Le début est ici.

Le problème avec ce bateau, c'est que nous ne venions dans la maison du bord de mer que pour les vacances. Et que même au bord de la Méditerranée, il y a des jours de grand vent ou de très mauvais temps.

Donc il fallait le descendre à la plage à notre arrivée et le remonter avant de repartir. Une sorte de rituel d'ouverture et de fermeture des vacances en quelque sorte.

Le reste de l'année, il était dans le jardin, protégé par une bâche et sur sa remorque (à main. Je précise car vous allez voir que ce détail a toute son importance).

En arrivant, une fois la maison ouverte, la première tâche consistait à vérifier qu'il était en bon état, ainsi que les voiles (dont le spi, que nous n'avons pour autant jamais utilisé !). Remplacer un hauban, parfois.

Puis le vider de ses feuilles d'eucalyptus et le laver. Là on retrouvait avec une joie sans fin son bon vieux jaune moutarde et la certitude que les promenades allaient vite recommencer.

Ensuite, descente à la plage.

Avec le bateau sur sa remorque à main, donc.

Je vous rappelle que Maman et Frérot n'aimaient pas ce bateau. Pourtant ils étaient largement mis à contribution. Ceci explique peut-être d'ailleurs cela, quand j'y pense !

150 mètres nous séparent du bord de mer, mais la plage sur laquelle le 420 prenait ses quartiers d'été, et nous avec, était plus loin vers Sainte Maxime. Moins rocheuse et équipée d'un chenal pour les bateaux et les planches à voiles.

Il fallait donc descendre ces 150 mètres puis traverser la nationale, ce qui en cette saison est un sport en soi. Il semblerait que le fait de passer au raz de nos shorts, pauvre famille suante et charriant son dériveur, ait beaucoup amusé plus d'un automobiliste.

Quelques centaines de mètres plus loin troisième épreuve, le raidillon pierreux et glissant qui permettait de descendre sur la plage elle-même. Je crois que ces 4 mètres de terre sont le lieu où nous avons vécu le plus grand nombre d'engueulades familiales.

Enfin en bas on y était presque, mais presque seulement. On mettait la remorque dans l'eau détachait le bateau et l'emmenait par le bord de plage jusqu'à l'endroit où il fallait le mettre à sec.

Creusage d'un lit dans le sable en prévision du mistral et....

... non pas hop du tout.

A vue de bout de bras et de souvenirs, il pesait une petite centaine de kilos (et non pas 50 comme annoncé fièrement par Papa !). Et les 420 ont la particularité d'avoir un point d'équilibre bien précis quand on le porte.

Donc à quatre personne (dont deux enfants) si vous êtes bien répartis autour de ce point, c'est les doigts dans le nez. Sinon c'est l'horreur.

C'était souvent l'horreur, surtout compte tenu du fait qu'arrivés à ce stade de la journée, l'humeur paternelle était... disons directive et autoritaire ! Et la bonne volonté maternelle et fraternelle déjà bien entamée ! (surtout qu'ensuite, ils étaient mis à contribution à chaque sortie, soit généralement 2 fois par jours, soit 4 séances de portage quotidiennes pendant 3 semaines à 1 mois ! Pour eux, ce n'était que le début des galères...).

Mais pour moi, c'était le signal du début des vacances... En général, il était tard le soir et la pétole sur le Golfe nous empêchait de l'essayer tout de suite, voir si nous n'avions pas trop oublié nos réflexes...

J'avais donc hâte d'être au lendemain pour la première sortie de l'année.

Mais ça c'est une autre histoire...