Dimanche soir, épuisés mais heureux, nous nous sommes vautrés L'Amoureux et moi devant Zone Interdite.

Tant pis pour vous, me direz-vous, on a que ce qu'on mérite.

On y parlait sécurité. Ou plutôt insécurité.

Interview de gens agressés chez eux pour des clés de voitures et quelques billets. De gens cambriolés et torturés par les malfrats. D'ados de moins de 16 ans dans un centre fermé qui leur évite la prison.

Bref des trucs qui font peur.

Car forcément, on se projette. On se dit que ça peut arriver à tout le monde. Donc à soi. Et que font la police, les pouvoirs publics, la justice ???

"Avant" la société était mieux, dit-on. Je me demande donc comment ont été inspirées ces histoires de bandits de grands chemins et autres pirates, au demeurant.

Bref. "Maintenant" on est plus en sécurité, et on vous le montre, reconstitution à l'appui.

Ca me glace d'effroi. Ca me rappelle les dernières présidentielles. Ca présage, à mon sens, de discours bien manipulés et manipulants pour nous faire comprendre "la faute à qui" on a peur. Et que oui, citoyens, on va en trouver des solutions. De populistes de tous crins qui n'auront plus assez de doigts pour désigner les responsables.

Et qu'il y aura bien des gens pour trouver qu'ils ont raison... Et que ce message foireux, lui, sera relayé à coups de reportages bien scandaleux, images à l'appui et de faits divers soigneusement choisis. Relayé à coup de conversations de comptoirs, de "on dit" de quartiers.

Et qu'on aura de plus en plus peur les uns des autres. Ca c'est nul.

Rien que d'y penser je suis en pétard. J'avais qu'à pas regarder M6, me direz-vous. Et vous aurez raison.