J'ai un gros handicap dans la vie. Comme beaucoup de visages pâles, en fait, j'ai tendance à virer assez facilement "Peau-Rouge".

Pour un rien en plus !

Je m'aperçois d'une erreur de mon fait, me voici rubescente. Un coup de colère me rend rubiconde.

J'arrive même, en racontant des horreurs (et diable, que j'en raconte !) à me couvrir d'une très jolie nuance garance...

Que dire alors d'un compliment qui me rend zinzolin(e) ? Une émotion un peu forte me fait cotoyer le carmin et une jolie surprise me fait les joues cerises.

A tel point que c'est devenu un jeu pour mes collègues, dès qu'ils soupçonnent une pointe de rose, ils me taquinent jusqu'à obtenir le plus éclatant des rouge coquelicot.

Ah j'ai rêvé, que j'ai rêvé, d'être une brune au teint mat...

Les années passant, j'ai appris à respirer jusqu'à ce que la couleur se dissipe. Et puis chez les autres, je trouve que c'est la trace d'une charmante sensibilité !

 

(Pour cette note, j'ai pioché dans un livre écrit par ma grand-mère. Je n'en avais pas d'exemplaire "à moi", donc j'en ai récupéré un chez elle quand nous avons dû faire le tri de ses affaires. Ce matin je l'ai ouvert pour la première fois depuis et une carte postale s'en est échappée. Une que j'aurais pu acheter. Sourire sucré salé à découvrir des goûts croisés, fussent-ils répandus. Et ce billet, qui ne devait être qu'un clin d'oeil à un échange récent, se retrouve ainsi équipé de multiples tendres tiroirs. J'aime ça).