Ca fait deux ou trois jours que la radio du matin me gonfle, pour dire les choses comme elles sont.

Que ce soit le ton compassé, polisseur et vernisseur de langue de bois ou les déconnades hauts décibels façon potaches, ça me fatigue, ça me casse les oreilles et je n'en retire pas d'informations dignes de ce nom.

Alors j'ai sorti la boîte à CD et en ai mis un, plus ou moins au hasard vu que l'important, c'était de regarder la route.

Quelques secondes après a rententi l'intro de "All I really want", issu de Jagged little Pill, premier album d'Alanis Morissette.

Ce disque là, il a toute une histoire, pour moi.

C'était il y a une dizaine d'années. J'étais en colère à ce moment là. En colère contre la vie qui ne se passait pas assez vite ou pas assez lentement, contre moi, contre les hommes (enfin un homme). Ironiquement c'est lui qui m'a fait découvrir Alanis Morissette.

On a dû être des dizaines de milliers de filles à se reconnaître dans cette nana de notre âge, à l'aise dans ses fringues de fille des années 90 mais mal dans sa vie.

On a dû être des dizaines à chanter à tue-tête notre colère sur ses refrains (faux).

Quand je réécoute ce disque, j'ai vraiment la sensation qu'il m'a servi d'exutoire. D'exutoire à une colère, à un mal-être qui a duré 5 ans (ou dont j'ai mis 5 ans à me remettre, ce qui finalement est presque pareil).

C'est un peu ridicule, très fleur bleue, finalement, quel que soit le nombre de guitares électriques en jeu ! Mais c'est comme ça. On doit souvent être un peu ridicule à 20 ans, à trimballer ses écorchures en étendard, non ?

Pendant deux ou trois trajets, j'ai repris les chansons d'Alanis à tue-tête (faux). Avec autant d'énergie que j'y avais mis de colère il y a dix ans.

C'était bien.