Bloquée.

Page blanche. Tourner le truc des dizaines de fois sans trouver moyen de le formuler correctement. Tant pis il faut que ça sorte...

J'ai eu très tôt le sentiment d'avoir de la chance. Chance d'avoir une famille unie et aimante, un entourage pas catastrophique, de n'avoir besoin de rien, qu'on alimente ma curiosité. Plus tard la chance de choisir ma voie, de faire un métier sympathique dans des conditions pas miséreuses. Chance d'être formidablement bien entourée. Chance d'avoir rencontré L'Amoureux. Chance d'avoir rencontré un tas de gens biens au bon moment.

J'ai aussi été éduquée, comme toute la famille je crois, à l'aune de l'exigence vis-à-vis de soi (et des autres, parfois), d'une "certaine" intransigeance. Mais jamais malveillante.

J'ai aussi eu (ai toujours) une relation très fusionnelle avec mes proches et mon papa en particulier.

Tout ça pour dire que sous des dessous parfois caustiques (j'ai loupé le jeu de mot, mais de très peu), j'essaie d'être quelqu'un de bien.

J'essaie de faire partager cette chance. Ici aussi. De vous faire partager bonne humeur, joie de vivre et philosophie de comptoir qui font du bien au moral, parfois. De faire partager à quelques-uns mes très maigres compétences techniques, aussi (je crois que le futur ex blog sur free de Klodd ne s'en est pas remis, au demeurant. Mais j'ai une tendresse particulière pour les grands projets inachevés). J'aime essayer d'apporter quelque chose aux gens. Voilà.

Que les choses soient claires : je ne me crois ni parfaite, ni gourou, ni quoi que ce soit d'idéal. J'ai un putain de mauvais caractère, un orgueil certain et il peut m'arriver d'être moins souriante que je n'en donne l'impression.

Dernier point du préambule, une fois tout ceci posé, si vous êtes un tantinet fin, vous aurez compris que l'arme fatale pour me faire du mal, c'est la culpabilité. Me faire croire que je n'ai pas fait ce qu'on attendait de moi. Me faire croire que j'ai failli.

Et même quand je suis absolument, complètement, définitivement sûre de ne pas avoir failli, de ne pas avoir loupé le coche, ça fait mal. Pendant assez longtemps, même. Je n'ai jamais sur fermer les portes, encore moins les claquer, malgré ce caractère un tantinet spontané. Et j'ai tendance à vouloir convaincre à tout prix, si je crois avoir raison (quitte à devoir payer un curry en gage pour m'être trompée de façon un peu trop convaincue. L'estomac concerné se sera reconnu). Je suis même parfois capable d'admettre quand j'ai eu tort.

Tout ça pour dire donc.

Que les gens capables de comprendre que dans la vie, l'échange, ce n'est pas forcément payant. Que ceux qui aiment tisser de vrais liens, ceux de l'humour, de l'affection, d'une certaine culture, de choses nouvelles. Que tous ceux là donc soient les bienvenus.

Que ceux qui se croient dans un self-service où on prend et on gueule quand le service minimum n'est pas assuré, que ceux qui exigent sans être capables de produire ce qu'ils attendent, que ceux qui ne sont pas capables, a priori, de bienveillance et de bon esprit, que tous ceux-là passent leur chemin.

Ici c'est plus l'auberge espagnole que les stations Total, si vous voyez ce que je veux dire.

Pardon pour cette longue et chiante auto analyse. J'avais besoin d'ouvrir les vannes, là. Peut-être que ce billet disparaitra dans quelques jours. Peut-être pas.

Et pour ceux que ça intéresse, après 8 jours de lutte incessante :

ANNE = 1 - BRONCHITE ASTHMATIFORME = 0

Vais leur montrer, moi, qui c'est Raoul.