De l'éducation par des tiers fictifs
Par Sacrip'Anne le jeudi 21 juillet 2011, 00:00 - Chrysalides et incubateurs - Lien permanent
Non non, ce billet n'est pas consacré aux enfants adoptés, aux beaux-parents, ou autres considérations familiales.
J'ai eu l'occasion de dire il y a peu que j'avais parfois l'impression d'avoir été élevée par mes parents ET par quelques personnages de fiction...
Etrange, non ?
Il faut dire, parmi les bases de la solide éducation bourgeoise que mes parents m'ont transmise (et ils ont eu du mérite, croyez-moi), il y a ce goût des mots, de l'écrit, des histoires, de la langue, de la transmission.
Je ne me souviens plus du temps où je ne savais pas lire et j'ai vite picoré allègrement tout ce qui me tombait sous la main.
De ces lectures, quelques personnages m'ont raconté sur la vie des choses qui font partie intégrante de qui je suis aujourd'hui.
Quelques musiciens aussi, d'ailleurs.
Que dire si ce n'est que pour moi, la femme, la Femme, elle est quelque part entre Béatrice de "Beaucoup de bruit pur rien" (Willy S., donc, pour ceux qui ont suivi sur twitter) pour l'esprit et le caractère assez indigne et déluré, Clara Malaussène pour une forme de tendresse bienveillante permanente et un grondement intérieur presque inaudible à qui ne sait tendre l'oreille, et "freudiennement", si j'ose dire, Julie Corrençon qui dissèque tout, qui veut tout comprendre et qui aime comme un volcan en éruption (que serait ma vie sans Pennac ?).
Oui, rigolez, on est loin du compte.
Oui, rigolez, à construire son "monde idéal" sur des personnages de papier et des notes de musique, on ne peut pas s'épargner quelques chutes mémorables et désillusions notoires.
Oui, rigolez, à rêver tout haut il arrive qu'on trouve parfois la vie un chouïa "en dessous".
Pour autant, ces derniers temps, bien qu'ayant accompli scrupuleusement mes devoirs de mère et de salariée, petite vie de banlieusarde banale, et bien... et bien je me dis qu'il y a des moments qui valent bien les plus beaux textes, qui s'y entremêlent, même, parfois. Et sans trop savoir comment ni pourquoi, je me dis : chance, même mes petits soupirs, ces derniers temps, ils sont fondés sur une intense joie d'avoir vécu ces moments-là.
Demain je pars.
(C'est curieux parfois comme les vacances tombent bien mais mal, au passage).
Je ne sais pas si je vais trouver le temps de vous raconter un truc. Mais je vous livre les plus belles phrases d'au revoir, fût-ce pour quelques heures (d'ailleurs, c'est écrit dans l'idée de : à dans quelques heures) qui aient jamais été écrites.
Goodnight, goodnight !Parting is such sweet sorrow
That I shall say good night till it be morrow
(Traduit un peu à la hache par : Bonne nuit ! bonne nuit ! Le tourment de nos adieux est si doux que je te dirais : bonne nuit ! jusqu'à ce qu'il fasse jour)
William Shakespeare. Roméo & Juliette, de mémoire Acte II scène 2 (mais que les puristes me corrigent si ma mémoire me fait défaut, la flemme de vérifier).
Commentaires
Bon voyage / bonnes vacances : prends bien soin de toi !
Ô que oui, les personnages de fictions contribuent tout au long de la vie à grandir harmonieusement.
Bonnes vacances Chiboum, le soleil sera bientôt de retour.
Belle page !
Bonnes vacances....
Pablo, il faut, là. Je me sens un peu à l'intérieur d'un shaker géant ;)
Valérie, harmonieusement, j'sais pas. Ce matin, je me dis qu'il m'en coûte parfois bien plus que ça ne m'apporte. Mais c'est comme ça qu'on est faits, alors, autant faire au mieux avec, non ?
Merci charlottine.
(Pour vous faire sourire : "Overjoyed" qui joue derrière moi, alors que bon, je suis pas précisément pétrie d'optimisme, ce matin, mais ça va aller mieux avec l'arrivée de Tante Pim !)
Ce sont aussi les mots que nous mettons sur nos vies qui les rendent aussi belles que celles de nos romans favoris. Tu sais combien je me sens comme toi à ce sujet. Quand aux auteurs et aux personnages que tu cites, ils ont été créer pour que nous puissions nous y projeter et nous y reconnaître, nous y découvrir aussi, c'est tout le sens de l'acte de l'écrivain je crois, l'écrit vain, mais pas tant que ça, loin de là ;-) bisous et profites bien de tes vacances même si elle tombe bien mais mal ;-)
luce, l'écrit vain et le passage à l'acte, c'est ça ? Belle comédienne nourrie de mots, va. Qui m'a offert de ces jolis moments.
Ca tombe plutôt très bien ce matin, y a un truc qui coince qu'un rinçage à l'eau de mer devrait aider à dissoudre. Mais je ne promets pas d'avoir le même avis sur la longueur.
Je pense fort à vous, today. Bisous.
J'ai des personnages qui me soutiennent, je m'identifie à certains (j'ai longtemps cru que j'étais Jo des 4 filles du dr March") et je suis amoureuse d'autres :p
Je me demande comment font les gens qui ne lisent pas, ont-ils un monde imaginaire? Peut-on vivre sans monde imaginaire?
Pappo, à en croire ce que je vois autour de moi : oui. Mais ça fait triste à regarder (me dis-je en forme de consolation ??)
Que seraient nos vies sans Pennac, en effet. :-)
Anna, un truc avec un grand trou dedans, je pense. @-I
Bonnes vacances donc. Quand reviens-tu ?
(vu comme ça s'est fini pour eux je ne me hasarderais pas à réutiliser le au-revoir de Roméo et Juju :-D )
Merci Gilda ! Je reviens le 4 et repars entre le 10 et le 14. Et retour au bureau le 18.
Tu seras dans les parages ?
(Et c'était juste pour la beauté des mots, la citation, hein ! Pas pour la suite de l'histoire, je préfère quand ça se passe bien, avec plein de mots d'amour, des galipettes, des tendresses et des rigolades, va comprendre).
Je suis presque sûre que tu vas adorer que ta fille aime lire dans quelques mois et qu'elle aime déjà la musique :)
Madeleine, oui j'en suis persuadée !!
Tant que tu ne finis pas comme Quichotte ou Emma... ;)
Bonnes vacances, repose toi !
Non, je ne suis pas tentée, heidi ! :)