Paradoxe Chiboumien.

Il paraît que je suis assez expressive et extravertie. J'avoue que je suis un peu surprise de ce regard sur moi, il me semblait être assez proche de Mona Lisa dans le mystère et le calme posé, limite sphynxesque. Mais en tout cas, il arrive que des gens, probablement sous l'emprise de drogues puissantes, me trouvent même un peu bruyante et remuante (et rieuse).

Là n'est pas le paradoxe. J'ai déjà dit à l'occasion d'un concert d'il y a quelques semaines à quel point j'avais vécu ce moment de façon très "intérieure". A vrai dire, c'est plutôt comme ça tout le temps.

Mon père avait été surpris, m'emmenant voir un concert d'un artiste dont je ne dirai pas le nom même sous la torture rapport au peu de dignité qu'il me reste, alors que j'avais quinze ans et quelques, de ma grande réserve par rapport à mes coupines du même âge, un brin plus déchaînées.

C'est comme ça et ça m'est resté. Je me fige et toutes mes fibres s'imprègnent du moment. Il arrive que, quelques heures plus tard, quand l'enchantement retombe, je pleure d'émotion, mais rarement sur place, tant je suis tendue vers ce que je vois, ressens, entend, et plus j'apprécie moins j'extériorise (sauf le rire, curieusement, tiens. Faudrait que j'en parle au psy que je n'ai pas).

Tout ça pour dire qu'un soir de cet été, j'ai surpris une larme couler au cœur d'un instant émouvant, harmonieux et mélodique. Et ça m'a dit beaucoup. Figurez-vous.