
je trouve un ordi juste parce que j'avais le gout de te lire, et je tombe sur ce constat... juste te répéter mon mantra du moment. Le bonheur c'est comme les crêpes quand on en veut on s'en fait. N'oublie pas de t,en faire souvent, et fais les à ton goût, indépendamment de ce que pense les autres,
Je plussoie Moukmouk-le-sage.
Et je me repaie une tranche de "just the way you look tonight" et Hugh Laurie faisant la trompette... ah la la ce film me chavire à chaque fois :kiss
Un billet du samedi parce qu'il n'y a pas beaucoup de passage ? Mon œil oui !
Je crois vraiment que la différence entre "ma vie a changé" et "j'ai changé" n'est que rhétorique. Un changement brutal dans notre vie, même et surtout imposé par des circonstances extérieures, nous oblige à changer notre regard et notre référentiel, pour aborder la nouvelle donne autrement. C'est du domaine de la survie, et on change, même si on ne l'a pas souhaité au départ, parce que jamais plus on ne portera le même regard sur le même événement. Et si le changement vient de nous parce que nous l'avons souhaité, la messe est dite.
Ensuite rencontrer la bonne personne ? On ne sait jamais ni où ni quand ni pourquoi. On voudrait parfois s'en défendre et puis c'est plus fotf que soi... Alors ne tire pas des plans sur la comète du genre "je n'aurais plus jamais cette disponibilité" (chaque mot compte), et bien tu n'en sais rien. Alors laisse faire les choses, et lâche toi. Et prends donc par exemple ce p***** de billet de train pour aller à la mer.
Merci Floh. :kiss
Et Gilsoub. Des bises de bon we à vous deux aussi.
(Contrairement à ce qu'on pourrait penser, j'ai passé une fort jolie soirée !)
zelda, je ne vois pas bien où tu veux en venir ! Mais ce n'est pas rose, ni noir. C'est ce qui est avec son lot de joies, et de frustrations, aussi. D'un choix pas forcément facile à assumer tout le temps mais qui m'apporte assez pour en valoir les peines. So far.
Merci Moukmouk. Je sais. Disons qu'i y a mille et une espèces de crêpes, n'est-ce-pas ? Celles-ci sont d'une variété que je ne m'attendais pas à découvrir ! Pas sans saveur, mais avec un je ne sais quoi que j'aurais bien ajouté !
Heidi, huhu. Pareil sur la chanson.
Eric, je ne tire pas de plans sur la comète, voyons ! Je dis juste que là, tout de suite... mais non, je ne tire pas de plans.
Faut vivre ce que tu as à vivre mais seulement tu devras le faire avec mes bisous, na !
Alors là, dom, mais ça rend tout tellement plus agréable ! Merci. Et des bisous à toi aussi. Et tiens bon le cap. :kiss
Il me semble qu'il serait parfois salutaire de refermer certaines portes, pour s'autoriser à en ouvrir d'autres. Mais c'est juste qu'on n'y arrive pas… (et je ne parle pas que pour toi !) Bisous. Another sunday, on parlera des hommes sur la coulée verte :)
Liwymi, ben en l'occurrence, je ne sais pas. Je veux dire : ce qu'il y a à vivre, c'est pas parce que ce n'est pas ce dont j'ai envie qu'il faut le piétiner. Et ça existe. Et c'est bien. Même si c'est pas forcément facile. J'ai beau avoir essayé, un peu, parfois, de me faire à l'idée qu'il faudrait, je ne lui trouve pas de bon sens, à cette idée. Mais oui, on parlera des hommes sur la coulée verte. (Ca fait Hulk !)
Un jour, j'y arriverai (à être claire). Un jour !
Je voulais dire que tu n'avais peut-être pas mis 30 ans à rencontrer cette personne, mais 30 ans à être prête à être autant bouleversée, transportée, en cohérence (ajouter toute mention utile) avec quelqu'un.
Et que des quelqu'un, y en a plusieurs ...
zelda, je ne crois pas (pour la première partie) mais c'est sans doute vrai pour ta conclusion. Qui vivra verra. En attendant... profitons !
Rien à voir mais
1) c'est Hugh Laurie au piano
2) et le thème de My best friend's wedding
Je sais et je sais, Grumly ! Mais ça va mieux en le disant :-)))
Ayé, j'ai mieux pigé (grâce à ton com. du com.).
(et comme tu vois ces jours-ci j'ai trop pas le temps de quoi que ce soit : je lis le 20 ce que tu as écrit le 14 et ton blog est l'un des rares que je suis "quotidiennement" :-( )
Gilda, pas de soucis. Et après tout, qui a dit que par la notion de "quotidien", on voulait dire "tous les jours", hein ? LOL