Arrivées, hier soir.

Surprise du logement qu'on nous prête, au dessus de chez mon frère, en raison des allergies de Cro-Mi qui supporte aléatoirement mal les bêtes à poils et les végétaux du jardin.

Je m'attendais à une chambre, c'est en une, qui doit faire pas loin de 70 m² (dont une partie importante sous laquelle je ne tiens pas debout). Un assemblage d'objets hétéroclites que je n'aurais jamais eu l'idée de mettre dans un chez moi mais qui rendent le tout extrêmement chaleureux. Et des livres partout. Le bonheur.

De la fenêtre, la tour carrée, le cul d'une ruelle provençale, la méditerrannée quasi à nos pieds, St Tropez en face qui joue de ses couleurs de Mistral.

J'étais surprise dans les rues hier soir par la quantité de bonnes femmes dites "têtes de carpes". Elles sont là pour se montrer.

Moi là-bas je redeviens fille sauvage. La chaleur du sol qui irradie mes racines greffées dans ce coin de sud, le mica qui scintille à la lumière, la chaleur du soleil sur ma peau, le sel qui tiraille après le premier bain de mer, le son des vagues au bord de la plage, le bruit du Mistral fou, les rires de ma fille qui tyrannise sa grand-mère, le goût des premières feuilles de basilic.

A peine vêtue, pas coiffée, pieds nus, je suis ce coin du sud qui me traverse par tous les sens et je suis sonnée de m'y retrouver après une année compliquée. Les épaules se dénouent, les idées se promènent, l'air chaud et le sel m'assomment le temps de m'habituer.

Et je respire enfin librement. La boucle est bouclée. Le cycle infernal. Ca avait d'ailleurs commencé un peu avant de partir. Je me sens en route pour un nouveau pan de vie, et c'est à ce morceau de terre qui sent le thym, la lavande et le pin parasol que je me sens l'envie de lui donne tous ses droits.

Ouf.

Et puis quelques pensées récentes que je mets à l'épreuve de l'éloignement, aussi.

C'est bon d'être là.

Mais là, c'est l'heure de la sieste, tieng !