Non non, ce billet n'est pas consacré aux enfants adoptés, aux beaux-parents, ou autres considérations familiales.

J'ai eu l'occasion de dire il y a peu que j'avais parfois l'impression d'avoir été élevée par mes parents ET par quelques personnages de fiction...

Etrange, non ?

Il faut dire, parmi les bases de la solide éducation bourgeoise que mes parents m'ont transmise (et ils ont eu du mérite, croyez-moi), il y a ce goût des mots, de l'écrit, des histoires, de la langue, de la transmission.

Je ne me souviens plus du temps où je ne savais pas lire et j'ai vite picoré allègrement tout ce qui me tombait sous la main.

De ces lectures, quelques personnages m'ont raconté sur la vie des choses qui font partie intégrante de qui je suis aujourd'hui.

Quelques musiciens aussi, d'ailleurs.

Que dire si ce n'est que pour moi, la femme, la Femme, elle est quelque part entre Béatrice de "Beaucoup de bruit pur rien" (Willy S., donc, pour ceux qui ont suivi sur twitter) pour l'esprit et le caractère assez indigne et déluré, Clara Malaussène pour une forme de tendresse bienveillante permanente et un grondement intérieur presque inaudible à qui ne sait tendre l'oreille, et "freudiennement", si j'ose dire, Julie Corrençon qui dissèque tout, qui veut tout comprendre et qui aime comme un volcan en éruption (que serait ma vie sans Pennac ?).

Oui, rigolez, on est loin du compte.

Oui, rigolez, à construire son "monde idéal" sur des personnages de papier et des notes de musique, on ne peut pas s'épargner quelques chutes mémorables et désillusions notoires.

Oui, rigolez, à rêver tout haut il arrive qu'on trouve parfois la vie un chouïa "en dessous".

Pour autant, ces derniers temps, bien qu'ayant accompli scrupuleusement mes devoirs de mère et de salariée, petite vie de banlieusarde banale, et bien... et bien je me dis qu'il y a des moments qui valent bien les plus beaux textes, qui s'y entremêlent, même, parfois. Et sans trop savoir comment ni pourquoi, je me dis : chance, même mes petits soupirs, ces derniers temps, ils sont fondés sur une intense joie d'avoir vécu ces moments-là.

Demain je pars.

(C'est curieux parfois comme les vacances tombent bien mais mal, au passage).

Je ne sais pas si je vais trouver le temps de vous raconter un truc. Mais je vous livre les plus belles phrases d'au revoir, fût-ce pour quelques heures (d'ailleurs, c'est écrit dans l'idée de : à dans quelques heures) qui aient jamais été écrites.

Goodnight, goodnight !Parting is such sweet sorrow

That I shall say good night till it be morrow

(Traduit un peu à la hache par : Bonne nuit ! bonne nuit ! Le tourment de nos adieux est si doux que je te dirais : bonne nuit ! jusqu'à ce qu'il fasse jour)

William Shakespeare. Roméo & Juliette, de mémoire Acte II scène 2 (mais que les puristes me corrigent si ma mémoire me fait défaut, la flemme de vérifier).