Je reviens sur cette expression qui a induit Poupoule en erreur hier.

Il croyait que du fait de mentionner une école privée, je la supposais d'office religieuse et que j'y opposais la notion de laïcité dans le public.

Or ça fait un moment qu'on voit fleurir un peu partout des écoles privées tout aussi laïques que celles du public.

Cette expression, c'est un véritable héritage familial. Figurez-vous que dans des temps reculés, mes aïeux, au plus profond de l'Auvergne, faisaient partie de ces pionniers qui, tout juste issus de l'Ecole Normale (de Clermont-Ferrand), sont allés enseigner dans les premières écoles publiques, laïques et républicaines, ouvrant ainsi une guerre silencieuse mais sans pitié à l'école dite "du curé".

Quand je pense à mon aïeule qui si j'en crois l'étalonnage familial devait être une microscopique bonne femme, tenant sa classe d'une main ferme et traversant mensuellement des bois inhospitaliers pour aller chercher son salaire (quelques heures de marche aller, quelques heures de marche retour, dans une forêt qui même maintenant, en hiver, ne vous dirait pas grand-chose), j'admire la notion de vocation.

Quand je pense à elle et son époux qui ont, si ma mémoire est bonne, écrit et présenté à l'Exposition Universelle, un (ou des ??) manuel(s) scolaire(s), j'admire la notion de vocation.

Quand je vois ma maman faire face à ses petits monstres depuis plus de trente ans (ouh la, ça passe, dites donc), avec toute l'énergie qu'elle y met et tout l'enthousiasme qu'elle arrive à susciter chez ses élèves, j'admire la notion de vocation.

Quand je vois n'importe quelle personne faire en conscience et connaissance de cause un choix professionnel aussi important que : sauver des vies, enseigner et aider des enfants à se construire, par exemple, quand je vois ces hommes et ces femmes prêts à braver les écueils de leur métier et ceux de leur administration de rattachement par certitude que c'est le bon choix, j'admire la notion de vocation.

C'est parce que cette vocation n'était pas assez forte chez moi et que j'avais eu l'occasion d'en prendre conscience, de mesurer les dégâts que peut faire un mauvais ou même un médiocre enseignant, que j'ai choisi... de ne pas choisir cette voie.

Alors quand une des personnes animée de cette Vocation (V majuscule, j'en connais que ça fait sourire, mais j'admire vraiment) est sanctionnée pour une faute inexistante, il me vient à l'idée que peut-être c'est la République, l'Etat, qui fait une crise de vocation, qui a oublié son rôle.

Mais encore une fois, tout le monde a droit à l'erreur, pour peu qu'elle soit reconnue et réparée le plus vite possible...


EDIT énervé, samedi 16h20, issu de mes réponses à quelques commentaires de gens qui hier et aujourd'hui n'ont a priori pas compris le sens de ce billet.

"Purée mais vous faites exprès les gens ??? Y a marqué où dans la note ci-dessus : le privée c'est naze, c'est pour les profs qui n'ont pas de vocation, le public c'est le bien ?

Nulle part.

Je vous la refais synthétique. Hier Poupoule croyait que quand je disais "la laïque", ça voulait dire que je pensais que le privé était forcément religieux.

J'explique donc, avec illustration à l'appui l'histoire de ma famille, mais qui n'est qu'anecdotique, d'où vient cette expression et pourquoi elle m'est chère DANS MON HISTOIRE FAMILIALE A MOI QUE J'AI SANS JUGEMENT DE VALEUR SUR L'ECOLE PRIVEE DE MAINTENANT.

Alors venez pas sortir vos "oui mais faut pas faire d'amalgame" ou de "généralisations". Bien sûr que non, faut pas.

Tout ce que je dis ici, c'est que la notion de vocation dans le métier d'enseignant, dans le public, le privé, ou encore à Pétaouchnok, c'est bien là le plus important et qu'il se trouve qu'en ce moment, l'actualité (au pluriel) semble montrer que le ministère et son administration à la tête de l'EN a tendance à l'oublier. Et que c'est un sujet à ne pas laisser passer."